Pont de la Tine du XVIIIe s. franchissant la Sarine
Pont de la Tine du XVIIIe s. franchissant la Sarine
Au temps de l'Auberge de la Croix Blanche de Montbovon, en l'absence de route carrossable qui viendra au XIXe s. sous l'impulsion bernoise, les relations avec le Pays-d'Enhaut reposaient sur l'existence de sentiers et de chemins muletiers. Il fallait emprunter la " Route de Bulle à Gessenay" (IVS VD 15).
A son sujet , l'Inventaire des voies de communications historiques (IVS) nous dit
"La situation topographique du Pays d'Enhaut en a fait une région sauvage où où les communications ont toujours été difficiles. Toutefois, la production de fromage qui occupait la majorité de la population s'écoulait par le col de Jaman pour partie et par la route conduisant à Bulle et à ses marchés. C'est également le bétail qui est amené dans le chef-lieu gruérien lors des foires annuelles.Economiquement important pour l'exportation de la production locale et régionale, l'itinéraire du XVIIIe s. est également "la route principale pour la transhumance du bétail fribourgeois vers les alpages du Pays d'Enhaut" ."Chaque année, entre le 15 et le dernier jour de mai... on menait les vaches et les génisses pâturer sur les gîtes du canton de Fribourg ou les régions voisines. A ce moment de l'année, le trafic des bêtes à cornes devait être très intense sur la route longeant la Sarine en direction du Pays d'Enhaut... La même transhumance en sens inverse avait lieu sur la même route, lors du retour des bêtes des pâturages. Elles devaient être remises à leurs propriétaires l'avant-veilleou la veille de la Saint-Denis (9 octobre)". Cette transhumance a débuté vers le milieu du XVIIe siècle et s'est poursuivie jusqu'à nos jours."
Au-dessus de Montbovon, la Sarine fait un coude de presque 90° et traverse les redoutables gorges de la Tine et le Creux de l'Enfer. Les chemins muletiers évitaient le mauvais passage en montant sur la rive droite de la Sarine en s'élevant vers la Petite Chia et redescendant vers le Village Derrière et le Village Devant. De là, le chemin passait en rive gauche, en franchissant le pont à 2 arches de la Tine, d'abord construit en bois puis en dur au XVIIIe s., permettant d'accéder alors dans le Pays-d'Enhaut par les Moulins. Cette voie est ici encore dotée d'un pont historique magnifique, le pont de la Tine.
"Le Pont de la Tine est un ouvrage en dos d’âne, caractéristique des ponts construits jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Il présente deux arches, dont l’une, centrale, est l’arche marinière (pour laisser passer les bateaux, en l’occurrence ici peut-être les flottages de bois), et l’autre, plus petite, est établie rive gauche sur la terre ferme. En amont, les piliers s’appuyent sur de gros blocs de rocher. Il est long de 20 à 22 m. pour une largeur de 3.5 m. environ et possède, selon l’usage, des parapets de pierre relativement bas, 0.6-0.7 m de haut. Le pont est pourvu en son centre, sur le parapet ouest (aval) d’une très belle pierre armoriée montrant une grue, armoiries de Rossinières, au dessous de laquelle on peut lire la date gravée de 1785." (IVS)
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3 novembre 2020
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Et toujours cette question: Rossinière ou Rossinières.
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