Pierre COLOMBO, une courte biographie
22.05.1914, La Tour de Peilz - 30.06.2000, Genève
Flûtiste, chef d'orchestre et homme de radio de nationalité suisse
Pierre-Jean Colombo étudie d'abord à l'Université de Lausanne - mathématiques, sciences naturelles - et obtient son diplôme pédagogique en 1939, tout en étant assistant au laboratoire de zoologie de l'Université.
À Vevey, dans le début des années 1930, il commence de jouer de la flûte dans divers récitals et concerts, ainsi que de diriger l'Orchestre de Vevey (un orchestre de musiciens amateurs fondé en 1933), tout en faisant ses études musicales à l'Institut Ribaupierre de Lausanne (piano, chant, flûte). Dans la Tribune de Lausanne du 17 juillet 1935, en page 7, on peut lire:
"[...] Institut de Ribaupierre[...]
Diplôme d'harmonie: Cl. de Mme Serieyx:
M. Pierre Colombo. [...]"
Il est déjà bien connu dans la vie musicale veveysanne:
"[...] Concert symphonique. - Ainsi que nous l'avons annoncé, l'Orchestre de Vevey donnera le mercredi 9 décembre courant son concert annuel, au Cinéma-Théâtre Rex; voici maintenant quelques renseignements sur cette importante manifestation musicale.
Le concert sera dirigé par M. Pierre Colombo, bien connu dans les milieux musicaux de notre ville. Le programme comprendra un Concerto de Haendel, pour hautbois solo et orchestre, un Choral de Templeton Strong, la Romance en fa de Beethoven pour violon solo et orchestre, une Suite de ballet de Grétry et l'Ouverture «Cosi Fan Tutte» de Mozart. M. Templeton Strong a promis d'assister à l'audition de son oeuvre qui a été composée après son départ de Vevey pour Genève [...]" cité de la Feuille d'Avis de Vevey du 03 décembre 1936, en page 4
On retrouve chef et orchestre régulièrement mentionnés dans la presse locale:
"[...] Concert de l'Orchestre de Vevey
L'enthousiasme avec lequel les musiciens de l'Orchestre de Vevey passent leurs loisirs à l'étude des chefs-d'oeuvre, à travailler sans idée de gain pour le seul amour de l'art, a quelque chose de réconfortant à notre époque où tout tend à se monnayer. Cela suffirait déjà à la gloire de notre symphonique local et forcerait l'indulgence, si besoin en était.
Cette émulation joyeuse a porté ses fruits. D'année en année, ce groupement équilibre ses forces sonores, prend un goût plus prononcé à la discipline et montre un métier mieux affermi. On pourrait exiger de ses membres plus de puissance et d'éclat, quelquefois, plus d'empressement à répondre aux appels impérieux et précis du chef; défauts mineurs, que le temps corrige patiemment.
Si le succès remporté hier soir au Cinéma «Oriental» est tout d'abord à la gloire de ses membres dont le dévouement est mis, l'année durant, à rude épreuve, c'est aussi à celle de son chef M. Pierre Colombo, qui a donné à cette masse facilement amorphe que forme un conglomérat d'amateurs, une vie, un nerf réjouissants. M. Colombo est jeune, très jeune même. Il a cependant déjà de l'envergure, une aisance naturelle du geste, de belles attitudes. Ces sensibles progrès constatés dans l'ensemble du programme, d'une année à l'autre, sont dus sans doute à ses qualités musicales et à l'excellent esprit qu'il apporte dans l'accomplissement de sa tâche. [...]" Feuille d'Avis de Vevey du 20 janvier 1938 en page 6
Pierre Colombo va continuer de diriger cet orchestre jusque dans le milieu des années 1940, apprécié aussi bien à la flûte qu'à la direction:
"[...] À ses capacités de chef d'orchestre, M. Pierre Colombo joint un beau talent de flûtiste qu'il nous a fait, hier, pleinement apprécier. Sonorité prenante, phrasé sensible et délicat, toutes les beautés de la «Sicilienne» de J. S. Bach et d'une «Sonate» de Leonardo Vinci furent mises en valeur par ce jeune artiste, dont le tempérament musical s'affirme de mille façons. [...]" Feuille d'avis de Vevey et des cercles de La Tour-de-Peilz et de Corsier, 19 décembre 1938, page 6
Ou encore, dirigeant l'Orchestre de l'Institut Ribaupierre:
"[...] M. Pierre Colombo a interprété avec beaucoup d'aisance la difficile partie de flûte solo. Ce musicien sensible prenait l'instant d'après le bâton du chef pour conduire le concerto brandebourgeois. Excellente idée de donner l'occasion à des musiciens de se forger la main. Nous avons maintes fois déploré ici le peu de souci que l'on se fait de l'avenir d'institutions orchestrales qui se verront passer entre des mains étrangères parce qu'on aura négligé de préparer le terrain. Mais ceci est une autre histoire. Or, donc, M. Colombo a fait un heureux début. [...]" La Revue du 4 juillet 1940 en page 3
Entretemps, le 2 septembre 1937, il épouse Frida van Donkelaar. Originaire d'Italie, Pierre Colombo - ainsi que son épouse, originaire des Pays-Bas - sont quelques années plus tard naturalisés vaudois et deviennent bourgeois de la Ville de Vevey:
« Au Conseil communal de Vevey - Séance du 15 mars 1940 - Présidence: M. P. Monnier, président. [...]
Agrégations à la bourgeoisie
Après rapport favorable de M.Pilet, rapporteur, le Conseil accepte l'agrégation à la bourgeoisie de: [...]
M. Pierre-Jean Colombo et de son épouse, Mme Frida Colombo » Feuille d'avis de Vevey et des cercles de La Tour-de-Peilz et de Corsier, 16 mars 1940, page 6
Pierre Colombo à la fin de ses études, un portrait fait par Photo Fransioli, Montreux / Vevey, publié dans la revue Radio Actualités du 25 juin 1943, No 26, en page 807
Pierre Colombo poursuit ensuite ses études en direction d'orchestre auprès de Hermann Scherchen et de Clemens Krauss, pour les terminer au Conservatoire de Bâle dans la classe de Hans Münch. En 1942, il obtient le premier diplôme de chef d'orchestre délivré par le Conservatoire de Bâle:
"[...] M. Pierre Colombo, ancien élève du Collège, vient de subir avec succès, au Conservatoire de Bâle, les examens pour l'obtention du diplôme de chef d'orchestre. C'est la première fois, rapportent les Basler Nachrichten, qu'un tel examen a eu lieu au Conservatoire de cette ville. Durant deux heures, M. Pierre Colombo eut à diriger l'orchestre symphonique de Bâle, et pendant ce temps il eut à prouver non seulement sa capacité d'interpréter une oeuvre préparée, mais aussi de déchiffrer une partition et de la travailler avec l'orchestre. La National Zeitung relève également les qualités de ce jeune chef d'orchestre et la maîtrise avec laquelle il dirigea les Nocturnes de Debussy.
Nos vives félicitations à M. Pierre Colombo, qui dirige, comme l'on sait, l'«Orchestre de Vevey». [...]" Feuille d'avis de Vevey et des cercles de La Tour-de-Peilz et de Corsier, 16 juillet 1942, page 6
Pierre Colombo, Radio Actualités, 2 février 1945, No 5, page 14
C'est le début d'une belle carrière. Il donna son premier concert avec l'Orchestre de la Suisse Romande le 30 juin 1943:
"[...] Un Veveysan à l'honneur
Nous apprenons que M. Pierre Colombo, le jeune chef de l'Orchestre de Vevey, qui a obtenu l'an dernier le premier diplôme de chef d'orchestre délivré par le Conservatoire de Bâle, a été appelé â diriger le dernier concert des «Mercredis symphoniques», donné le 30 juin à la radio par l'Orchestre de la Suisse romande au studio de Genève. Au programme de ce concert figurent l'ouverture de la «Grotte de Fingal», de Mendelssohn, les «Variations sur un thème de Haydn», de Brahms, et la «Symphonie No 8», de Beethoven.
M. P. Colombo dirigera également le 8 juillet un concert donné par l'orchestre de Radio-Berne.
Nos félicitations! [...]" Feuille d'avis de Vevey et des cercles de La Tour-de-Peilz et de Corsier, 29 juin 1943, page 4
Il est engagé peu après par Ernest Ansermet afin de le seconder à l'Orchestre de la Suisse Romande.
Pierre Colombo, portrait fait par A.Marlof, Vevey, revue Radio Actualités du 8 février 1946, No 2, page 168
À partir de 1947, il dirige en plus le Choeur Bach de Lausanne (jusqu'en 1963). En 1950 il fonde l'Orchestre de Chambre de Genève (OCG), soutenu par Ernest Ansermet. C'est à cette époque qu'il devient aussi chef des programmes à la Radio Suisse Romande, puis plus tard chef des Services musicaux.
Il est ensuite appelé à diriger quelque temps (1953-1954) l'Orchestre Municipal de Johannesbourg (Afrique du Sud).
Pierre Colombo, portrait fait par Photo Le Foulon, Genève, revue Radio Actualités du 21 juillet 1950, No 29 page 1168
Ses activités de chef d'orchestre lui vaudront de mener une importante carrière européenne tant en Allemagne, en Autriche, en Belgique et en France, qu'en Yougoslavie ou au Portugal. Il présida la Tribune internationale des compositeurs, émanation du Conseil international de la musique. De 1979 à 1988, il a été à la tête de la Fédération des concours internationaux de musique.
Une photo achetée chez un antiquaire: je n'ai aucunes données, ni sur la date, ni sur la provenance exacte de cette photo. D'après son aspect, la photo devrait dater de la fin des années 1950.
Et une dernière photo, du moins pour le moment:
Cette photo fut publiée - entre autres - sur la pochette du disque Festival Classique FC 421 avec l'Orchestre de l'Opéra de Vienne dans le Requiem de Mozart, un enregistrement fait à l'origine pour le label Musical Masterpiece Society resp. Guilde Internationale du Disque. Elle a donc probablement été prise dans la salle du Musikverein de Vienne.
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