L’évangéliaire de Géronde

14 juin 2022
Pierre-Marie Epiney

Sœur Marguerite Pont (*1932) est entrée au monastère cistercien de Notre-Dame de Géronde (Sierre) à l’âge de 17 ans. Pendant 10 ans, durant son temps libre, elle s’est appliquée à monter l’Evangéliaire de Géronde qui compte plus de mille pages réparties en trois volumes.

Après avoir obtenu la permission de sa prieure et de la communauté, celle qui n’avait aucune formation au dessin mais qui pratiquait la broderie, s’est lancée dans cette œuvre immense : « Moi qui pensais n’arriver qu’à faire quelques traits, j’ai vu sortir de mes mains des visages qui ressemblaient à des êtres humains ! »

S’en remettre à Dieu

« Inspirée de l’ancien comme du moderne, je laissais jaillir ce qui venait, sans recherche, par besoin d’exprimer la Parole méditée, en priant l’Esprit Créateur de conduire ma main. » C’est un peu comme si Dieu lui-même guidait sa main pour mettre en lumière et en beauté Sa Parole.

Peau d’éléphant

Idéal pour les travaux de calligraphie, le papier « peau d’éléphant » a servi de support à son travail. L’écriture gothique qui avait sa faveur a été abandonnée au profit d’une écriture plus sobre, davantage lisible. Chaque texte commence par une lettrine historiée toute de fraîcheur et haute en couleur. Chacune illustre le texte qu’elle initie. On y reconnaît parfois des lieux emblématiques comme le monastère cistercien de Géronde ou la basilique de Valère.

Dans le clocher

« Chaque jour, après le dîner, du printemps à l’automne, pour ne pas déranger mes voisines de cellule et avoir assez de lumière, je grimpais au clocher, et là, où la lumière est belle, sur une table faite de trois planches, je transcrivais la Parole de Dieu. »

Sœur Marguerite insiste pour dire que cet Evangéliaire est œuvre de communauté. Très à l’écoute de ses consœurs, elle a accueilli leurs précieux conseils

D’une austère beauté

A l’occasion de la fête du Sacré-Cœur, considérant la page d’Evangile enluminée par sœur Marguerite, le prieur de l’abbaye d’Hauterive, Père Joseph-Marie Chatton, s’exclama : « C’est d’une austère beauté ! ». Ce compliment lui plut puisque : « Les merveilles sont souvent bien au-delà des critères académiques et des critiques des connaisseurs. Elles sont pour tous, gens du commun et gens de condition. »

Un souhait en guise de conclusion

Sœur Marguerite souhaite que cet évangéliaire demeure au service de la parole plutôt que d’aller enrichir une bibliothèque. Elle espère aussi que les textes officiels ne changent pas trop avec la nouvelle Bible liturgique.

En cas de difficulté de lecture

vous pouvez cliquer sur ce lien.

Merci à

Thierry Epiney d'avoir mis à disposition une pièce créée pour son spectacle Sion en Lumière. Accès à son site ici.

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