Démolition d'un hôtel à l'explosif

Démolition d'un hôtel à l'explosif

30 août 1979
Ingénieurs et architectes suisses, SIA, 105,n°4, 1979
SIA

L'utilisation d'explosifs en pleine ville, n'est pas anodin. Dans les années 1970, les progrès techniques permettent de dynamiter avec une précision suffisante pour intervenir en centre ville sans créer de projection de débris.

Le prix de l'opération est 50 % plus bas que le coût de la démolition classique, ceci malgré les frais élevés des mesures, expertises et constats de l'état des lieux.

C'est une véritable révolution dans le bâtiment. La croissance démographique et le besoin d' infrastructures nouvelles vont entrainer de nombreux minages de bâtiments sur le territoire suisse.

Aux origines

La nitroglycérine, découverte en 1847 par l'italien, Ascanio Sobrero (1812-1888), reste longtemps confinée dans les laboratoires. Le liquide étant instable, toute manipulation expose à un danger d'explosion. A volume égal la nitroglycérine possède une puissance balistique treize fois supérieure à celle de la poudre. Alfred Nobel (1833 -1896) adjoint une matière absorbante à la nitroglycérine, cette invention brevetée en 1867, marque la naissance de la dynamite.

D'abord réservée aux travaux de génie civil, comme le percement de tunnels ou de canaux, l'emploi du procédé touche bientôt d'autres domaines.

En Suisse après la Seconde Guerre mondiale

La démolition de bâtiments par dynamitage se généralise après la Seconde Guerre mondiale. Le placement des charges et le plan d'allumage garantissent la bonne trajectoire de la chute et évitent les projections de débris.

En règle générale, les murs intérieurs sont allumés avant les façades, ce qui entraîne le déplacement des débris à l'intérieur du bâtiment. D'autre part, les murs, côté chute, sont allumés les premiers, puis s'ensuivent les autres les murs jusqu'à l'autre extrémité. Ce déroulement s'observe à merveille sur les images de la firme Tramisa, travaux de minage SA à Lausanne qui illustrent ce texte.

Vidéo en lien "Gothard, dynamite"

Source

Ingénieurs et architectes suisses SIA, 105, n°4, 1979, pp. 231-233 (en ligne)

e-periodica.ch/cntmng?pid=bts-...

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  • Roger Monnard

    Bravo pour l'article, et je me permet dans ce commentaire de rajouter une touche humoristique aux explosifs avec ces 2 publicité parue dans les programmes du bal de l'entraide universitaire à Lausanne en 1978 et 1979 .

    notrehistoire.ch/entries/EVY7p...

    notrehistoire.ch/entries/PDBm3...

    et pour la nytroglycérine, Jule Verne, lui-même, en donne une recette en 1875 dans l'ile mystérieuse, voir:

    fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80...

    Quand au succès de la "Dynamite Nobel" et son usage "abusive" à amené Alfred Nobel à émettre le vœux de créer un prix avec son héritage en 1900 :

    Wikipédia: Le vœux d’Alfred Nobel:

    Le prix Nobel a été créé d'après les derniers vœux d'Alfred Nobel, inventeur de la dynamite. À sa mort, il laisse un héritage de 32 millions de couronnes suédoises.

    Son testament, rédigé à partir de 1895, ne prévoit aucun legs à ses héritiers directs, mais Alfred Nobel demande que soit créée une institution qui se chargera de récompenser chaque année les personnes qui ont rendu à l'humanité de grands services dans cinq domaines différents : paix, littérature, chimie, médecine et physique.

    Le testament précise en outre que la nationalité des savants (futurs) primés ne doit jouer aucun rôle dans l'attribution du prix. La fondation Nobel voit le jour en juin 1900.

    Ce prix est financé par les revenus provenant du legs d'Alfred Nobel, décédé sans enfants, ce patrimoine étant placé en actions « de père de famille ».

  • Claire Bärtschi-Flohr

    Merci pour cet intéressant article. J'ai moi-même assisté à la destruction d'une cheminée, en 1954, tout près de chez moi. Voir mon document ci-dessus : notrehistoire.ch/entries/Ovo8v... Ce fut un événement dans le quartier ! Bonne journée.

    • Valérie Clerc

      Merci pour vos commentaires et ajouts, l'art de la démolition a bel et bien quelque chose de fascinant. Fantastiques publicités que celles de la Société suisse des explosifs! Une véritable détonation de rires. Merci M. Monnard! Quand à la mort de la cheminée de Grand-Pré, le récit de Charlotte Champendal-Glayre met bien en valeur les consignes de sécurités données aux riverains et l'émotion suscitée par le brouhaha de l'effondrement. Merci Mme Bärtschi-Flohr!

  • Albin Salamin

    Qui peut estimer la valeur des biens de grandes valeurs, perdus à tout jamais par la frénésie des démolitions pour un gain financier de quelques-uns (privés et/ou politiques).

    À Genève, des gens ont eu le courage et la ténacité de se battre pour que toute la ville ne soit pas transformée en immeubles bancaires ou d'assurances, voir d'Hôtels de luxe.

    Il y a plein d'exemples de lieux qui ont été sauvés et rénovés. À une époque, il suffisait d'appeler l'armée pour qu'elle envoie ses soldats du "génie" s'exercer à démolir. Est-ce qu'on a construit plus beau? Rarement!

    Merci à l'inventeur de la dynamite.

    • Renata Roveretto

      Oui cher monsieur Albin Salamain, effectivement frénésie, ce qui combiné avec le mot utilisé par Valérie Clerc, celui de fascination, nous donne quelque chose comme = aveugle surexcitation !!!

      Amicalement Renata

Valérie Clerc
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