Catherine et Gabriel de Rumine

Catherine et Gabriel de Rumine

3 mars 2013
A.M. Martin
Anne-Marie Martin-Zürcher

Cette plaque se trouve sur le mur, à droite de l'entrée du Palais de Rumine de Lausanne.

*"1871: le testament de Gabriel de Rumine
le testament de Gabriel de Rumine et la donation à Lausanne sont contestés par des parents paternels habitant à Moscou. Premier des différends, la nationalité de Gabriel de Rumine et par conséquent le lieu où tenir le procès, Moscou ou Lausanne, pour statuer sur la dévolution de la fortune vaudoise de Rumine. L'affaire augmente les tensions existant entre la Suisse et la Russie, provoquées par des affaires semblables, mais aussi par les opposants au régime tsariste exilés en Suisse qui multiplient dans ces années les gestes radicaux contre les représentants du pouvoir à l'étranger.

Pour le Canton de Vaud et la Suisse, Gabriel de Rumine est vaudois puisque sa mère a reçu la bourgeoisie de Lausanne en 1862, le jeune homme alors mineur étant mis au bénéfice de ce statut; pour les Russes en revanche, ni Catherine ni Gabriel de Rumine n'ont formellement renoncé à leur nationalité et sont donc toujours sujets du tsar, leurs affaires devant être réglées à Moscou et selon la loi russe. La résidence n'emporte pas la nationalité, sinon "cette théorie ne met[trait] plus aucun sujet russe à l'abri d'être arbitrairement transformé en citoyen de la Suisse, selon le degré de sa fortune."

Alors que les diplomates discutent, le tribunal cantonal vaudois règle l'affaire et déboute les prétendants russes. Le clause du testament de Gabriel de Rumine concernant Lausanne est ainsi validée: "Je donne et lègue à la ville de Lausanne, canton de Vaud, Suisse, la somme de 1'500'000 fr., que je prierais de placer dans de bonnes conditions pour que cette somme, étant doublée, soit employée à la construction d'un édifice qui sera jugé, quinze ans après ma mort, d'utilité publique par une commission de dix membres choisie de moitié parmi les professeurs de l'Académie, de moitié parmi les magistrats de la ville."
Biographie: Fils de Basile de Rumine et de* Catherine de Schakowskoy, Gabriel de Rumine naît à Lausanne le 16 janvier 1841. Confiée à Charles-Théophile Gaudin *dès 1854, son éducation de jeune aristocrate libéral et protestant est soignée et bénéficie du petit cercle intellectuel qui se crée autour de sa mère, esprit ouvert et philanthrope.

Gabriel de Rumine entre à l'Académie de Lausanne en 1859, puis à l'Ecole spéciale en 1861 où il décrochera son diplôme d'ingénieur-constructeur en 1864. Il adhère à la société d'étudiants de Zofingue.

Rentier jouissant de la fortune que son père, propriétaire terrien, a rapatriée de Russie au moment de son départ vers 1840, Gabriel de Rumine ne recherche ni emploi ni activité lucrative. Après un voyage en Amérique en 1867, il revient à Lausanne puis, attiré par Paris qu'il a souvent fréquenté avec sa mère, il s'y fait construire un hôtel particulier à proximité du parc Monceau. Si "un grand drapeau fédéral fixé sur le faîte de la maison de Rumine" détourne les bombes de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, Gabriel de Rumine doit rentrer à Lausanne dans sa villa de l'Eglantine. Il en repartira pour un voyage à Constantinople qui s'arrête brutalement à Bucarest où Gabriel de Rumine meurt à l'âge de 30 ans, le 18 mai 1871.

Gabriel de Rumine dispose d'une partie de sa fortune estimée à environ six millions de francs en faveur de la ville de Lausanne dont il est bourgeois depuis 1862. Son legs d'un million et demi de francs qu'il ordonne de placer pendant une quinzaine d'années est destiné à la construction d'un "édifice d'utilité publique". Ce sera le Palais de Rumine.*

Texte tiré de Wikipédia.

" Famille de Rumine à Lausanne

A Lausanne, aujourd'hui, trois endroits rappellent encore particulièrement le souvenir de la famille russe de Rumine: l'avenue de Rumine, le palais de Rumine et l'avenue de l'Eglantine.
C'est en 1840 que Madame Catherine de Rumine et son mari, le prince Basile, arrivèrent à Lausanne, où le prince espérait rétablir une santé passablement chancelante. Ils habitèrent tout d'abord Champittet, au bord de la Vuachère, puis à la villa Sainte-Luce, au bord de l'actuel Petit-Chêne, où Gabriel de Rumine naquit en 1841. Pour finir, le prince de Rumine acheta à l'est de la ville un terrain couvert de vignes et il y fit construire la «belle villa de l'Eglantine», comme on disait alors
. A noter que l'édifice fut construit entre 1845 et 1848 par l'architecte Fridolin Simon. La villa était agrémentée d'un superbe parc, dont certains arbres doivent subsister de nos jours. Cette magnifique demeure hébergea la famille durant toute sa vie, puisque le prince Basile y mourut en 1848 et la princesse en 1867. Demeure abattue Aujourd'hui, l'actuelle avenue de l'Eglantine est à deux pas de l'emplacement de la villa, qui fut malheureusement abattue en 1959. Quant à l'avenue de Rumine*, elle prolongea l'avenue du Théâtre (entre 1872 et 1889) et permit de joindre directement, par Georgette, Saint-François et l'avenue du Léman.
Du côté mémoire, Madame de Rumine a laissé à Lausanne le souvenir d'une femme très généreuse, d'une philanthrope qui donna, notamment, un important soutien financier à la création de l'Asile des Aveugles. Elle reçut, ainsi que son fils Gabriel, la bourgeoisie d'honneur de Lausanne, en 1862. Mère de plusieurs enfants, la princesse prit pour précepteur, dès 1854 pour son fils Gabriel, le renommé pédagogue lausannois Charles-Théophile Gaudin**.
Le fils héritier, Gabriel, mourut en juin 1871 à Bucarest où il était en voyage. Il n'avait pas de descendance et il légua à la Ville de Lausanne une somme de 1'500'000 fr. Il demandait que cette somme, une fois doublée par la Ville ou d'autres donateurs, serve à une construction qui devait être jugée, quinze ans après sa mort, d'utilité publique par une commission formée pour une moitié de professeurs de l'Académie et pour l'autre de magistrats de la Ville de Lausanne**.* Locaux pour l'Université Le don de Gabriel de Rumine survenait à un moment où la question de la transformation de l'Académie en Université suscitait de vives discussions à Lausanne et dans le canton (à Genève, le passage de l'Académie à l'Université eut lieu en 1872). Un des problèmes à résoudre était notamment celui des locaux. Le legs de Rumine permit donc de réunir les fonds nécessaires à l'édification du bâtiment destiné à la nouvelle Université, finalement créée par la loi du 10 mai 1890. Le palais qui porte aujourd'hui le nom de Gabriel de Rumine fut construit de 1898 à 1906, d'après les plans de l'architecte français Gaspard André."

http://www.nemosphere.com/Editions/OursBlanc/archives/2001/05/rumineFR.html

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2 mai 2013
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