L'afflux des touristes ne cessant d'augmenter, il fallut envisager, dès 1913, l'agrandissement. Jules Centurier élabora des plans qui prévoyaient un élargissement de la cabane du côté nord et portaient le nombre des couchettes à 40. Les travaux, retardés par la guerre mondiale, ne purent être exécutés qu'en 1919. L'oncle Jules s'installa à demeure au Mountet pour les diriger. Je vois encore ses hochements de tête lorsque, ayant éventré la façade sud pour y percer la nouvelle entrée, il trouva des murs si peu solides qu'il craignait à chaque instant de voir toute la baraque s'effondrer sur sa tête. On sait le reste. Quinze ans après l'agrandissement de 1919, la cabane était de nouveau trop exiguë pour le flot de grimpeurs qu'attirait cette région unique. Et puis, après un demi-siècle de service, tout était vieilli, fatigué, usé, délabré:planchers, portes, fenêtres, mobilier, etc. Les murs de pierres sèches, simplement jointoyés à l'extérieur, se fissuraient. On ne pouvait songer à une transformation radicale; des réparations sérieuses auraient coûté très cher et n'auraient été qu'un emplâtre sur une jambe de bois.

© Louis Seylaz, extrait du livre "De Zinal à la cabane Mountet". Éditions du CAS Les Diablerets.

© Photo, collection Jean-Pierre Genoud