Revue ayant appartenu à la famille Auberson, de Genève

Les illustrations de l'article sont des photographies de M. F. Boissonnas, photographe officiel de l'exposition.

COPIE DE LA PAGE 1 et d'une partie de la page 2 :

« Une exposition nationale Suisse s’est ouverte à Genève le 1er mai dernier. Le vilain temps qu’il a fait au début et le retard considérable apporté dans nombre d’installations n’étaient pas pour produire une première impression bien avantageuse. Depuis la mise en état des galeries et l’arrivée des beaux jours, le succès s’est franchement dessiné et, de toutes parts, les visiteurs accourent nombreux.

Un petit pays comme la Suisse peut certainement s’enorgueillir d’un tel ensemble d’oeuvres d’art et de produits industriels et agricoles, qui prouve une réelle vitalité. Mais – avec plus ou moins d’importance et de luxe – les expositions se ressemblent toutes; et ce ne sont pas les attractions du parc de Plaisance, la tour Eiffel en miniature, le chemin de fer aérien, le ballon captif, ni le théâtre du Sapajou, - inspiré – sinon directement imité du Chat Noir, - qui eussent donné à celle de Genève la note originale sans laquelle il n’y a pas de réussite durable. Cette note originale lui vient de son village suisse, - une idée franchement heureuse, une œuvre franchement nationale ! - qui jusqu’à présent n’a pas rencontré un détracteur et dont le souvenir demeurera bien après la clôture de l’Exposition, dont il est le joyau.

C’est en décembre 1894 que la création de ce village fut proposée au comité central. Grouper les divers types de l’architecture helvétique, - ceux des Alpes et ceux du Jura, ceux de la plaine et ceux des vallées, - les animer des petites industries locales que la grande fièvre contemporaine n’est pas encore parvenue à détruire, des costumes pittoresques encore en usage ça et là, - hélas ! de moins en moins ! - offrir comme un résumé, comme une synthèse de ce pays si divers qu’est la Suisse, l’entreprise, tout d’abord, pouvait sembler purement chimérique, et plusieurs la jugèrent telle. Elle était bien séduisante, pourtant, et fut étudiée de plus près… »

Voir aussi :

"Le Village Suisse", in la revue "Le Monde Moderne"

septembre, 1896