Philippe Jaccottet (1925-2021) Repérage

24 février 2021
David Glaser, reporter FONSART

Le poète et traducteur vaudois Philippe Jaccottet est mort mercredi, à 95 ans à Grignan, dans la Drôme, sud de la France. Une localité où il s’était installé en 1953. Ses œuvres poétiques ont marqué le public et le monde de la littérature par leur capacité à contempler la nature et à traduire les émotions humaines avec modestie et retenue.

Philippe Jaccottet était l’époux de l’illustratrice Anne-Marie Jaccottet. Il est né à Moudon en 1925 et a exercé le métier de traducteur. Il laisse une œuvre riche, une dizaine de recueils, de la poésie autobiographique qui laisse une place importante à la mélancolie. Un vague à l’âme nourri par la disparition de proches.

Jaccottet quitte Moudon et s'installe, avec sa famille, à Lausanne en 1933. Alors âgé de quinze ans, il offre à ses parents un ensemble de poèmes intitulé "Flammes noires". Jaccottet avait l’habitude d’écrire de la poésie et d’offrir des recueils dactylographiés à ses parents pour Noël.

Rencontre avec l'écrivain et poète Gustave Roud

A seize ans, il découvre un autre poète, le 27 juin 1941, lors de la remise du Prix Rambert, le vaudois Gustave Roud, une rencontre déterminante avec ce grand amateur de nature et d'une forme d'écriture naturaliste originale. Une rencontre donnant naissance à un amitié profonde, caractérisée par une correspondance riche entre les deux hommes.

Roud lui fait connaître des auteurs germanophones comme Hölderlin qu’il traduira par plaisir. Il obtient sa maturité à Lausanne puis s’inscrit en lettres à Lausanne, écrit une pièce de théâtre, primée en 1945, « Perceval ». C’est en 45 qu'est publié son tout premier livre de poésie «Trois poèmes aux démons».

Chroniqueur pour la presse romande

Il déménage, licence en poche, à Paris où il reverra Henry-Louis Mermod qui le fait travailler sur des traductions dont « La Mort à Venise » de Thomas Mann. En parallèle, il écrit des chroniques pour la presse romande.

Son premier recueil, « L’Effraie » sort en 1953 chez Gallimard dans la collection « Métamorphoses ». Il quitte Paris pour s’installer à Grignan cette même-année afin de se préserver des influences littéraires du moment et de rester le plus fidèle à lui-même.

Il va collaborer à "La Nouvelle Revue Française" en écrivant sur la nouvelle scène poétique française ou la littérature allemande. En février 1978, il contribue à fonder le Comité des intellectuels pour l’Europe des libertés.

Jaccottet se distingue par une écriture tout en retenue et modestie, avec un fort désir de vérité et de fidélité par rapport aux situations et aux sensations décrites. Une écriture elliptique, du non-dit.

"Amour de la lumière"

Le critique littéraire Jean Starobinski décrit le style de Jaccottet comme « un amour professé de la lumière, qu'il aime assez pour vouloir qu'elle circule dans les mots qu'il trace, et pour veiller à n'écrire aucune ligne qui ne soit pour le lecteur un chemin de clarté »

Ses œuvres poétiques ont été rassemblées dans un volume de la Bibliothèque de la Pléiade paru en février 2014.

Sources wikipedia, Libération et RTS Culture. Photo par la Radio Télévision Suisse.

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
  • Philippe Chappuis

    Philippe Jaccottet m'a offert, par périodes où ma demande de réponses le demandait, un univers d'une grande clarté, dans lequel je me sentais bien, j'aimais bien l'écouter me parler et le suivre dans des réflexions profondes, existentielles qui me touchaient...Ses livres sont heureusement à portée de main et "il est encore là..". De façon impertinente, c'est un défaut chez moi, en parcourant cette biographie, la question m'est venue " Et pour David Glaser, Philippe Jaccottet, que représente-t-il en fait, dans un registre moins officiel ?

25 février 2021
134 vues
2 likes
0 favori
1 commentaire
1 galerie
Déjà 2,515 documents associés à 2020 - 2029

Galeries: