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Les Cent Suisses

8 novembre 2018
Fêtes des Vignerons, Vevey
Guillaume Favrod

Troupe incontournable, les Cent Suisses apparaissent pour la première fois lors de la Fête des Vignerons de 1819. Leur présence est à la fois un hommage à l’élan patriotique qui permis au canton de Vaud de rejoindre la Confédération helvétique en 1803 mais aussi une référence aux mercenaires suisses qui combattaient sur les champs de bataille européens en arborant sur leur drapeau la fameuse croix blanche sur fond rouge et la devise : ea est fiducia gentis (telle est la fidélité de cette Nation). Mais attention, les Cent Suisses de la Fête des Vignerons, ne sont pas un véritable corps de garde militaire qui part combattre sur les champs de bataille ! Même si la tradition veut que les membres de ce dernier soit soldats, sous-officiers et officiers de l'armée.

8siem7iedem.s3.amazonaws.com/u... Les Cent Suisses, Fête des Vignerons 1999. Groupement des photographes veveysans © Confrérie des Vignerons

L’allure fière dans leurs uniformes rouge et blanc, ils veillent à l’ordre et à la sécurité lors de la Fête et du Couronnement. La main au fourreau, ils sont prêts à dégainer pour protéger les vignerons-tâcherons couronnés et veiller sur ces monarques viticoles avec la même témérité et la même fidélité qu’ils démontraient pour les rois européens qui faisaient appel à leur service.

8siem7iedem.s3.amazonaws.com/u... Les Suisses, chromolithographie de Ernest Biéler, 1905 © Confrérie de Vignerons

Les premières mentions de ces corps de gardes suisses remontent au 15e siècle, lorsque le roi de France, Charles VIII, engage la première compagnie (≈100 hommes) permanente de mercenaires helvétiques. Au cours du 16e et 17e siècle, des bataillons et régiments fleurissent en Savoie, en Toscane, en Autriche, dans le Brandebourg et même au Vatican où la Garde suisse est encore active aujourd’hui. Les mercenaires deviennent célèbres pour leur loyauté, leur fidélité et leur témérité au combat. Car il ne faut pas se méprendre, derrière leurs beaux atours, ces mercenaires suisses sont là pour se battre et ne rechignent pas à verser le sang sur le champ de bataille, non sans être assurés d’obtenir rétribution pour les services rendus.

8siem7iedem.s3.amazonaws.com/u... La Troupe des Cent Suisses, tiré du *Dépliant de la Fête des Vignerons de 1833* par Théophile Steinlen © Confrérie des Vignerons

Mais ces Cent Suisses ont une faiblesse. Les mauvaises langues diront que le verre vaudois en étain, rétractable, dissimulé dans le pommeau de leur épée n’y est pas étranger. Mais leur plus grande faiblesse n’est autre que cette nation à laquelle ils restent fidèles. La légende veut qu’un chant fut interdit dans les campements. A peine les premières notes résonnaient que les Suisses, épris de nostalgie, désertaient pour s’en retourner au pays. Quel est ce chant ? Tout simplement le Ranz des vaches qui, par une savante coïncidence, fait lui aussi son apparition lors de la Fête des Vignerons de 1819 et restera avec la troupe de mercenaire parmi les incontournables de la célébration.

Crédits : Les Cent Suisses, Fête des Vignerons 1955 © Confrérie des Vignerons

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Guillaume Favrod
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28 novembre 2019
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