Interné au chalet pas de l'Ours

Interné au chalet pas de l'Ours

28 septembre 1916
carte : dessin non signé; texte de l'Encochee : Hugues Rey, reproduction interdite sans son autorisation
Pierre-Marie Epiney

Carte postale expédiée de Montana-Vermala le 28 septembre 1916 et destinée à une "demoiselle" habitant Boussens (Haute Garonne, France). L'interné qui expédie cette carte est logé au chalet du Pas de l'Ours (actuelle Hostellerie du Pas de l'Ours).

Au sujet de l'accueil des internés à Montana, voici ce que Hugues Rey, archiviste de la commune de Montana, écrit dans l'Encoche, bulletin d'information de la commune de Montana, décembre 2000, n° 4: *Les premiers internés arrivent à Montana-Vermala le dimanche 6 février 1916, après avoir reçu un chaleureux accueil tout au long de la vallée du Rhône, où le train s'est arrêté pour permettre aux autorités et à la population de leur rendre hommage. Même enthousiasme populaire au terme de leur montée en funiculaire!

Les 200 Français de ce premier contingent résident au Terminus et au Palace. Bientôt des Belges les rejoignent dans cet établissement.*

En août, on compte 509 internés qui séjournent en outre à l'Hôtel d'Angleterre (future Clinique militaire, juin 1925-mars 1962) puis Maison Général Guisan, ravagée par un incendie le 10 novembre 2012, au Kurhaus Victoria, au Mirabeau, au Bella-Vista, au Rawyl, au Pas de l'Ours et à l'Hôtel du Golf et des Sports.

*Leur nombre oscille durant la guerre entre 516 (janvier 1917) et 430 (novembre 1918) dont une cinquantaine de Belges.

Sept médecins prescrivent les traitements tels que l'héliothérapie, l'électrothérapie, les lampes de quartz et les rayons X. Au niveau militaire, c'est le capitaine Stephani qui commande la place.*
[En 1928, son engagement au service des internés lui vaudra de la
France la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur.]

On prend diverses mesures d'encadrement :
création d'un atelier de vannerie, cultures maraîchères.

[2915 m2 cultivés à Montana-Vermala en 1917]
enseignement de la lecture aux illettrés, cours de langues, de comptabilité, de droit, d'histoire et de mathématiques.
[Des cours de français, d'arithmétique, d'histoire et de géographie sont offerts aux internés de l'Hôtel d'Angleterre dès le 15 décembre 1917.]
L'Union chrétienne des jeunes gens d'Amérique (YMCA) patronne le Foyer des internés alliés. [Il est ouvert en septembre 1918.]

Voici les précisions toponymiques fournies par M. Hugues Rey:

Les toponymes de l'actuelle station de Crans-Montana sont nombreux.

1892 Crans-sur-Montana

01.01.1897 Crans s. Sierre

01.07.1904 Montana-Vermala

16.12.1929 L'ouest de la station nommée Crans-sur-Sierre avec son propre bureau de poste.

01.06.2013 Toute la station s'appelle Crans-Montana

Quant à Montana, toponyme utilisé abusivement pour désigner la station, il est officiellement durant toute cette période et aujourd'hui encore le nom du village (1ère mention répertoriée 1243) situé quelque 300 mètres plus bas à l'origine de la commune du même nom.

Voici le verso de la carte:

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  • Martine Desarzens

    Cher Pierre-Marie, merci pour ce document si bien décrit. J'ignorais tout cet historique. En 1939 environs, notre père a séjourné longtemps à l'hôtel d'Angleterre pour soigner sa tuberculose. Cette période à été une épreuve pour ce jeune couple, ma mère Louky a été admirable de forces et de courage, nos grands-parents l'ont beaucoup soutenu. Lire :http://www.notrehistoire.ch/group/victor-desarzens/photo/41862/Les premiers internés arrivent à Montana-Vermala le dimanche 6 février 1916, après avoir reçu un chaleureux accueil tout au long de la vallée du Rhône, où le train s’est arrêté pour permettre aux autorités et à la population de leur rendre hommage. Même enthousiasme populaire au terme de leur montée en funiculaire ! Les 200 Français de ce premier contingent résident au Terminus et au Palace. Vers la fin de la Grande Guerre se développe en Valais une initiative pour doter le canton d’un sanatorium populaire 32. Conscients des ravages de la tuberculose dans le Vieux Pays, sensiblement supérieurs à la moyenne nationale, le conseiller d’Etat Maurice Troillet et le docteur Rémy Coquoz, député de St-Maurice et médecin cantonal (1921-1940), s’engagent dans cette entreprise. La guerre ayant considérablement ébranlé l’hôtellerie de montagne, l’Etat songe tout naturellement à l’acquisition d’un hôtel afin de le transformer en sanatorium. Le premier établissement qui retienne son attention est le Palace de Montana-Vermala Tiré de l'article :. De l’hôtel d’Angleterre à la clinique militaire : http://www.montana.ch/data/download/Objets/Id_102_H.Montana.pdf

  • Pierre-Marie Epiney

    Merci, chère Martine, pour ce précieux complément d'information.