Photo achetée au marché aux puces de Saint-Ouen.

Le brick SATYRE est construit en 1897 à La Tour de Peizl pour m. Desplans de Vevey.

Racheté par Louis Fornay de Bret commune de Saint-Gingolph il devient France, et porte le n* 99.

Sa capacité était de 50 m3 de pierres ou 128 stères de bois, soit 75 tonnes.

Bien chargée, la FRANCE va appareiller pour Genève; les bacounis munis d’étires le tiennent écarté du quai.

Le chantier de Saint-Gingolph est visible à l’arrière du mât de trinquet.

J’ai connu Emile Pergoud, marchand de combustibles aux Eaux Vives, qui me disait avoir acheté du bois transporté par les barquiers de Saint-Gingolph.

Dans les années 1930, mon père et mon oncle se souvenaient avoir chargé la Bourgogne, de 300 stères soit 225 tonnes de bois au port de Nernier.

Ils étaient une dizaines de paysans, ils avaient commencé à amener le bois la semaine précédente; c’était pour Vevey.

Une autre fois, ils l’ont chargée de bottes de paille; la densité de la paille étant nettement inférieure à celle du bois; je vous laisse imaginer le volume.

Le moteur a certainement dû s’imposer pour ce transport.

Le bois de chauffage était une spécialité Gingolaise.

L’oncle de mon épouse Marcel David né en 1911, m’a un jour brossé le tableau économique de Saint-Gingolph lors de son enfance.

Des carrières, du bois, des brochets et des perches, des châtaignes, des fascines pour le boulanger, le dernier fabricant de voiles et cordages; les petits hôtels et restaurants, qui allaient prendre le relai ont été construits à dater de 1910.

Il avait vu fonctionner le dernier four à chaux: « Ah là, tu savais pourquoi tu allais aux bois l’hiver! »

Il m’a montré les chables où ils faisaient dévaler les billes de bois; évitant ainsi les pénibles charrois, dans des chemins pentus et difficilement carrossables.

Tout une époque!