Charles Meylan, né à Cormondrèche, dans le canton de Neuchâtel, le 18 juillet 1887, bachelier du Gymnase cantonal, émigra au Brésil en 1908, après avoir, durant un an, suivi les cours du Polytechnicum de Zürich. Il y suivit mon grand-père Paul Delacoste, avec lequel il était ami. Ils se fixèrent à Passo Fundo dans le Rio Grande do Sul. Ils y trouvèrent du travail sur les chantiers des chemins de fer du Brésil, qui se construisaient à cette époque. Les deux amis firent connaissance de la famille Couty, originaire du Limousin et de Vendée. Les Couty avaient quatre filles. Paul Delacoste et Charles Meylan tombèrent amoureux de deux d'entre elles : Paul Delacoste d’Yvonne et Charles de Marguerite. Ils les épousèrent, respectivement en 1909 et en 1912. Ils changèrent de domicile, au fur et à mesure que les chantiers avançaient en direction du Nord.

Sur cette photo, Charles Meylan, mon grand-oncle, pose avec sa famille devant sa maison, à Rio Negro. Il est assis sur les marches à côté de sa belle-soeur Renée Couty.

Il est avec ses deux garçons : à gauche, Maurice, et à droite Roger. Plus haut, sur la terrasse, à gauche, mon arrière-grand-mère, Mme Raoul Couty, née Angèle Driau, fille d'un instituteur vendéen, et à côté d'elle, sa fille Marguerite, épouse de Charles Meylan, mère des deux enfants.

La suite de l'histoire est triste. Les deux beaux-frères, Paul Delacoste et Charles Meylan, se retrouvèrent à Três Barras (Santa Catarina). Ma grand-mère, Yvonne Delacoste-Couty, y attrapa la tuberculose et en mourut, le 25 février 1918, âgée de 26 ans. Elle laissait deux filles, Germaine, ma mère, et sa soeur Suzanne, qui devint journaliste et romancière en Suisse romande. Mon grand-père les emmena en Suisse rejoindre leur famille valaisanne.

Mon grand-oncle Charles Meylan mourut peu après sa belle-soeur, la même année, de la grippe espagnole.

Il m'a été donné de renouer en 1992 avec ma famille brésilienne. Ce fut la récompense de longues et patientes recherches. Depuis, nous nous voyons et nous écrivons, après des décennies de séparation. Ma mère, qui était née à Passo Fundo, aurait aimé connaître cet heureux dénouement, intervenu peu après son décès en 1991.

LdW