Modest MUSSORGSKI, orch. Nikolai RIMSKI-KORSAKOW, „Une nuit sur le mont Chauve“, OSCCP, Ernest ANSERMET
Modest MUSSORGSKI, orch. Nikolai RIMSKI-KORSAKOW, „Une nuit sur le mont Chauve“, OSCCP, Ernest ANSERMET
„Une nuit sur le mont Chauve“ n'est en fait pas une seule oeuvre, mais plusieurs. La version la plus connue est autant l'oeuvre de Mussorgski que celle de Rimski-Korsakow. Mussorgski l'écrivit en 1867 sous la forme d'un poème symphonique basé sur la „Veille de la Saint-Jean“ de Gogol, qui met en scène le sabbat des sorcières, et inspiré, selon Rimski-Korsakow, par la „Danse Macabre“ de Liszt et le „Sabbat des sorcières“ de la Symphonie Fantastique de Berlioz.
Bien que Mussorgski soit très content de sa composition, son mentor, Mily Balakirev, refusa de l'interpréter. Pour sauver ce qu'il considérait comme un matériau valable, Mussorgski tenta d'insérer sa musique du Mont Chauve, remaniée pour solistes vocaux, choeur et orchestre, dans deux projets ultérieurs: l'opéra-ballet „Mlada“ (1872) et l'opéra „Foire de Sorotchintsy“ (1880). Cependant, La Nuit sur le mont Chauve ne fut jamais jouée, sous quelque forme que ce soit, du vivant de Mussorgski. Le poème symphonique de Mussorgski ne fut publié dans sa forme originale qu'en 1968.
En 1886, soit cinq ans après le décès de Mussorgski, Rimski-Korsakow publia un arrangement de l'oeuvre, décrit comme une „fantaisie pour orchestre“. Certains spécialistes de la musique considèrent cette version comme une composition originale de Rimski-Korsakow, bien qu'elle soit basée sur la dernière version de la musique de Moussorgski, pour La foire de Sorochyntsi. C'est grâce à la version de Rimski-Korsakow que la „Nuit sur le mont Chauve“ aquérit une renommée durable. Donnée en première audition à Saint-Pétersbourg en 1886, l'oeuvre devint l'une des préférées des concertistes.
Cette courte oeuvre suit un programme établi publié en exergue de la partition (St. Petersburg: V. Bessel & Co., n.d.[1886]): "[...] Bruits souterrains de voix surnaturelles... Apparition des esprits des ténèbres et, après eux, de Tchernobog (le dieu Noir) - Célébration de Tchernobog et Service Noir- Sabbat - Au plus fort du sabat, retentit au loin la cloche d'une petite église de village; elle disperse les esprits des ténèbres - Le réveil du jour. [...]".
Dans des sessions s'étendant du 15 au 19 et du 22 au 25 juin 1953, à Paris dans la salle de la Maison de la Mutualité, l'Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire placé sous la direction d'Ernest ANSERMET enregistra pour Decca quatre oeuvres de compositeurs russes:
- Sergei Prokofjew, Symphonie No 1, Op. 25
- Michail Glinka, Ouverture de Rouslan et Ludmila
- Alexander Borodin, Dans les Steppes de l'Asie Centrale
- Modest Mussorgski, Une Nuit sur le Mont-Chauve
Le tout parut en octobre 1953 sur le disque Decca LXT 2833 puis en janvier 1954 sur le disque Decca LONDON LL 864.
Terminant le verso de ce disque:
Modest Mussorgski, orch. Nikolai Rimski-Korsakow, „Une nuit sur le mont Chauve“, Fantaisie pour orchestre, Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, Ernest Ansermet, 15-19 et 22-25 juin 1953, Maison de la Mutualité, Paris
- Allegro feroce.......................................................................10:40
Provenance: London Records LL 864
À noter qu'Ernest Ansermet réenregistrera cette oeuvre une bonne décennie plus tard, en 1964, avec son Orchestre de la Suisse Romande, et en stéréo. Dans les concerts organisés par l'OSR l'oeuvre apparait en première audition le 4 mars 1922, dans un concert hors abonnement donné au Victoria-Hall de Genève, puis le 14 novembre 1925 et pour la dernière fois le 2 novembre 1966 (source: banque de données en ligne de l'OSR).
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