Brevet de mousquetaire

Brevet de mousquetaire

12 mai 1810
Petit Conseil du canton de Vaud
collection Pm Epiney

Ce "brevet" a été décerné en mai 1810 au "citoyen Rodolphe Tissot de Moudon" qui est nommé "2ème sous-lieutenant de la 6ème compagnie de Mousquetaires". Il émane du "Petit Conseil du Canton de Vaud" placé sous la présidence de Jean-François Fayod.

Selon cette source, le Petit Conseil est une instance politique vaudoise qui a existé de 1803 à 1814. Nommés par le Grand Conseil du canton de Vaud pour 9 ans (puis 6 ans avec possibilité d'être reconduits), au nombre de dix puis de 9, les membres du Petit Conseil sont des citoyens de plus de 30 ans qui ont occupé une fonction publique et possèdent au moins 3000 francs (puis 9000 francs dans un second temps). La présidence changeait chaque mois.

Voici le document dans son entier :

notrehistoire.imgix.net/photos...

Le document comporte un timbre à sec officiel. Il est signé par le président du Petit Conseil et son Secrétaire en Chef.

En complément :

Consultez ce site de "la Société des Mousquetaires de la Tour-de-Peilz".

Appel aux informations complémentaires :

- Qui pourrait nous informer sur le terme "mousquetaire" cité dans ce document ? En quoi consistait ce corps militaire ?

Cet appel n'a pas été vain puisque Roger Monnard et Olivier Mewly y ont répondu. Lire ci-dessous leur commentaire.

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  • Roger Monnard

    Bonjour, en principe le mousquetaire et un militaire (17ème et 18ème siècle, en suisse, dés 1652 à Bâle) armé d'un mousquet (fusil un coup à silex et poudre noir), donc vous imaginer le temps d'implantation et de recharge du tireur.

    En France le corps est nommé d'abord Compagnie des Mousquetons du Roi en 1622, puis des Mousquetaires du Roi et suite à la dissolution dudit corps des mousquetaires par Louis XVI en 1775-76, Louis XVIII le reconstitue le 6 juillet 1814, et les dissout définitivement le 1er janvier 1816.

    L' arme :

    Le fusil à silex sera utilisé par les armées européennes sans grandes modifications jusqu'aux environs de 1840. Le fusil à capsule de fulminate ne sera fonctionnel qu'en 1830 et en 1844 des carabines américaines apparaissent au Tir fédéral de Bàle, ces derniers aboutiront à l'introduction dans des compagnies de carabiniers de la carabine fédérale de campagne 1851 qui a un canon lisse, puis après de longs essais, deux chercheurs, les Vaudois Joseph Prélaz et Edouard Burnand, présentent une méthode de transformation du fusil lisse en canon rayé . Le message du Conseil fédéral du 14 janvier 1859 adopte ce fusil pour l'infanterie (qui sera amélioré et surnommé " mousqueton" (comme le nom du corps royal en 1622 ?)) jusqu’à l’avènement du fusil d'assaut dans les années 50 (Fas57) .

    J'espère que ces précisions vous seront utile et je vous souhaite un bon Weck-End.

    • Pierre-Marie Epiney

      Bonjour Roger, merci de vos précisions qui m'en apprennent beaucoup sur l'origine mousquetaire-> porteur de mousquet. En grand romantique, j'imaginais plutôt des personnages de Dumas... A vous aussi, un excellent week-end !

    • Roger Monnard

      Bonjour Pierre-Marie je profite de votre réponse pour rebondir car même le romantisme à un fond de vérité

      En effet même si les œuvres littéraires, dont le roman Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas et la pièce de théâtre Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, s'inspirent très librement des vies respectives de d'Artagnan, l'homme de guerre devenu commandant de la Compagnie des Mousquetaires du Roi, et de l'écrivain et ?? cadet de Cascogne ??, Savinien de Cyrano de Bergerac, ces personnes ont bel et bien été des âmes vivantes.

      Voici une biographie tirée de plusieurs sources donc Wikipédia.

      Charles de Batz de Castelmore (1611-1673), dit d'Artagnan (le nom vient de la terre d'Artagnan qui était une seigneurie de Bigorre) , origine Gascone de Lupiac . Il à écrit ses mémoires.

      Selon Courtilz de Sandras, il aurait été pris en tant que cadet dans la compagnie des Essarts du régiment des Gardes françaises, sur la recommandation de M. de Tréville, un parent de sa mère, lieutenant-capitaine de la compagnie des Mousquetaires du Roi. Il participe de 1640 à 1642 aux opérations militaires du siège d'Arras, de Bapaume, de Collioure ou de Perpignan.

      Son entrée chez les mousquetaires du Roi (où exerce déjà son frère aîné Paul) ceci avec la protection de Mazarin, daterait de 1644, en même temps que celle de son ami François de Montlezun, seigneur de Besmaux et futur gouverneur de la Bastille. Il se peut qu'il y ait croisé Armand de Sillègue d'Athos d'Autevielle, Isaac de Portau et Henri d'Aramitz, tous trois Béarnais, dont la présence est attestée au sein des mousquetaires.

      La compagnie des Mousquetaires est dissoute par Mazarin en 1646. Pendant la Fronde, le cardinal charge d'Artagnan — devenu un de ses « gentilshommes ordinaires » — d'un certain nombre de missions auprès des chefs militaires. Louis XIV, qui l'a connu dans ces années-là, alors qu'il n'était qu'un enfant, lui accorde par la suite toute sa confiance, le chargeant de nombreuses missions, qui réclament diligence et discrétion.

      Lors de l'exil de Mazarin à Brühl en 1651, d'Artagnan accompagne le ministre. Cette fidélité est payée de retour : en 1652, d'Artagnan est lieutenant aux Gardes Françaises, ce qui suscite des remous dans cette unité d'infanterie ; en 1653, Mazarin lui fait accorder la charge de « Capitaine concierge de la volière du Roi », que convoitait Colbert ; en juillet 1655, il achète 80 000 livres une charge de capitaine aux Gardes dans la compagnie de Fourille, grâce à l'argent de la revente de ses charges précédentes et à 4 000 livres prêtés par des fidèles de Mazarin, notamment Colbert, alors au début de sa carrière.

    • Roger Monnard

      D'Artagnan mousquetaire

      En 1657, la première compagnie des mousquetaires, dite des « grands mousquetaires » ou des « mousquetaires gris » (La couleur donnée aux compagnies de mousquetaires correspond à celle de la robe de leurs chevaux. La compagnie des Mousquetaires Noirs est plus recherchée que celle des Mousquetaires Gris.), est reconstituée. D'Artagnan en devient membre avec le grade de sous-lieutenant en 1658, mais en assure le véritable commandement (le chef nominal, le capitaine-lieutenant, étant le duc de Nevers, un neveu de Mazarin).

      D'Artagnan a son hôtel particulier (aujourd'hui disparu) au no 1 de l'actuelle rue du Bac, à l'angle du quai Voltaire à Paris, dans l'actuel 7e arrondissement (ancien quai des Théatins)

      Fréquentant les salons littéraires du Marais, il y rencontre une riche veuve, Anne Charlotte de Chanlecy, dame de Sainte-Croix. Le 5 mars 1659, un contrat portant les signatures de Louis XIV et Mazarin l'autorise à la prendre pour épouse, ce qu'il fait la même année, le 3 avril 1659, en l'église Saint-André-des-Arts, à Paris. Ils ont deux fils, en 1660 et 1661, puis se séparent de biens et de corps en 1665, Anne Charlotte étant lassée des infidélités de son mari, toujours en déplacement.

      En 1660, Louis XIV se marie avec l'Infante d’Espagne. La cérémonie a lieu le 9 juin à Saint-Jean-de-Luz. Le voyage vers le Pays basque dure un an et donne l’occasion à Louis XIV de visiter les provinces méridionales de son royaume. D'Artagnan accompagne le cortège. La traversée des villes-étapes provoque l’admiration des populations : les fiers mousquetaires précèdent l’attelage royal, tiré par six chevaux blancs.

      L’arrestation de Fouquet

      Le 5 septembre 1661, le roi confie à d'Artagnan la mission délicate d’arrêter Nicolas Fouquet, lors de la tenue du Conseil à Nantes. Cette mission aurait dû être confiée à un capitaine de la Garde du corps du roi, le duc de Gesvres, mais ce dernier était un client de Fouquet. Le roi montre ainsi qu'il accorde toute sa confiance à d'Artagnan.

      Une longue période commence pendant laquelle le mousquetaire, transformé en geôlier, accompagne son prestigieux prisonnier dans ses lieux d’incarcération successifs : trois mois au château d'Angers, au château d'Amboise, puis au donjon de Vincennes, le 20 juin de l’année suivante à la Bastille et enfin à Pignerol.

      Pendant trois années, d’Artagnan s’occupe personnellement de son prisonnier, filtrant ses visiteurs et rendant compte scrupuleusement en haut lieu de tous les détails de la vie de l'ex-surintendant avec lequel, malgré les rigueurs de la détention, il noue des relations presque amicales. Madame de Sévigné rapportera avec quelle diligence d'Artagnan a rendu le transfert et la détention de Fouquet les moins pénibles possible. Dix ans plus tard, le 25 novembre 1671, il procède de manière analogue à l’arrestation de Lauzun.

    • Roger Monnard

      Suite de sa carrière militaire

      En 1666, il est nommé « Capitaine des petits chiens du Roi courant le chevreuil » (charge qui lui rapporte des gages et lui assure un logement à Versailles) ; il se démet de cette charge en 1667 pour devenir capitaine-lieutenant de la première compagnie des mousquetaires, ce qui lui assure une solde de neuf cents livres par mois.

      D'Artagnan est gouverneur de Lille d'avril à décembre 1672 ; cette grande cité de 50 000 habitants, au rôle stratégique majeur, avait été gagnée par la France en 1667 ; il remplace le maréchal d'Humières, tombé en disgrâce. Ce gouverneur impopulaire ne songe qu’à retourner sur le champ de bataille. Il en a l’occasion lorsqu'il participe à la sévère répression de la révolte de Roure en 1670.

      Mort

      D'Artagnan est tué le 25 juin 1673 devant Maastricht, pendant la guerre déclenchée par Louis XIV contre les Provinces-Unies en 1672. Le roi menait lui-même une armée de 40 000 hommes. D'Artagnan, appelé en renfort, est atteint par une balle de mousquet reçue dans les reins alors qu’il combattait un jour de relâche. Il aurait été transporté mourant au fort de Navagne (nl), près du village de Mouland dans la commune de Fourons, aujourd'hui en Belgique.

      Il voulait en effet aider de jeunes officiers (dont le duc de Monmouth), subissant une contre-attaque sur une demi-lune que ses hommes avaient prise la veille. Quatre mousquetaires de sa compagnie se font tuer pour aller rechercher son corps très en avant dans les lignes hollandaises. Le lieu de sa sépulture est inconnu. Selon une hypothèse, il aurait pu être inhumé dans l'église Saint-Pierre-et-Paul de Wolder, près de Maastricht (au sud-ouest de la ville, sur la frontière belgo-néerlandaise). Une thèse qui laisse sceptique Wim Dijkman, archéologue et conservateur de la ville de Maastricht, dont Wolder est aujourd'hui un quartier. D'Artagnan a-t-il été enterré là ? Ce n'est pas sûr du tout : il n'y a aucune information historique ou archéologique allant dans ce sens.

      Une légende voudrait que le corps de d'Artagnan ait été ramené au château d'Olhain, dans le Pas-de-Calais, où il serait encore aujourd'hui. Néanmoins, il semble avéré que le d'Artagnan enterré à Olhain soit Joseph de Montesquiou d'Artagnan, également capitaine des mousquetaires, dont la famille de la femme possédait le château.

      Alexandre Dumas anticipe, romance et romantise la fin du héros : il y aurait coïncidence entre la mort violente du personnage d'Artagnan, la reddition de la ville de Maastricht assiégée, et la réception de la part de Louis XIV et Colbert, de son titre de maréchal de France. Le vrai D'Artagnan a été tué cinq jours avant que Maastricht commandé par le gouverneur néerlandais, Jacques de Fariaux, ne se rende ; il n'a jamais été maréchal de France (contrairement à son cousin germain). Enfin, au seuil de la mort, il prononce les noms de ses trois grands amis, Athos, Porthos et Aramis pour dire "au revoir" aux deux premiers trépassés quatre à cinq ans plus tôt et "à jamais adieu" au troisième encore en vie.

    • Roger Monnard

      Quand à Savinien de Cyrano de Bergerac, écrivain né à Paris en 1619, mort en 1655.

      Que dire? Lui seul pourrait en parler avec "Panache".

      Moi je ne veut pas risquer un duel ou à la fin de l'envoi "il" touche.

      Son livre Les États et Empires de la Lune et du Soleil et magnifique. Dans Cyrano, Rostand lorsqu’il décrit les moyens de monter sur la lune et le Soleil, il cite mot pour mot un pan de l 'œuvre de Savinien.

    • Pierre-Marie Epiney

      Eh bien, ça c'est de la documentation. Merci beaucoup Roger.

    • Roger Monnard

      Surtout, merci a vous Pierre-Marie, qui par votre 1er commentaire m'a donner envie de m'informer, car j'aime faire ces recherches surprises selon l'humeur du moment.

      Si jamais, actuellement, je suis a la recherche de renseignement sur Henriquetta Favez ou Henriette Faber Suissesse (?Lausannoise?), médecin à Cuba et morte à la Nouvelle-Orléans (1791- 1856) ceci pour un ami, professeur et oncologue au brésil, qui fait un travail de mémoire sur elle. Il nous manque des renseignements sur sa vie en suisse ainsi que de l'iconographie.

    • Pierre-Marie Epiney

      Malheureusement, je n'ai rien à apporter au sujet de cette personne. Avez-vous essayé de vous adresser à des historiens vaudois ou à la revue "Passé Simple" ?

  • Pierre-Marie Epiney

    Voici ce que l'historien Olivier Meuwly nous apprend au sujet de la milice vaudoise en général et des mousquetaires en particulier :

    La milice vaudoise de 1810 est régie par la loi militaire du 10 juin 1803. Chaque arrondissement devait fournit 1000 hommes d’élite, soit 800 hommes d’infanterie (grenadiers et mousquetaires), 100 chasseurs-carabiniers, 75 artilleurs et 25 dragons. Le 1er arrondissement correspond à celui de Vevey.

    Vous trouverez plus de renseignements dans le livre "Les milices vaudoises" de Frédéric Amiguet (1914. Pp. 279-310) et, sur le contexte politique, dans mon livre "Armée vaudoise. Evolution et démocratisation au XIXe siècle" (chez Cabédita, 1995).

Pierre-Marie Epiney
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21 janvier 2021
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