Château de Penthes
Château de Penthes
Carte postale représentant le château de Penthes.
La même vue en 2020.
Maison forte de Penthaz
La première mention de cette demeure remonte à 1358. À cette époque, il s’agit d’une « maison forte en pierre avec fossés et une ouche tout près ». Elle adopte la forme d’un quadrilatère de 19 mètres de long sur environ 9 mètres de large, flanqué de tours circulaires à chaque angle. Ce domaine fortifié appartient alors au chevalier Guillaume de Visencier.
Par alliance, le château devient la propriété de la famille des de Saconnay, noble du Pays de Gex, également seigneur de Pregny et de Bursinel. En 1650, Etiennaz de Saconnay (1624-1665), épouse Jean-Antoine de Charrière, alors seigneur de Penthaz. C’est à partir de cette époque que le domaine prend le nom de son nouveau propriétaire : le château de Penthaz. Avec le temps, et conformément à la phonétique de la Suisse romande, où les terminaisons en –az ne se prononcent généralement pas, le nom évolue naturellement en « Penthes ». Le domaine est ensuite transmis à Jean-François de Charrière (1611- 1688) en 1658, puis à sa descendance dans les années suivantes.
Le 16 avril 1690, Marc Roset (1659-?), arrière-petit-fils du syndic de Genève Michel Roset, acquiert la maison forte. Cependant, il dilapide sa fortune dans des affaires infructueuses et finira sa vie ruiné dans son château. Ses deux filles, Clermonde et Michée, n'arrivant pas à rétablir les finances familiales vivent au frais de l’Hôpital de Genève (futur Hospice Général) qui, au décès de la dernière en 1761, saisit tous leur biens en remboursement des avances qui leur avaient été faite de leur vivant et vendu le tout à Alexandres de Sales (1716-1794). Celui-ci fait démolir la maison forte et y fait construire un château de style « maison de campagne ».
Par la suite, la demeure revient à sa deuxième fille, Jeanne-Louise (1746 - 1777), épouse de Georges Thomas, qui la vend à Robert Pigott (1750-1838), un noble anglais. À sa mort, sa veuve, Marguerite Henriette de Bontems (1755-1838), sans descendance, lègue le domaine à son neveu, Charles Henri de Bontems (1786-1842) qui modifie considérablement le bâtiment. À sa mort en 1842, le château est transmis à sa nièce, Elisa (1821 -1902).
Château de Penthes
En 1844, Elisa de Bontemps épouse Maurice Sarasin (1812-1873), premier maire suisse du Grand-Saconnex. En 1870, ce dernier reconstruit la partie du bâtiment face au lac, tout en préservant une portion de l'ancienne construction, ce qui lui confère son plan en L, ainsi qu'une véranda au sud. En 1901, son fils Albert (1845-1923) prend possession du château et le loue au Pensionnat Beaupré, qui accueille pendant quelques années des jeunes filles. Plus tard, son fils, Paul (1871-1940), lui succède. En 1940, la fille de ce dernier, Clermonde Sarasin (1905-1966), hérite à son tour de la propriété. En 1950, Louis Birkigt (1903-1979), industriel genevois et fils de Marc Birkigt (1878-1953), fondateur de la marque Hispano-Suiza, acquiert le château. Il réalise d'importants travaux de modernisation, installant le chauffage central et l'électricité tout en supprimant les cheminées. Il fait également édifier un faux donjon dans la cour. Ses initiales, « LB », viennent orner le balcon.
En 1972, la famille Birkigt vend le château à l’État de Genève. En 1978, l’État en confie l’usufruit à la Fondation pour l’Histoire des Suisses dans le Monde, qui le transforme alors en musée. Cet usufruit prend fin le 31 janvier 2011, l'État exprimant sa volonté de récupérer le château pour des activités internationales. Cependant, il est prolongé jusqu'en janvier 2022. Finalement, à la suite de la pandémie de Covid-19, la Fondation pour l'Histoire des Suisses dans le Monde dépose son bilan. L'Exécutif cantonal annonce la fin de l’usufruit, obligeant ainsi le Musée des Suisses dans le Monde à fermer ses portes. Le Conseil d’État envisage de transformer le château en un lieu de rencontre dédié à la Genève internationale, un projet actuellement à l’étude. Toutefois, le parc et le restaurant du château devraient rester ouverts et accessibles au public.
Actuellement laissé vacant, l'État cherche une nouvelle affectation pour le château. La rénovation du bâtiment est également à l’étude.
Source image : Archives des familles Cujean et Serex.
Source texte : Jérémy Toma, Château de Penthes, sur Wikipédia, 2016; d'après Guillaume Fatio, Pregny, commune genevoise et coteau des altesses, 1947.
Mémoires d'ici fait peau neuve!
Le centre de recherche et de documentation du Jura bernois inaugure samedi 22 mars ses nouveaux locaux à Saint-Imier. notreHistoire.ch a rencontré Sylviane Messerli, directrice de l’institution, et Frédérique Zwahlen, documentaliste, pour faire le point sur cette mutation. Elles nous disent aussi quelques mots de la Bible de Moutier-Grandval exposée à Delémont.