Nous analysons de façon anonyme les informations de nos visiteurs et membres, afin de leur fournir le meilleur service et satisfaire leurs attentes. Ce site utilise également des cookies, notamment pour analyser le trafic. Vous pouvez spécifier dans votre navigateur les conditions de stockages et d'accès aux cookies. Voir plus.
Grâce à vous, notreHistoire.ch a passé le cap des 110 000 documents ! Lire plus

Conte de Noël: la mort du Père Noël

1974
Bagnes
Jean-Yves Gabbud

Ce n’était pas encore Noël. On s’en approchait. On s’y préparait. Je m’étais assis sur les genoux du Père Noël. On m’avait pris en photo, un de ces clichés qui resterait accroché des années dans notre petit salon.

Je souriais. C’était magique. Plein de cadeaux m’étaient promis.

J’étais à l’école enfantine. Aujourd’hui, on dirait en 1H. Peut-être en 2H. Peu importe. J’étais haut comme trois pommes d’api.

Et puis, d’un coup, tout s’est écroulé. A l’école, un petit camarade a évoqué le Père Noël, comme il aurait parlé de son père, de sa mère ou de son oncle. Un personnage familier qui fait partie de notre vie.

Dans la classe, tout le monde a ri. Sauf moi. La maîtresse a cassé le mythe d’un coup, sans baguette et sans magie.

J’ai appris comme ça, sans y être préparé, que le Père Noël n’existe pas.

J’ai eu honte d’y avoir cru.

J’en ai voulu à mes parents, en qui j’avais toute confiance, de m’avoir trahi, de m’avoir laissé dans une ignorance qui aurait pu m’exposer à la moquerie de tous mes camarades de classe, de tout le village sans doute aussi.

Je me suis senti solidaire de l’enfant raillé. Je savais que ça aurait pu être moi, que j’aurai pu être l’enfant déshonoré.

Ce jour-là, je me suis juré que l’on ne m’y reprendrait plus, que je ne croirais plus aussi facilement ce que l’on me raconte... même lorsque le «on» est une personne de confiance, comme une mère ou un père.

Quelques années plus tard, je suis devenu journaliste. Et je doute...

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
  • Renata Roveretto

    ...une histoire, que je peut partager d'une certaine manière avec vous, en échangeant le père noël avec le fameux lapin de pâques que j'aimais pardessus tout, avec ses longues oreilles, son joyeux sourire (comme le votre sur la photo citée par vous je m'imagine, peut-être juste la longueur des dents en moins), m'apportant le printemps dans toutes ses belles couleurs et odeurs à la maison...bonjour la déception ! Et pour ajouté encore un dernier petit coup, ma mère s'était fortement fâchée contre ma copine, laquelle m'avait informée de la non-existence de mon bien aimé. Et la discussion s'arrêta là à tout jamais.

    • Jean-Yves Gabbud

      Je participe à la propagation de ces mythes enfantins, pour la magie qu’ils transportent, mais parfois j’ai quelques doutes sur le bien-fondé de ces pratiques...

    • Renata Roveretto

      est-ce que devons nous croire, que le mensonge religieux-politique-commercial est définitivement l'un des mensonges sauveteur de vies, l'un de ces BONS mensonges, lesquels sont dans l'absolu admis comme JUSTE ?

    • Jean-Yves Gabbud

      La question se pose, effectivement.

  • Daniel Rupp

    Bien vu! Un symbole moins innocent qu'il n'y paraît. La mystification du mystique! Le consumérisme fait feu de tout bois, celui qui a une lourde "empreinte carbone". Continuez à douter.

Jean-Yves Gabbud
193 contributions
21 décembre 2020
174 vues
3 likes
0 favori
6 commentaires
2 galeries
Partenariats éditoriaux :
Partenaires de soutien :
110,077
6,886
© 2023 FONSART. Tous droits réservés. Conçu par High on Pixels.