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Manuel de Falla, Le Tricorne, Suite No 2, ONRDF, Igor Markevitch, 25 septembre 1958, Montreux

25 septembre 1958
Radio Suisse Romande
René Gagnaux

Le Tricorne - «El sombrero de tres picos» - est un ballet composé par Manuel de Falla: fasciné par la diversité des ballets proposés à Paris depuis le début du XXe siècle, Falla transforma son mimodrame (El Corregidor y la molinera - Le Magistrat et la meunière) en une chorégraphie sur des thèmes andalous. L' oeuvre fut donnée en première par les Ballets russes de Serge de Diaghilev le 22 juillet 1919 à l'Alhambra de Londres, sous la direction d'Ernest Ansermet.

Cette farce inspirée de la nouvelle de Pedro de Alarcón (1833-1891) évoque les mésaventures d'un vieux Corregidor épris d'une meunière. Dans ce récit traitant de l'abus de pouvoir, le magistrat est ridiculisé par la meunière et son époux.

L'argument, tel que présenté dans le programme de la soirée du 2 juin 1930 donnée par les Ballets Russes à Paris, avec l'orchestre sous la direction d'Ernest Ansermet:

"[...]C'est une histoire du XVIIIe siècle. Le meunier et sa femme mènent une vie paisible et apprennent à leur oiseau favori à chanter les heures du jour. Beaucoup de gens passent devant le moulin; parmi eux, un jeune homme qui est épris de la meunière et une jeune fille du village qui batifolerait volontiers avec le meunier. On entend approcher un cortège qui fait escorte au corregidor, gouverneur de la province, et sa femme.

Le corregidor remarque la délicieuse meunière. Il vient lui faire sa cour; mais adroitement elle ne veut pas s'en apercevoir, et quand il s'approche d'elle, elle joue la surprise. Le meunier parait alors sur la scène et sa femme s'efforce de lui expliquer de façon bouffonne la présence du gouverneur qui s'aperçoit qu'on le berne et part en menaçant.

Le meunier et sa femme continuent leur danse, libres de tout souci, et les voisins viennent se joindre à eux, quand soudain arrivent des sbires qui ariêtent le meunier et remmènent. Laissée seule, toute anxieuse, la meunière voit dansla lumière du crépuscule le corregidor qui essaie de pénétrer au moulin.

Elle veut se venger et l'éblouit par une danse de séduction. Au moment le plus passionné, elle lui échappe, mais il la poursuit et en traversant le pont, il tombe dans le canal du moulin. La meunière, épouvantée, court appeler du secours. Le gouverneur, cependant, réussit à se tirer de l'eau par ses propres forces et rentre au moulin. Il se dépouille de ses vêtements mouillés, les suspend pour qu'ils sèchent et, en attendant, se couche dans le lit du meunier.

A son retour, le meunier trouve le gouverneur dans son lit. Il est furieux et veut le brimer. Il échange ses vêtements pour ceux du gouverneur et s'en va après avoir écrit sur la muraille: «Votre femme n'est pas moins belle que la mienne.» Le corregidor, en lisant l'inscription, est réduit à endosser les vêtements du meunier pour le poursuivre, mais il tombe dans un groupe facétieux qui le reconnaît et, devinant l'intrigue, se met à lui jouer toutes sortes de farces et exprime enfin sa gaieté dans une Jota dansée par toute la troupe. [...]"

Falla réalisa en plus deux suites symphoniques qui présentent quelques extraits du ballet.

La 2 suite est formée des trois danses «Danza de los vecinos» - Danses des voisins, une Seguidillas -, «Danza del molinero» - Danse du meunier, une Farruca - et «Danza final» - une Jota.

"[...] La Danza de los vecinos [...] replace l'histoire à la veille de la Saint-Jean. On festoie alors entre voisins et l'on danse une séguedille. Falla s'inspire d'une chanson gitane de Grenade.

La Danza del molinero [...] est une farruca qui est interrompue par l'arrivée des policiers venus chercher le meunier. Restée seule, la meunière est à nouveau importunée par le Corregidor (Danza del Corregidor). Il tombe à l'eau et la meunière le menace d'un fusil. Elle s'enfuit. Le Corregidor sèche ses vêtements et se met dans le lit du meunier après avoir revêtu ses habits. S'étant échappé, le meunier croit que sa femme l'a trompé et les policiers revenus prennent le Corregidor… pour le meunier ! Dans la confusion, le meunier et la meunière s'aperçoivent de leur méprise. Tout se finit par une jota, celle de la Danza final. [...]" cité de ce programme de la Philharmonie de Strasbourg.

Lors du Septembre Musical de Montreux 1958 Igor MARKEVITCH dirigeait l'Orchestre National de la RadioDiffusion Française. Au programme de ce concert du 25 septembre:

- Carl Maria von Weber, Ouverture de l'opéra «Le Freischuetz»

- Johannes Brahms, Concerto No 1 Op. 15, Claudio ARRAU

- Peter Tschaikowski, Symphonie No 6

- Manuel de Falla, Suite de dances du Tricorne

Le concert fut diffusé en direct sur l'émetteur du Monte-Ceneri (ref.: Gazette de Lausanne, 25.9.1958, page 3), puis en différé le lundi 29 septembre sur France III (ref.: Gazette de Lausanne, 29.9.1958, page 3).

L' enregistrement que vous écoutez...

Manuel De Falla, Trois Danses du Tricorne (Suite No 2), Orchestre National de la RadioDiffusion Française, Igor Markevitch, 25.09.1958, Salle du Pavillon, Montreux

Danse des voisins_____03:01 (-> 03:01)

Danse du meunier_____02:40 (-> 05:41)

Danse finale___________06:12 (-> 11:53)

Provenance: Radiodiffusion, Radio Suisse Romande

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René Gagnaux
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