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Carte postale satirique: avis de décès de « Madame La Justice », elle fait suite à l’affaire des colonels

Carte postale satirique: avis de décès de « Madame La Justice », elle fait suite à l’affaire des colonels

mars, 1916
Imagerie Artistique Lausanne
Imagerie Artistique Lausanne

Encore une carte postale satirique faisant référence à l’affaire des colonels, avec le même visuel, celui de l’avis mortuaire.

Selon le Dictionnaire Historique de la Suisse : « Dès le début de la Première Guerre mondiale, en vertu d'un accord entre l'état-major général suisse et ceux des puissances centrales, des membres du haut commandement suisse, les colonels Friedrich Moritz von Wattenwyl et Karl Egli, transmettent aux attachés militaires allemands et austro-hongrois le bulletin journalier de l'état-major général et des dépêches diplomatiques décryptées par le service suisse du chiffre, informations de valeur et de confidentialité inégales. ».

Les deux colonels seront condamnés à vingt jours d’arrêts de rigueur par le général Wille avant d’être suspendus par le Conseil fédéral, le 29 février 1916.

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  • Roger Monnard

    Voici ce qu'en dit Wikipédia:

    Conrad Ulrich Sigmund Wille, né le 5 avril 1848 à Hambourg (Empire allemand) et mort le 31 janvier 1925 à Meilen (ZH) (Suisse), fut le général de l'armée suisse pendant la Première Guerre mondiale. Inspiré par les techniques prussiennes qu'il avait pu observer lors de ses études à Berlin, il essaya d'insuffler à l'armée suisse un esprit basé sur l'instruction, la discipline et la maîtrise technique.

    Il fut marié avec Clara Gräfin von Bismarck, la fille de Friedrich Wilhelm von Bismarck. Son fils, Ulrich Wille (1877-1959) fut commandant de corps de l'armée suisse au début de la Seconde Guerre mondiale. Il est le grand-père maternel de l'écrivaine et aventurière Annemarie Schwarzenbach (1908-1942). Sommaire

    1 Nomination en tant que général 2 Affaires politiques et militaires 3 Bilan

    1 Nomination en tant que général Article connexe : Histoire de la Suisse pendant la Première Guerre mondiale.

    À l'aube de la Première Guerre mondiale, la Suisse confirma sa volonté de rester neutre et d'éviter les conflits qui allaient embraser l'Europe, mais la Suisse était divisée entre les Alémaniques, favorables aux Allemands, et les Romands dont l'opinion se tournait plutôt vers la Triple-Entente. En tant qu'Alémanique et proche du Kaiser, Wille profita du courant favorable au Reich et des divisions au sein du Conseil fédéral qui ne comptait qu'un Romand. Le 1er août 1914, la mobilisation générale est décrétée. Wille, alors colonel, fut nommé par l'Assemblée fédérale général de l'Armée suisse le 3 août 1914 avec 122 voix contre 63 voix pour l'autre candidat, Theophil Sprecher von Bernegg. Ce dernier, futur chef de l'état-major général, se révéla un partenaire fiable pour Wille.

    Les opposants du général le qualifièrent de « militariste » alors que ses partisans voyaient en lui un chef apte à gérer une armée en mobilisation grâce à ses talents de pédagogue. Wille décida de concentrer les forces (238 000 hommes et 50 000 chevaux1) près des frontières, en particulier en Ajoie et en Engadine

    • Roger Monnard

      2 Affaires politiques et militaires

      Le général Ulrich Wille en exercice.

      Le mandat de Wille fut parsemé par des affaires politiques et militaires. Wille provoqua un scandale en Suisse romande en proposant au Conseil fédéral le 20 juillet 1915 d'entrer en guerre et de s'allier avec les empires centraux.

      Par la suite, l'affaire des colonels en 1916 eut également un grand retentissement. Deux colonels suisses avaient remis à des diplomates allemands et austro-hongrois des exemplaires de la « Gazette de l'état-major », un journal confidentiel et des messages russes déchiffrés par les cryptanalystes suisses. L'affaire risquait de mettre en péril la neutralité helvétique puisqu'elle mettait au jour des relations ambiguës avec l'un des belligérants. Sommé par le Conseil fédéral de prendre des mesures, Wille décida de condamner les deux colonels à 20 jours d'arrêt ; une peine insatisfaisante pour les pro-alliés.

      La situation économique se dégrada et des grèves éclatèrent avec l'apogée de la grève générale du 12 au 14 novembre 1918. Dans une note du 10 novembre 19185, Wille fit part de ses inquiétudes quant à la montée du bolchevisme et des troubles internes à venir dans le pays :

      « Il y a deux ans, j'ai été amené à plusieurs reprises à faire part au Conseil fédéral de ma conviction que les congrès de Zimmerwald et de Kiental avaient décidé de commencer par la Suisse le processus de renversement de l'ordre établi en Europe. Le triomphe des bolcheviks en Russie a favorisé ce projet. Chacun sait que de nombreux messagers de bolcheviks russes, disposant de sommes d'argent importantes, se trouvent en Suisse dans le but d'exploiter la situation et d'accélérer l'exécution de ce plan. »

      Mais il ajouta qu'il fallait éviter l'escalade et la violence :

      « Nous ne devons pas rechercher l'affrontement, ni la guerre civile. Notre devoir est de les empêcher. (...) Tous les soulèvements qui se sont produits à Zurich jusqu'à ce jour ont démontré avec une évidente clarté que les autorités locales ne sont pas à même d'intervenir et d'agir sans provoquer de graves effusions de sang. Je n'en fais pas le reproche aux responsables. Leurs difficultés sont inhérentes aux institutions démocratiques. On le sait depuis longtemps et c'est la raison pour laquelle la Confédération doit intervenir à temps. »

      Wille eut entre-temps à gérer la pandémie de la grippe espagnole qui touchait les troupes et les écoles de recrues. Les entrées en service furent repoussées afin d'endiguer l'épidémie.

    • Roger Monnard

      3 Bilan

      À la fin de la Première Guerre mondiale, Wille quitta ses fonctions de général. Il laissa derrière lui un climat trouble avec un fort clivage entre les deux parties du pays, mais la Suisse n'était pas entrée en guerre. Le général est mort en 1925 à Meilen dans le canton de Zurich, une ville où la rue General Wille-Strasse lui rend hommage.

      Les historiens sont revenus à plusieurs reprises sur ses relations avec l'Empire austro-hongrois et ses influences germanophiles. En 1987, l'historien Niklaus Meienberg publia dans la Weltwoche plusieurs lettres du général qui mirent à mal sa réputation7. Sous le titre de Die Welt als Wille & Wahn (Le monde en tant que volonté et fantasme), un autre compte-rendu de Meienberg lève le voile sur l'histoire de la famille Wille, les actions du général pendant le premier conflit mondial ainsi que celles de son fils durant la Seconde Guerre mondiale.

Stéphane Thurnherr
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9 octobre 2021
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