Les Divinités [7/7] : Orphée et le "Rêve d'Arlevin"
En 1999, François Debluë intègre le personnage d’Orphée dans la dramaturgie de la Fête des Vignerons. S’il ne s’agit pas à proprement parler d’une divinité de l’Olympe, ce personnage est néanmoins constitutif de la trame narrative du spectacle puisqu’il est l’initiateur du « Rêve d’Arlevin ».
Orphée, Fête des Vignerons 1999 © Marcel Rieder
Dans la tradition antique, Orphée est l’un des Argonautes qui accompagnent Jason dans sa quête de la Toison d’Or. Héros, poète et musicien grec, il est considéré par certains comme un prophète. Le plus célèbre des récits à son sujet narre sa descente aux enfers pour y sauver son épouse Euridice, sans grand succès. Si tous les historiens antiques ne s’accordent sur son statut de poète, le personnage est intimement lié à l’Orphisme, un courant religieux eschatologique proche des phytagoriciens et des Mystères dionysiaques.
Le Jardin d'Orphée, Fête des Vignerons 1999. Groupement des photographes veveysans © Confrérie des Vignerons
Orphée est régulièrement représenté entouré d’animaux qu’il charme grâce à sa lyre (qui comptait à neuf cordes contre sept, en hommage aux neuf muses artistiques de la mythologie). Il serait également parvenu à surpasser le pouvoir ensorcelant des sirènes et à endormir Cerbère par ses chants.
Les moutons bleus, Fête des Vignerons 1999. Groupement des photographes vevey sans © Confrérie des Vignerons
Au moment du couronnement, Arlevin a fait une entrée fracassante. Le sang lui monte à la tête. Facétieux et turbulent, il sème la zizanie dans les différentes scènes et à la manière d’un enfant, passe de la folie à la tristesse, de la joie à la torpeur, en manque de reconnaissance et de réconfort. Ses péripéties et les émotions épuisent le vigneron-tâcheron qui finalement s’endort, happé par le monde des rêves.
Arlevin, Fête des Vignerons 1999. Groupement des photographes veveysans © Confrérie des Vignerons
Orphée est l’initiateur du « Rêve d’Arlevin », qui constitue la seconde partie du spectacle. Son apparition plonge les figurants et les spectateurs dans un univers onirique où les animaux de la vigne et les divinités s’éveillent. Arlevin entame alors un voyage initiatique. D’états en états, d’émotions en émotions, le vigneron-tâcheron grandit à la rencontre de l’amour, de la mémoire ou encore de la réalité.
Le Rêve d'Arlevin, Fête des Vignerons 1999. Groupement des photographes veveysans © Confrérie des Vignerons
Le fameux Jardin d’Orphée et le "Rêve d’Arlevin" auront laissé de vibrants souvenirs à de nombreux spectateurs. Ne serait-ce que les fameux moutons bleus…
Le berger et les moutons bleus, Fête des Vignerons 1999. Groupement des photographes veveysans © Confrérie des Vignerons
Source :
- François Debluë, Les Saisons d'Alevin : Poème de la Fête des Vignerons 1999, 1999.
Crédits : Le berger et les moutons bleus, Fête des Vignerons 1999. Groupement des photographes veveysans © Confrérie des Vignerons
Téléphonie en Anniviers
D'après Paul-André Florey, qui a écrit un ouvrage notable sur le bourg médiéval de Vissoie, le télégraphe fut introduit dans le val d'Anniviers en 1876, suivi par le téléphone en 1899.