L'ancienne chapelle du Levron, si harmonieuse, avec son porche à colonnades, son petit clocher, ses deux œils-de-bœuf.

Avant la chapelle baroque :

Le village du Levron appartient à la paroisse de Vollèges au moins depuis la fin du douzième siècle.

En date du 15 avril 1483 : première trace écrite d'une chapelle au Levron. Le 25 janvier 1563 : le curé de Vollèges, Antoine Fenassi et les procureurs de l'église paroissiale procèdent à l'inventaire de la chapelle Saint-Antoine du Levron. Au Levron, la dévotion à Saint Antoine l'ermite (vers 269-356) remonte sans doute plus haut dans le temps. 1545 première mention du vocable de Saint-Jean. Le titre de saint Jean-Baptiste pourrait venir de l'ermitage qui lui était dédié jusqu'au milieu du XIVe siècle à l'ouest du Levron au lieudit Saint-Jean.

Architecture :

L'ancienne chapelle a été démolie à la fin août 1968. De style baroque alpin, elle présente un plan simple : nef rectangulaire comportant deux travées, chœur plus étroit à chevet plat. Mais avec ses murs épais et son haut plafond vouté, elle dégage un sentiment de grandeur et d'élan vers Dieu. Un petit clocher mur, abritant l'unique cloche, surmonte un toit simple à deux pans symétriques. Dominant une petite place carrée, sorte de parvis, la façade principale avec son porche à arcades intégré dans l'édifice, ses deux œils-de-bœuf, regard protecteur sur le village, interpelle et accueille. On voit d'abord quatre colonnes de style toscan dont piédestal, base, colonne et chapiteau sont élégamment travaillés en pierre verte du pays, provenant de blocs erratiques. Elles supportent trois arcades en plein cintre qui délimitent des voûtes d'arrêtes, elles-mêmes séparées par des doubleaux. Ceux-ci reposent d'un côté sur les colonnes et de l'autre sur des pilastres couronnés de chapiteaux. En façade, un élément maçonné borde en relief les arcades et les œils-de-bœuf. Nécessaires à la statique du porche, des tirants métalliques relient la base de chaque arc et se terminent en façade par une clef ouvragée. Le porche est clôturé par un muret reliant chaque piédestal. Un solide portail en fer forgé orné de la croix de Saint-Maurice, ainsi qu'une petite barrière du même style sur le haut du mur, protègent de toute intrusion ce « pré sanctuaire ». Au cours du XXe siècle la chapelle a subi deux réparations, en 1902 et 1938.

Afin de compléter vos connaissances, je vous conseille d'acquérir le livre, dont la photo ainsi que le texte ci-dessus ont été repris, « De la chapelle à l'église du Levron » de Patrick Bérard paru au CREPA (Centre Régional d'Etudes des Populations Alpines).