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Gabriel Fauré, Élégie, Op.24, Monique et Guy FALLOT

1 janvier 1957
Disques Ducretet Thomson
Disques Ducretet Thomson

Gabriel FAURÉ, Élégie pour violoncelle et piano, Op. 24, Monique et Guy FALLOT, Ducretet Thomson 450 C 085, env.1957 Gabriel Fauré compose son Élégie, Op. 24, en 1880. Elle est à l'origine conçue comme mouvement central d'une sonate pour violoncelle: Gabriel Fauré commençait en effet souvent par composer le mouvement lent. Cette sonate ne fut néanmoins jamais terminée et cette partie de sonate parut seule en janvier 1883 chez Julien Hamelle sous le titre d'Élégie op. 24.

Selon toute vraisemblance, l'oeuvre fut donnée en première audition privée avant sa publication, le 21 juin 1880 lors d'une des soirées que donnait Saint-Saëns dans son domicile de la Rue Monsieur-le-Prince. Une lettre de Fauré à Julien Hamelle datée du 24 juin 1880 mentionne en effet que son «morceau de violoncelle» fut joué à titre privé chez Saint-Saëns et reçut un accueil très favorable (Jean-Michel Nectoux, Gabriel Fauré. Correspondance, Paris, 1980, p. 99).

La première audition publique de l'oeuvre eut lieu le 15 décembre 1883, lors d'un concert de la Société nationale de musique. Jules Loëb, professeur de violoncelle au Conservatoire de Paris et dédicataire de la pièce, tenait la partie de violoncelle, accompagné par le compositeur au piano.

Un manuscript peut être visualisé à partir de cette page du site de la Bibliothèque Nationale de France.

Quelques précisions sur l'Élégie:

"[...] Le succès rencontré dès le début par l'Élégie et qui dure encore aujourd'hui provient en grande partie du fait que dans cette musique, l'émotion figure au premier plan: «En 1880, Fauré s'autorise, pour la dernière fois, l'expression directe de sentiments pathétiques, et l'on verrait volontiers dans cette belle page l'une des dernières manifestations du postromantisme musical en France» (Jean-Michel Nectoux, Gabriel Fauré. Les voix du clair-obscur, Paris, 22008, p. 144).

Même si le titre d'Élégie fut choisi a posteriori, la structure de la pièce tient des autres élégies de l'époque, la plupart du temps de forme lied ternaire. Mentionnons à titre d'exemple l'Elegie II pour piano de Liszt, composée en 1877 (Catalogue Searle, no 197) et dont le compositeur réalisa la même année une version pour violoncelle et piano, ou alors l'Élégie op. 17 (1888) pour les mêmes instruments de Glazounov. Le caractère et l'expression du mouvement lent de sonate de Fauré suggèrent également le titre d'Élégie.

Au thème introductif, un chant plaintif et passionné du violoncelle sur un accompagnement de piano au caractère de marche funèbre, succède, dans la partie centrale, un second thème lyrique, presque éthéré, en La bémol majeur. Ce nouveau thème est énoncé au piano, alors que l'accompagnement de violoncelle égrène un motif de quatre notes provenant du thème de l'introduction (la 2e partie de la 2e mesure).[...]" cité d'un texte de Jean-Christophe Monnier écrit à Lausanne au printemps 2013 et publié comme préface d'une édition de cette oeuvre chez Henle .

L'Élégie fut par la suite arrangée - par le compositeur - pour violoncelle et orchestre (deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, quatre cors et des cordes), à la demande du chef d'orchestre Édouard Colonne. Elle fut donnée en première audition le 7 avril 1897 à la Salle Érard, avec le violoncelliste Louis Hasselmans. On ne peut toutefois plus déterminer si l'orchestre était placé sous la direction de Fauré. Cette version pour violoncelle et orchestre parut en 1901 chez Hamelle; Gabriel Fauré la dirigea le 26 avril 1901 lors d'un concert de la Société nationale de musique, avec Pablo Casals comme soliste.

Faure Elegie Montage
Monique et Guy FALLOT enregistrent cette courte oeuvre pour Ducretet Thomson, l'enregistrement paraît sur le petit disque 17 cm Ducretet Thomson 450 C 085, avec la Romance Op. 69 - également de Fauré - et la Mélodie "Élégie" - le No 5 de l'Opus 10 de Jules Massenet - sur l'autre face. Le dépôt légal de la Bibliothèque Nationale de France indique 1958 comme année de parution: je n'ai pas pu trouver de données ni sur la date ni sur le lieu d'enregistrement, et pas non plus sur une autre réédition de cet enregistrement, donc si une personne visitant cette page devait en savoir plus, toutes informations m'intéressent

L'enregistrement que vous écoutez...

Gabriel Fauré, Élégie pour violoncelle et piano, Op. 24, Monique et Guy Fallot, Ducretet Thomson 450 C 085, env.1957 (06:44)

Ducretet Thomson 450 C 085

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  • René Gagnaux

    Une petite précision à propos de la photo illustrant ce fichier: La mention «pour violon et piano» de cette page de titre de l'édition 1897 n'est pas de Fauré, mais fait état d’une pratique autrefois courante chez les éditeurs. Afin d’augmenter leur chiffre d’affaires, ces derniers avaient coutume de lancer sur le marché des arrangements pour d’autres instruments. La partition peut être visualisée sur la page suivante de la BNF: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11592646.r=faur%C3%A9%20%C3%A9l%C3%A9gie

René Gagnaux
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7 novembre 2015
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