Le foulard rouge
Le foulard rouge
Locomotive Eb 3/5 N° 5819 photo CFF
Construite en 1912, , retirée du service en 1965.
1975 Classée comme véhicule historique
Le foulard rouge porté par les mécaniciens de locomotive a une origine historique liée à l'industrie ferroviaire. Il s'agit d'une tradition qui remonte aux débuts du chemin de fer, au XIXe siècle.
Au cœur du XIXe siècle, alors que le chemin de fer s'imposait comme l’épine dorsale du progrès industriel, une silhouette se dessinait dans la brume des locomotives à vapeur. C’était celle des mécaniciens de locomotive, ces hommes robustes et expérimentés, maîtres de l’acier et du feu, dont le travail exigeait une vigilance de chaque instant.
Parmi eux, un élément vestimentaire distinctif captait l’attention : un foulard rouge, noué autour du cou, flottant parfois au gré du vent et de la vitesse du train. Ce simple morceau de tissu, plus qu’un accessoire, était un symbole. Il n’avait pas été choisi au hasard. Son origine remontait aux premières heures du rail, lorsque la poussière, la suie et la chaleur écrasante des locomotives rendaient les conditions de travail éprouvantes.
Les mécaniciens, toujours aux commandes de leur machine bruyante et colossale, portaient des uniformes sombres qui se confondaient avec les ombres des ateliers et des gares. Le foulard rouge, éclatant au milieu de cette obscurité, leur servait d’abord de repère visuel. Dans le tumulte des manœuvres ferroviaires, où chaque seconde comptait, il permettait aux autres membres de l’équipe d’identifier rapidement le mécanicien, facilitant la coordination et la sécurité des opérations.
Der Dampflok-Führer Rolf Geier Image: Franz Steiner
Mais son utilité ne s’arrêtait pas là. Enroulé autour du visage, il protégeait son porteur des particules de charbon et de la fumée âcre qui s’échappaient de la chaudière. Il pouvait aussi être utilisé pour essuyer la sueur perlant sur le front ou même pour improviser un bandage en cas de blessure. Plus encore, il devenait un moyen de communication. Dans le vacarme assourdissant des machines, où la voix se perdait dans le fracas du métal, un simple mouvement du foulard suffisait à échanger un signal, une indication précieuse entre collègues.
En pleine fournaise
Avec le temps, le foulard rouge devint plus qu’un outil : il se mua en tradition, en marque d’appartenance. Porter ce foulard, c’était revendiquer une fierté, un héritage. Il était le signe d’un métier exigeant, parfois périlleux, mais toujours empreint de passion. Même lorsque les locomotives à vapeur cédèrent la place à des machines plus modernes, le foulard resta, témoin silencieux d’une époque où le fer et le feu façonnaient le monde.
Aujourd’hui encore, dans certaines compagnies ferroviaires et parmi les passionnés de l’histoire du rail, le foulard rouge est porté comme un hommage à ces hommes qui, jadis, firent avancer les trains et, avec eux, la société tout entière.
Nos vies : un siècle d’histoire des Suisses par leurs images
Excellent ! Donc, rien à voir avec les foulards rouges de Champéry ...
notrehistoire.ch/galleries/les...
Les foulards rouges des mécaniciens et des paysannes du Val d’Illiez présentent des similitudes et des différences intéressantes, liées à leur fonction, leur symbolique et leur contexte d’utilisation.
Similitudes : La couleur rouge : Dans les deux cas, le rouge est une couleur forte, associée à la visibilité, à la vitalité et parfois à un symbole identitaire ou de résistance.
Utilisation traditionnelle: Ces foulards font partie d’une tenue vestimentaire propre à une catégorie sociale ou professionnelle et marquent un certain attachement à des coutumes.
Aspect pratique: Le foulard protège du froid, de la poussière ou de la saleté, que ce soit dans le travail manuel (mécaniciens) ou dans la vie rurale (paysannes).
Différences : Contexte professionnel vs. régional
Pour les mécaniciens, le foulard rouge est un vêtement de travail, souvent porté autour du cou pour absorber la sueur ou protéger des salissures.
Pour les paysannes du Val d’Illiez, il s’agit d’un élément du costume traditionnel, porté notamment lors des fêtes ou cérémonies.
Symbolique :
Chez les mécaniciens, le foulard rouge peut être vu comme un simple accessoire fonctionnel ou un signe de solidarité entre ouvriers.
Chez les paysannes du Val d’Illiez, il a une dimension identitaire et folklorique, renforçant l’appartenance à une communauté spécifique.
Style et motifs : Les foulards des mécaniciens sont généralement unis et simples.
Ceux des paysannes peuvent comporter des motifs spécifiques, fleurs, broderies, imprimés traditionnels)
En résumé, bien que partageant une couleur et un usage fonctionnel initial, ces foulards ont des origines et des significations différentes : l’un lié au monde du travail ouvrier, l’autre au patrimoine vestimentaire d’une région alpine.
Une question liée non au foulard mais à la Locomotive Eb 3/5 qui était en service jusqu'en 1965. Est-ce que elle était en sérvice sur la dernière ligne non électrifiée des CFF, la Bellinzona-Luino? On avait pris un train avec locomotive à vapeur entre Quartino et Bellinzona en 1960 lors de notre promenade scolaire de 5ème classe, dont la dernière étape fut la visite château de Montebello: lanostrastoria.ch/entries/x08A...
1912 - 1955 Bellinzone 1955 - 1958 Olten 1958 - 1960 Bellinzone 1960 - 1961 Lucerne 1961 - 1964 Olten 1964 - 1965 Rorschach 1965 Mise hors service et remisée à Vallorbe 1975 Classée comme véhicule historique 1975 - Restaurée et entretenue par l'inspection de dépôt de Zürich, avec le soutien des AP de Biel/Bienne. 1998 - Remisée à Delémont 2002 - CFF Historic ?2004 - Remisée au dépôt de Brugg, auprès de l'association Verein Dampfgruppe Zürich, en compagnie d'autres véhicules historiques
La question helvetico-suisse à résoudre à présent: est-ce que le foulard rouge des cheminots correspond au formidable essor commercial du Glarner Tüechli (foulard glaronnnais)?
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A la fin du 19e siècle, ce foulard imprimé faisait partie de la tenue de travail et les hommes l'utilisaient comme mouchoir, notamment pour recracher le tabac à priser qui était à la mode.
L'entreprise F. Blumer & Cie. AG - crée en 1828 - est devenue célèbre dans le monde entier pour ses tissus rouge vif à motifs boteh ou paisley. Après 1860, l'entreprise a atteint son apogée. Elle employait plus de 600 personnes à Schwanden (GL). Grâce aux relations commerciales établies dès avec Ancône et à d'importantes missions commerciales, des filiales ont pu être créées au Proche-Orient et en Extrême-Orient, en Europe et en Amérique, et de nouveaux débouchés ont été ouverts. Le foulard glaronnais fait partie des traditions vivante de Suisse.
Nous n'avons pas de preuve historique formelle, mais une forte probabilité d’influence, car ils partagent une connexion subtile à travers leur influence mutuelle sur la culture et l’économie suisses ! Le foulard rouge des cheminots pourrait avoir été inspiré par le Glarner Tüechli, étant donné la large diffusion de ce tissu en Suisse et au-delà. La production textile de Glaris était l’une des plus avancées de Suisse et fournissait probablement des tissus pour divers usages, y compris pour les uniformes ou accessoires de travail. Si on ne peut pas affirmer avec certitude que le foulard des cheminots est un pur Glarner Tüechli, il est tout à fait plausible qu’il ait été influencé par cette tradition textile suisse bien ancrée !
Cette locomotive a circulé à plusieurs reprises entre St-Maurice et St-Gingolph durant le dernier weekend d'août 2009, lors des festivités pour les 150 ans de la ligne dite du "Tonkin". Les mécaniciens du "Dampfgruppe Zürich" qui la conduisaient ne portaient pas tous un foulard il me semble. Voir notrehistoire.ch/entries/Ovo8v... et d'autres photos de mon album consacré à cet événement.