L'église de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard

© Daniel Thurre
Sylvie Bazzanella

Par Daniel Thurre

L'église de 1689 - Le bâtiment

L'église de l'Hospice est mentionnée dès 1125 sous le vocable de Saint-Nicolas de Mont-Joux et, à partir de 1158, sous celui de Saint-Nicolas et Saint-Bernard. Le premier édifice a été remanié à plusieurs reprises. Dans les Constitutions de 1438, on ordonne de rehausser l'église. Le dessin de 1626 représente une nef plus élevée. Cette dernière est éclairée par trois baies latérales en plein cintre et le chœur, plus bas encore, par une seule fenêtre.

L'Hospice en 1626, dessin du prévôt Roland Viot (AGSB 50; 12X 16 cm)

La reconstruction qui, avec les transformations de l'Hospice, avait été décidée en 1678, n'a dû être entreprise que trois ans plus tard et terminée en 1689. L'église fut consacrée le 31 juillet de cette année par Adrien V de Riedmatten, évêque de Sion. Peut-être élevée par le maître maçon piémontais JEAN-ANTOINE MARCOZ, natif de Brissogne, elle reflète le style baroque piémontais. Cette reconstruction de l'église ne fut pas totale : le mur nord fut conservé et exhaussé ; sur le chœur et la sacristie, on réalisa le chœur de la nouvelle église en doublant et en surélevant les anciens murs, alors que le mur sud fut reconstruit à deux mètres de l'ancien. Au lieu d'une église ouvrant de plain-pied sur le rez, on en construisit donc une plus élevée, de manière que son entrée correspondît au nouveau premier étage de l'Hospice ; les grands corridors voûtés sur croisées d'arrêtes remontent également à cette époque (au niveau de l'ancien plain-pied se trouve une crypte, réaménagée en 1960).

L'église est constituée d'une nef unique, séparée d'un chœur - rectangulaire lui aussi, mais plus étroit - par un arc pourvu d'un tref. La nef est divisée en trois travées par des piliers-contreforts intérieurs qui portent une voûte d'arêtes. Il s'agit donc d'un plan où les piliers-contreforts donnent naissance à des chapelles latérales, ce qui constitue une solution originale, apparentée à celle des basiliques chères aux constructeurs du Vorarlberg (« Wandpfeilerbasiliken »). On accède au chœur allongé par deux marches et par la table de communion en ferronnerie. Une corniche en stuc sépare les parois nues, percées de quatre fenêtres, de la voûte en berceau surbaissée au centre, munie de cinq voûtains à chaque extrémité. A la suite de la restauration intérieure exécutée entre 1977 et 1979, le mobilier de la nef subit quelques remaniements. Les murs et les voûtes furent débarrassés de plusieurs couches de peinture et de vernis qui avaient modifié l'effet de l'ensemble. La plus récente couche datait de 1930.

© Daniel Thurre - L'Hospice du Grand-St-Bernard, son église, son trésor

© Société d'Histoire de l'Art en Suisse, Berne 1994

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Sylvie Bazzanella
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18 mai 2010
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