La doctoresse Champendal et le Bon Secours_24
J'ai retrouvé un article du journal Coopération découpé par ma mère et installé dans un album de photos. La doctoresse Champendal était apparentée à sa famille.
L'article décrit les conditions de vie de la plus grande partie de la population de Genève au début du vingtième siècle et la prise de conscience et la mise en route de propositions pour améliorer les conditions de vie de cette population. L'article nous rappelle aussi que les acquis sociaux sont récents. Cent ans, ce n'est pas grand-chose.... Il n'y a pas si longtemps, en Suisse, on vivait comme dans les pays émergents aujourd'hui. Il faut garder ce fait en mémoire.
C'est ainsi que la doctoresse Champendal crée le Bon Secours en 1905.
En 1966, l'Ecole prend le nom d'Ecole genevoise d'infirmières "Le Bon Secours"
"Ecole de soins infirmiers et de sages-femmes" dans un premier temps, c'est devenu maintenant la Haute Ecole de santé : HEDS
Marguerite Champendal est née à Genève le 6 juin 1870. Elle fit des études de médecine. Unique femme de sa volée, elle fut une des premières femmes médecin de Genève. Elle est décédée dans son sommeil le soir du 26 octobre 1928. Elle souffrait d'une maladie de coeur, qui mit un terme prématuré à son existence extrêmement active. Une rue de la ville porte son nom.
Elle a écrit, entre autres, un "best seller" de l'époque, maintes fois réédité : Comment soigner nos enfants, le petit manuel des mères que l'on trouve encore dans certaines bibliothèques publiques.
Voir aussi :
http://www.unige.ch/presse/static/savants-pdf/savants_champendal.pdf"Tout finit... et tout recommence toujours. Pour n'avoir pas de regrets dans la vie - car le regret et l'amertume sont les seules choses intolérables - il faut s'élancer toujours vers le progrès et vers les jours à venir. Il faut toujours apprendre, toujours faire quelque chose de plus, toujours enrichir sa vie ! Et puisque chaque tournant de route nous enlève quelque chose - quelque chose qu'il faut laisser derrière nous - il faut que chaque nouveau bout de route nous apprenne, nous transforme, augmente nos raisons de vivre, de croire, d'espérer, d'aimer..." Doctoresse Champendal, citation recueillie sur internet.
Copie de l'article ci-dessus pour une meilleure lecture :
« Il fallait du courage à une femme qui, à l'époque de la doctoresse Champendal, avait choisi de faire des études de médecine. Il en fallait encore davantage pour s'imposer, voire innover. Tel fut pourtant le cas de Marguerite Champendal.
Rentrant de Paris où elle avait effectué des stages, elle lutta avec une énergie remarquable pour créer, dès 1901, « La Goutte de Lait ». C'est ainsi qu'elle avait appelé une consultation pour nourrisson avec une cuisine diététique. On y préparait des régimes pour les tout-petits, puis, ce fut, en 1905, la pouponnière pour les bébés malades.
La doctoresse Champendal voulait ainsi répondre aux impérieux besoins d'une population ouvrière qui se trouvait à cette époque dans des conditions d'hygiène déplorables et se heurtait à des conditions de pauvreté souvent voisines de la misère.
Comment est né le « Bon Secours » :
La doctoresse Champendal n'aimait pas l'oisiveté des femmes occupant un certain rang social. Désireuse de promouvoir l'aide sociale et le service au prochain chez les jeunes femmes de la classe aisée, elle leur proposa de suivre une formation d'infirmières volontaires.
Ces premières infirmières bénévoles avaient reçu pour mission de « lutter contre la maladie, la misère et l'ignorance ».
C'est ainsi qu'en 1905, la doctoresse Champendal avait non seulement créé la Goutte de Lait, La Pouponnière, mais aussi le « Service de ville » qui permettait de donner des soins à domicile aux malades. Au début de notre siècle, beaucoup d'entre eux étaient même trop pauvres pour songer à être hospitalisés.
La tâche aussitôt est considérable, les demandes affluent de plus en plus nombreuses et la doctoresse Champendal constate que réellement tout reste à faire dans le domaine des soins aux malades. Elle ne cesse d'améliorer la formation des jeunes femmes qui ont accepté de soigner et de soulager les malades. Elle bénéficie heureusement de la précieuse collaboration de Céline Pélissier qui se dévoue à établir les bases solides de l'Ecole du Bon Secours.
Du début du siècle à nos jours :
L'Association du Bon Secours a été fondée en 1919. Elle en devint propriétaire en 1936. La doctoresse Champendal est décédée en 1928. En 1948, le Département de l'instruction publique décidé de subventionner le Bon Secours et de le reconnaître comme école officielle du canton de Genève.
Elle bénéficiait également du patronage de l'Université et de l'aide de la Fondation Rockfeller. D'étape en étape, Bon Secours prenait de plus en plus d'importance et de notoriété. Ainsi, en 1966, l'école devenait une fondation de droit public prenant le nom d'Ecole genevoise d'infirmières « le Bon Secours ».
Enfin, « une convention fut passée entre l'Etat et l'Association du Bon Secours selon laquelle celle-ci cédait à l'Etat son école avec tout le patrimoine moral et matériel qu'elle comporte ».
Installée un peu plus tard au chemin Thury, l'Ecole va disposer d'un nouveau bâtiment en voie d'achèvement. En automne 1980, soit en novembre, l'Ecole des sages-femmes a été rattachée au Bon Secours. 1980 est aussi un anniversaire : il y a 75 ans que la doctoresse Champendal créait le Bon Secours.
Signé : M.D. »
Très intéressant ! Merci pour ce bel article. Un important chapitre est consacré à la Dresse Champendal dans l'ouvrage publié sous la direction d’Erica Deuber Ziegler et Natalia Tikhonov : Les femmes dans la mémoire de Genève du XVe au XXe siècle. Genève, Editions Suzanne Hurter 2005
Merci pour votre intérêt et pour la référence que vous nous donnez.