Qui est le Belleviste?
Qui est le Belleviste?
Texte édité dans BOUVIER G., "Bellevue en histoires", Ed. Slatkine, Genève, 2010, 147 pages, N°ISBN 978-2-8321-0417-0, page 132-133*
Habitant natif et actuel de Bellevue, mes expériences polyvalentes internes et externes à la commune m'ont permis d'avoir une vision particulière de ce territoire que j'aime par son subtile équilibre de fragilité et de force. J'y vois la fragilité d'un territoire jalonné et morcelé de nombreuses voies de communications qui vont encore se développer dans le futur. Je vois aussi sa force car il est chargé de challenges d'une grande commune en devenir. On aimait à dire en forme de boutade à l'école primaire que si Bellevue devenait indépendante, elle serait - à l'image de Monaco - riche, uniquement grâce aux taxes qu'elle percevrait au passage de véhicules sur son territoire, mais aujourd'hui j'ajoute qu'à l'instar des taxes d'entrée que connaissent certaines grandes villes, ça la renfermerai dans ses bastions.
Bellevue est ambivalente. En effet, si à l'Armée j'ai souvent entendu dire que le canton de Genève a toujours été français, certains universitaires me disaient percevoir dans mon accent et celui de mes « congénères » (les habitants du nord du canton) un accent vaudois. On confond beaucoup Bellevue dont le nom est bien souvent utilisé - et parfois abusivement - par des hôtels à travers le monde. Ainsi, j'ai souvent eu l'occasion de rencontrer des personnes persuadées quelques minutes durant que j'habitais un hôtel. Autre méprise fréquente d'universitaires, d'administrations cantonales ou communales, celle de Bellevue avec (Collonge-)Bellerive. Le miroir que constitue le lac ont peut-être fait se ressembler ces deux voisines lacustres ? La commune de Genthod quant à elle, est tantôt confondue, tantôt associée à celle de Bellevue. L'explication est ici toute trouvée par le nombre élevé d'infrastructures et associations communes : fanfare, centre sportif, ancienne et innovatrice déchetterie, la gare, la fête du 1er août alternativement organisée, etc. Que dire de la commune de Collex dont la route du même nom traverse Bellevue ? Combien ai-je vu de personnes bloquées sur mon adresse postale de la route de Collex, ne comprenant pas pourquoi je n'y habitait pas aussi, à Collex ? Cela s'explique sans doute par le fait que je n'habite pas dans le cœur du village belleviste, mais dans « les hauteurs ». Si parmi mes différents cercles d'amis j'ai tendance à me présenter comme Belleviste, en présence d'un autre Belleviste, la césure entre ce que l'on a identifié très jeunes déjà comme « Bellevue-le-haut » et « Bellevue-le-bas » reflète parfois une réalité bien décourageante : on tend souvent à penser que Bellevue s'arrête à la route de Valavran. Colovrex est bien souvent attribuée à Collex, sans doute par sa proximité à ce village séparé de celui de Bellevue par l'autoroute et de par le lieu de la scolarité des enfants. Valavran est souvent considéré comme gentousien malgré sa délimitation claire par le bien nommé chemin des Limites ou comme collésien à cause de la route de Collex. Ce clivage reste très sympathique, d'autant plus que nous savons toutes et tous que « Bellevue-le-haut » c'est mieux !
*Livre en vente à la mairie de Bellevue
Téléphonie en Anniviers
D'après Paul-André Florey, qui a écrit un ouvrage notable sur le bourg médiéval de Vissoie, le télégraphe fut introduit dans le val d'Anniviers en 1876, suivi par le téléphone en 1899.