Depuis 1798, Genève est française.

Guillaume Henri Dufour peut ainsi profiter de passer les examens d'entrée à l'Ecole Polytechnique de Paris. Il sent bien que le résultat n'est pas brillant mais garde espoir néanmoins d'être admis.

L'Ecole Polytechnique commence ses cours le 1er décembre et Dufour n'a pas reçu de courrier. Il se résigne donc à se borner à donner des leçons de mathématiques à Genève lorsqu'une lettre du directeur de l'école lui enjoint de se rendre immédiatement à Paris sous réserve de sanctions. Sa lettre d'acceptation n'était pas arrivée !

Arrivé sur place, il apprend qu'il a été reçu 140è sur 144 élèves. Il n'est pas fier de ce piètre résultat mais se promet d'en sortir avec honneur. Ce sera fait ; il en sort 5è et peut ainsi décider de son arme : ce sera le génie, très à la mode à cette époque.

Il entre 3è du génie à l'Ecole du Génie et de l'Artillerie de Metz et en sort 1er. Cependant, avant la fin de l'école, les cinq premiers élèves sont appelés par l'Empire à se rendre à Corfou pour participer aux travaux de fortification de l'Ile, menacée par la flotte anglaise.

Très déçu de quitter prématurément les honneurs d'une carrière plus prometteuse sur les champs de bataille d'Europe, Dufour, Lieutenant en second des sapeurs, obéit et part en décembre 1810 se mettre sous les ordres du Colonel Baudrand, chef du génie et directeur des fortifications des Iles Ioniennes.

Source : Le Général G.-H. Dufour, sa vie et ses travaux - Walter Senn, 1884

Pour en savoir plus, visionner la présentation de Bruno Belhoste, professeur à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne et l'un des meilleurs spécialistes de l'histoire des grandes écoles scientifiques qui nous a fait l'honneur et l'amitié de venir tenir le Salon du 1er mai 2012, à la Maison Dufour avec une présentation sous le titre de La poule aux oeufs d'or, l'Ecole Polytechnique au temps de Dufour.