Le pasteur James-Alfred Porret (1843-1924) et sa famille
Le pasteur James-Alfred Porret (1843-1924) et sa famille
Le carton photographique "Album Portrait" 160x100 mm n'a rien d'une carte de visite, elle est le travail d'Oswald Welti , rue du Midi 6 à Lausanne, réalisé, peut être, durant l'activité du pasteur Porret dans cette ville, de 1877 à 1889. Il a voulu donner une image traditionnelle et pastorale de sa famille comme sous la protection du bon berger. Que font ces 2 cartons photographiques dans la collection de la famille Chollet de Moudon dont a hérité **Suzanne Chappuis **par sa mère Valentine ? La famille Chollet faisait partie de l'Eglise libre, et le pasteur Porret de l'Eglise Nationale. Mais le pasteur James-Alfred Porret a été sans doute apprécié par la famille pour ses qualités et son engagement social, ses nombreux écrits, et ses convictions évangéliques permettaient de faire le pont entre les deux communautés protestantes dissidentes. On dit du pasteur Porret qu'il joua un rôle important dans leur rapprochement aboutissant,en 1966, à leur fusion.
La biographie de James-Alfred Porret (1843-1924) traverse une période historique agitée sur le plan international, interreligieux et social. Le protestantisme montre, durant tout le XIXe s. qu'il est en crise d'identité entre conservatisme et libéralisme, agité par des conflits d'idéologie qui se répercutent sur la politique avec, par moment, un caractère violent. La trajectoire du pasteur Porret en illustre certains aspects.
Au terme de sa formation de pasteur se terminant par un poste de suffragant à Morges de 1869 à 1871 et son poste de pasteur à Provence jusqu'en 1877, c'est durant la période lausannoise de 1877 à 1889 que son engagement social prend corps avec la fondation en 1882 de la Mission intérieure protestante. La mission intérieure est le pendant évangélique de la mission extérieure de l'étranger, visant à atteindre une population échappant à l'influence de la prédication chrétienne par des réunions régulières associées à des activités didactiques. Sur cela se greffaient des actions charitatives soutenues par des fonds de particuliers, collectes, dons. Cette mission intérieure s'élargissait par la lutte contre l'alcoolisme et l'immoralité, la participation aux activités des Unions chrétiennes de Jeunes Gens (UCJG). L'évangélisation dans les classes défavorisées et laïques passait par l'adoption d'un comportement exemplaire. Le pasteur J.-A. Porret en fut l'instigateur, le fondateur et l'animateur. Les réunions auront eu lieu vers 1889 à la Tonhalle sise à Caroline,bâtiment qui deviendra dès 1901 la Maison du Peuple
Ardent défenseur de la liberté religieuse, le pasteur Porret a participé avec le professeur de théologie à l'Académie Paul Chapuis (1851-1904) , le pasteur H. Narbel rédacteur en chef à la création d'un Journal religieux Vaudois "Evangile et Liberté" qui paraît à partir de 1880. Son titre laisse entrevoir un ouverture en direction d'une église indépendante de l'Etat et c'est ce que la presse de l'époque atteste en rapportant quelques échanges tendus. Sa parution la même année que celle du Semeur Vaudois, journal officiel de l'Eglise nationale, a été ressenti, au sein des autorités de l'Eglise nationale, comme un acte de concurrence inacceptable.
Dans ces deux investissements novateurs, la mission intérieure de Lausanne et le journal Evangile et Liberté, entrepris pendant son engagement lausannois, le pasteur Porret à Lausanne semble exprimer son insatisfaction face à l’orientation théologique libérale de l'Eglise Nationale.
En 1889, la pasteur Porret accepte le poste de pasteur que lui offre l'Union Evangélique Nationale de Genève. Ce choix confirme sans doute l'insatisfaction du pasteur Porret et sa recherche d'une activité pastorale inspirée par l'esprit du Réveil et de l'idéal des sociétés évangéliques, ce qui n'est pas sans rappeler les idées fondatrices d'Alexandre Vinet
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19 janvier 2021
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Téléphonie en Anniviers
D'après Paul-André Florey, qui a écrit un ouvrage notable sur le bourg médiéval de Vissoie, le télégraphe fut introduit dans le val d'Anniviers en 1876, suivi par le téléphone en 1899.