Jean Ziegler avec Jean-Philippe Schaller au Théâtre de Vidy

Jean Ziegler avec Jean-Philippe Schaller au Théâtre de Vidy

Jean Ziegler.

Le suisse qui à rencontré "Le Che", Ernesto Guevara.

Homme politique suisse, sociologue, écrivain et altermondialiste.

De 1963 à 1967 il est conseiller municipal à Genève puis devient membre du parlement fédéral suisse en tant que conseiller national du 4 décembre 1967 au 27 novembre 1983 et ainsi aussi du 30 novembre 1987 au 5 décembre 1999. Il a été professeur de sociologie à l'Université de Genève. Ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation du Conseil des droits de l’homme (2000-2008), Il est actuellement vice-président du conseil consultatif de l'ONU.

Il présente ici son nouveau livre suite à son retour d'une "mission" pour l'ONU sur l'ile Grecque de Lesbos au mois de mai 2019 et nous livre son amère constat.

Conscient de dénoncer aussi l'action (ou l'inaction) ambigüe et tiède de l'ONU, Jean Ziegler évoque que suite au constat fait et dénoncé dans ce dernier livre, il ne sera peut-être plus réélu cet été 2020 au comité consultatif de l'ONU comme cela avait été régulièrement le cas jusque-là...

Comme animateur du débat, Monsieur Jean-Philippe Schaller, journaliste, chef de la rubrique internationale de la RTS et correspondant en France.

Lesbos, Chios, Leros, Kos et Samos, ces cinq îles grecques possèdent des centres d'accueil et d'enregistrement pour les demandeurs d'asile.

Ces infrastructures d'accueil prévues pour recevoir 6200 réfugiés au maximum en comptent plus de 40'000 mille.

Sur l'ile de Lesbos, le camp de Moria ouvert en 2013 avec initialement 150 places d'accueil à court terme a vu sa capacité augmentée pour atteindre une capacité d'accueil totale prévue pour 2840 personnes, mais elle compte maintenant plus de 22'000 réfugiés.

Ce camp et le plus grand des camps des réfugiés en Europe, mais il est aussi devenu les plus surpeuplé des camps d'Europe.

La situation des réfugiés s'empire de manière explosive ce début du mois de mars 2020 avec le début d'une mise à exécution le vendredi 28 février du président Turc des menaces formulées depuis quelques temps, celles de submerger l'Europe par l'afflux de millions de migrants en ordonnant l'ouverture des frontières de son pays et ainsi de ne plus "gérer/empêcher" l'exode et de les laisser "fuir" vers le Vieux Continent.

Si plus de 200.000 Syriens ont trouvé refuge en Turquie en 2013 suite aux troubles et à la répression/guerre en Syrie, ils y sont plus de 3 millions en 2020 (sur un total de 3,7 millions de réfugiés selon le HCR).

Début mars 2020, le HCR estime à 20'000 le nombre de personnes voulant quitter la Turquie pour l'Europe en passant par la Grèce, et se retrouvant piégées dans une bande "entre" la Grèce et la Turquie avec face à eux "...des gardes-frontières grecs lourdement armés, des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et du fil de fer à rasoir (barbelé de type concertina) " . Amnesty International, mars 2020

L'afflux massif et incontrôlé de nouveaux réfugiés sur les iles grecques crée des affrontement avec l'armée Grecque et mène certains insulaires à commettre des actes violents qui marquent l'hostilité d'une partie des habitants envers soit les réfugiés, les autorités et/ou la communauté internationale, mais il faut savoir que: ...Pour leur aide apportée aux réfugiés...les habitants des îles grecques de Lesbos, Chios, Samos, Leros, Kos et Rhodes ont vu leur candidature déposée par un groupe international de scientifiques pour le Nobel de la paix (2016). (Wikipédia)

Les conditions épouvantables tant sanitaires que sociales, mettent les femmes, hommes et enfants réfugiés à Moria dans une situations pire que la pire des situation carcérale imaginable en Europe: La nourriture est souvent avariée, les lieux d'aisance insuffisants et défaillants, les ordures s'entassent, les rats et les parasites pullulent, la plus petites des infections peut tourner au drame.

-En 2018 MSF " assiste à une urgence sanitaire et en santé mentale sans précédent chez les hommes, femmes, et surtout chez les enfants, du camp de Mòria". Dans ce camp de Lesbos près d'un quart des enfants (groupe d'age observé entre 6 à 18 ans) pensent à ou tentent de se suicider et/ou s'automutilent, et si bien plus d'une dizaine d'enfants ont fait des tentatives de suicides, certains de ceux-ci ont moins de dix ans. Le camp n'abrite alors "que" 9'000 personnes, ils y sont entassés à 22'000 mille actuellement (03.2020).

-En 2016 "... l'accord UE-Turquie qui a converti le "hotspot" de Moria en camp de détention/ rétention, géré par la police et l’armée..." , oblige des ONG à quitter, d'autres à décider de quitter ce camp, baptisé par la presse (le camp de Moria est interdit à la presse depuis cet accord) d'une manière forte et sans équivoque : Hangar des âmes, prison à ciel ouvert, Guantanamo, le Calais oublié de Grèce. (Wikipédia)

À nos portes la honte, notre honte.

La gestion de ces gens qui fuient la guerre, la répression ou la misère est malgré les milliards dépensés un échec, sauf pour ceux qui s'en servent comme d'un moyen politique ou financier.

Si le statut de réfugié est un statut reconnu, et qu'il est donc légal (et normal) de fuir une situation de persécution qui met en danger l'intégrité de la personne, le traitement infligé à ces gens "réfugiés", bloqués et stockés de cette manière dans ce/ces camps est illégal (donc anormal) et ne peut pas humainement se justifier, il ne se trouve là que des justifications par des calculs politiques et économiques, mais aussi par une grande défaillance et une passivité excessive bien confortable de nos sociétés.

-Autre nouveau problème avec maintenant la pandémie "Cov-19", la question des réfugiés devient complètement secondaire dans une Europe qui se redécouvre des frontière... .

Grèce : le camp de réfugiés de Moria, "bombe sanitaire"

-À Lesbos – où un cas a été déclaré (coronavirus Cov-19) – le personnel hospitalier de Mytilène, chef-lieu de l’île, est inquiet. Inquiet du pic attendu à tout moment et du camp de réfugiés situé à quelques kilomètres de là. Moria, le plus grand camp d’Europe, est un entrelac de containers et de tentes étendus à travers les oliveraies. Des Afghans, des Syriens, des Congolais… vivent dans une promiscuité extrême, dans un environnement insalubre...Si le virus se répand dans le camp où s’entassent 20 000 personnes, dont beaucoup sont vulnérables, nous ne sommes pas prêts...Moria est une bombe sanitaire, insiste Nikolaos Bountouvis. Retenir des personnes dans ces conditions représente un danger pour eux et pour les insulaires. Cela pose de vraies questions éthiques. (LADEPECHE.fr. 25 mars 2020)

Le 09 septembre 2020 un gigantesque incendie se déclare dans le camp de Moria à Lesbos, plus de 3000 tentes, des milliers de containers, une clinique et des bureaux d'administration sont détruits. Selon certaines sources, des incendies auraient déjà été volontairement allumés par des réfugiés, de manière à protester contre les difficultés rencontrées depuis les mesures sanitaires et d'isolement déployées dernièrement suite à la détections d'environs 35 cas de Covid-19.

- "Le camp hébergeait quelque 12'700 demandeurs d'asile, soit quatre fois sa capacité d'accueil, dont 4000 enfants", (Source RTS 10 septembre 2020).

Les conditions sur ce site surpeuplé étaient déjà unanimement jugée comme difficiles et insalubres, pour ne pas dire simplement insupportables.

Plusieurs milliers de réfugiés (au moins 3500 selon la RTS du 10 septembre 2020 et 13000 selon le Nouvelliste du 11, le jour suivant...), sont maintenant sans abri et encore plus démunis que jamais dans une infrastructure défaillante.

Suite à cet incendie, la Protection Civile grecque déclare l'île de Lesbos en état d'urgence.

LESBOS, LA HONTE DE L'EUROPE édité par Seuil est distribué chez le libraire Payot, organisateur de cet événement débat, au Théâtre de Vidy.

Merci Jean Ziegler

M.S.

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