Mon grand-père, le sculpteur Arthur Schlageter
Depuis tout petit, j’étais entouré de statues, bas-reliefs et peintures qui décoraient notre appartement. Je me souviens que mes camarades d’école étaient surpris de voir ces statues de femmes nues, de ces bustes sans jambes ni bras.
Des souvenirs que je garde de mon grand-père, je retiens les visites dans son atelier au chemin de Chandieu à Lausanne. Là, pendant plusieurs décennies, il a travaillé patiemment sur un nombre important de statues et formé quelques étudiants en sculpture. J’étais impressionné par ces morceaux de glaise recouverts d’un linge humide qui allaient prendre forme pour devenir des statues, ces morceaux de pierre brute qu’il devait tailler durant des semaines ou des mois sans droit à l’erreur. Malheureusement, étant enfant, je n’ai pas assez connu mon grand-père qui est tombé malade et est décédé en 1963.
J’ai par la suite entendu les nombreuses anecdotes que ma grand-mère nous racontait pour mieux comprendre sa personnalité, son séjour à Paris au tout début du XXe siècle. Imaginez-vous : avoir vingt ans et découvrir Paris à cette époque qui foisonnait d’artistes et de culture, Paris-Lumière, la capitale du monde !
Grâce à une Bourse fédérale il a pu voyager et visiter plusieurs villes artistiques, telles que Rome et Florence, admiré les œuvres des plus grands artistes et s’en inspirer. Lors de mes voyages en Asie, en Inde et au Cambodge, je me suis toujours dit : quel dommage que le grand-père n’ait pas vu ces merveilles réalisées par ces sculpteurs d’une autre culture et d’une autre époque.
Je sais que la vie n’a pas été facile, les grandes ambitions doivent faire face à la réalité ; nouvellement marié puis père de deux enfants, mobilisé pendant la 1ère Guerre et les traites à payer, le loyer de son atelier. Il se résigne à exécuter les œuvres des autres en tant que sous-traitant, à Genève puis à Lausanne où il s’installe dans les années vingt.
À partir des années trente il peut enfin se concentrer sur une œuvre personnelle, des monuments publics dans plusieurs parcs en Suisse romande et les nombreuses statues, portraits et bas-reliefs que des musées et des particuliers se sont procurés
Le style de mon grand-père est avant tout classique. Certaines de ses statues de femmes me font penser à des Madones, les habits en moins. Il n’éprouvait pas le besoin d’étonner à tout prix, de sortir des rangs par des artifices. Son œuvre venait de son amour de l’harmonie et de la beauté des corps et il pensait qu’il n’y avait rien à y rajouter.
La retraite me procurant du temps libre, je me suis mis à répertorier ses œuvres grâce aux photos conservées et à quelques documents ; comme tout artiste, il n’a pas écrit de registre d’inventaire de ses œuvres. En plus, j’ai contacté les Services des archives pour en connaitre plus sur sa vie, surtout la période où il a débuté.
Dans le but de pouvoir réaliser un catalogue et une biographie, le plus complet possible, je serais très reconnaissant à toute personne qui pourrait me procurer des photos de ses œuvres et/ou des copies de documents ou lettres. Mon adresse e-mail est : m.schlageter@hotmail.com
D’avance un grand merci !
Michel Schlageter
Galeries:
Nos vies : un siècle d’histoire des Suisses par leurs images
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Suite à la donation du Fonds Pierre Auguste Chappuis (1888-1980) à la Fondation Plateforme 10 à Lausanne. notreHistoire.ch est allé à la rencontre de Photo Elysée pour mieux comprendre la politique d'acquisition de l'institution. La conservatrice Fanny Brülhart a répondu à nos questions.