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Château Malvand

Château Malvand

Louis Serex (1835-1925)
Famille Cujean-Serex

Photographie du château Malvand dit aussi château de « La Malvande » ou Résidence « La Tour ».

Résidence « La Tour »

Le document le plus ancien relatif à ce domaine remonte au XVe siècle. À cette époque, les frères André et Gonsalve de Malvenda, membres d’une famille noble originaire de Valence et affiliée à la Monarchie catholique espagnole, possèdent ce vaste domaine. Celui-ci s’étend sur les vignobles du coteau de Chambésy, les terres et bois de la Foretaille. Le bâtiment principal, alors existant, est dominé par une imposante tour qui lui vaut son appellation : la résidence « La Tour ». En 1534, André, fils de Gonsalve, accède à la seigneurie du domaine. Le domaine et la résidence demeurent dans la même famille jusqu’en 1618, année où le domaine est divisé en trois parts à l’occasion de la succession des filles de Melchior. Andréa, épouse du sieur de Choudens, hérite de la résidence « La Tour Malvand » ; Françoise, mariée à Jean Fabri, reçoit une partie des terres du domaine ; et Élisabeth, unie à Jean Blondel, obtient par son mariage la maison de maître dite « La Coudira ».

Andréa de Choudens-Malvenda eut une fille, Aimée, qui épousa Jean-François de Malherbe. En dot, elle apporta toute la résidence « La Tour Malvand » à son époux. En 1652, Jean-François de Malherbe vendit la résidence à Samuel Malcontent (?-1755).

En 1713, Abraham Sauter rachète la résidence « La Tour » aux Malcontent ainsi que les terrains alentour. Il décide alors de construire, une maison « de 50 pieds de long sur 40 de large » composée de deux niveaux sur caves et coiffée d'un ample toit à quatre pans venant s'accoler à la tour existante. Comme d'autres maisons de maître de l'époque, son axe de symétrie préside à l'ordonnance générale des abords et souligne l'ouverture de la composition sur le lac et les Alpes. Il crée également une terrasse de la même largeur que la maison, un jardin potager au sud du domaine et améliore les étables ainsi que les granges.

Château Malvand

En 1724, Abraham Sauter choisit d'échanger l'intégralité de la propriété contre les terres de Jacob Huber (1693-1750), situées à Bourdigny. Par la suite, Jacob Huber entreprend également des travaux de transformation sur la résidence et ses jardins : il fait démolir l'ancienne tour et fait ériger deux ailes basses supplémentaires à la maison. C’est ainsi que le bâtiment prend le nom de « château Malvand ». Huber répare et agrandit les granges et les écuries, y ajoutant des remises créant ainsi deux grandes dépendances agricoles. Les activités rurales ainsi que le logement du fermier y sont regroupés. Il aménage également « deux salles de marronniers et une longue allée se terminant par un cabinet de charmes ». Enfin, en 1731, il acquiert le vaste domaine voisin, appelé Le Vengeron. Le domaine de la Malvande s’étend désormais au nord jusqu’au Nant du Vengeron. Il s’enrichit alors considérablement en prés et en bois, s’ouvrant largement sur le petit lac. Le dispositif central du domaine se complète d’une allée d’environ 300 mètres, orientée nord-sud, reliant le Nant du Vengeron à la cour d’honneur, située entre la maison de maître et les communs. Les accès au domaine s’effectuent par des portails en ferronnerie, encadrés de montants en calcaire surmontés de chapiteaux et de boules.

En 1742, Jacob Huber acquiert un cours d'eau appartenant aux seigneurs de Tournay, composé de quatre sources distinctes, situé dans le domaine du château. Il entreprend des travaux de correction de ce cours d'eau afin de pouvoir l'utiliser et l'employer également pour alimenter le hameau de Chambésy-Dessous.

En 1751, les descendants de Jacob Huber vendent les deux propriétés de la Malvande et du Vengeron à Isaac Vernet (1700-1773), l'un des plus riches bourgeois de la République. À sa mort en 1773, les deux propriétés sont léguées à sa petite-nièce Catherine Fabri-Vernet (?-1795). Cette dernière apporta diverses transformations et améliorations à la maison : elle modifia les deux ailes en y ajoutant un étage, lequel fut coiffé de toits à la Mansart, et fit construire les deux grandes dépendances actuelles. À la mort de Catherine Fabri-Vernet en 1795, la propriété passa à sa fille Renée Fabri (1767-1847), épouse de Nicolas Théodore de Saussure (1767-1845), qui y vécut et en demeura propriétaire jusqu'à sa mort en 1847. À cette période, les Fabri-de Saussure réaménagent les jardins d’agrément dans un esprit paysager. Les allées et les cours se couvrent de gravier, de pavés en granit et de galets devant les communs. Deux fontaines prennent place en vis-à-vis dans la cour d'honneur, tandis qu’une troisième, dotée d’un abreuvoir, s’installe au nord des communs. À la mort du couple Fabri-de Saussurre, la fortune fut partagée entre ses neveux et nièces de la famille Saladin. C’est l’aîné, Charles Saladin, qui acheta le domaine de l’hoirie, le restaura, et le transmit à son fils Ernest Saladin (1827-1911).

En 1857, une première voie ferrée à double voie reliant Genève à Versoix est construite, entraînant un premier morcellement du domaine.

À la mort d'Ernest Saladin en 1911, le domaine fut légué à son petit-neveu et filleul, Ernest Rilliet, qui le revendit en 1943 à la Société Chambésy-les-Pins.

En 1955, le domaine fut ensuite morcelé en 55 parcelles comprenant entre 1 500 m² et 3 500 m², sur lesquelles de nombreuses villas furent construites entre 1957 et 1962. Le domaine est alors réduit à 5 hectares, comprenant le château, les deux grandes dépendances et 3 hectares de parc. En décembre 1958, Diana Blanchfleure Hedberg (1920-1998), épouse de Torsten Kreuger (1884-1973), acquiert le domaine et entreprend d’importantes transformations et rénovations. La maison de maître est modernisée, notamment au niveau des cuisines et des salles de bains, tandis que la salle à manger est agrandie. Le garde-corps de l’escalier principal est également remplacé. La dépendance nord subit une transformation majeure avec l’aménagement d’un vaste espace de réunion à l’étage et la démolition du pont de grange. Par ailleurs, la loge du gardien-jardinier, située à l’entrée sud du domaine, est détruite. En 1960, le domaine perd une part importante de ses terrains pour permettre la construction des bretelles d’accès à l’autoroute A1 Genève-Lausanne, alors en cours d’achèvement. Cela entraîne la construction d’un imposant mur de soutènement s’étendant sur toute la longueur de la propriété.

Le 16 octobre 1987, le domaine et les bâtiments sont inscrits à l'inventaire des objets protégés par le Département des Travaux Publics du canton de Genève.

upload.wikimedia.org/wikipedia... Le château en 2017.

Source image : Archives des familles Cujean et Serex.

Source texte : Jérémy Toma, Château Malvand, sur Wikipédia, 2021.

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Jérémy Toma
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31 décembre 2024
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