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Château du Reposoir

Château du Reposoir

septembre, 1985
Comet Photo AG
Bibliothèque de l'École polytechnique fédérale de Zurich

Vue aérienne du château du Reposoir, prise en septembre 1985.

Histoire

Mentionné pour la première fois au xvie siècle sous l’appellation La Terre de Pregny, le domaine appartient alors à Madeleine, veuve de Humbert Pucetti. Ce vaste territoire agricole s’étend de Sécheron au Vengeron, en lisière du Léman.

Le 7 mars 1534, année de naissance de la République de Genève, Guillaume du Puys, bourgeois de cette jeune république, acquiert les terres de La Terre de Pregny, alors situées dans le Duché de Savoie.

Le domaine reste entre les mains de la famille du Puys pendant quatre générations. Le 24 août 1659, Pierre II du Puys-de la Palle le lègue à ses deux filles : Ève du Puys, épouse de Jean Voisine, et Judith du Puys, épouse de Jérémie Pictet (1613-1669) . Le domaine se trouve alors divisé en deux parts.

Dès le 28 février 1648, les deux sœurs procèdent déjà à un partage du domaine. Dans son testament du 6 janvier 1688, Judith du Puys lègue à son fils aîné, Jacques II Pictet-Du Pan, l’intégralité de sa part de La Terre de Pregny. En 1674, celui-ci rachète l’autre portion aux héritiers de sa tante Ève, réunissant ainsi l’ensemble du domaine sous son nom.

À l’origine, le domaine ne comprend pas la maison d’habitation actuelle, mais une autre demeure, probablement d’une certaine importance, puisqu’elle accueille en septembre 1696 l’intendant de France Ferrand.

Son petit-fils, Jacques III Pictet-Thellusson (1705-1786), fait raser l'ancienne demeure, dont aucune représentation ne nous est parvenue, en 1755, afin d'y édifier un château. Le lieu prend alors progressivement l'allure d'une propriété d'agrément. Le nouveau bâtiment, de style typique de son époque, adopte une forme carrée et des proportions modestes, avec cinq fenêtres en façade.

Entre 1787 et 1790, son fils, Isaac IV Pictet-Lullin (1746-1823), entreprend une rénovation ambitieuse du château et l’agrandit avec deux ailes luxueuses. Les travaux d’architecture extérieure et de décoration intérieure, notamment dans certains salons ornés de boiseries, sont conçus et réalisés par Jean Jaquet (1754-1839) :

La cheminée du salon, en marbre noir incrusté de blanc, est remarquable; la correspondance avec la marbrier Doret de Vevey, concernant ce travail, a été conservée. Parmi les objets mobiliers, signalons des candélabres en bois sculpté d'un travail délicat, très bien conservé malgré sa fragilité; mentionnons encore un buste du prince Henri de Prusse qui aussi est l'œuvre de Jaquet.

En 1790, Isaac IV Pictet-Lullin fait établir un plan de sa propriété afin de préserver les droits qu’il détient et de permettre à son successeur de comprendre précisément en quoi ceux-ci consistent. Il y ajoute l’observation suivante :

Dès 1753, mon père et moi, avions fait des acquisitions. À cette époque, le domaine s'étendait de Sécheron au pont du Vengeron. Nombre de pièces étaient éparses et, comme ont dit, à la gueule du loup; d'autres, appartenant à divers particuliers, étaient enclavées au milieu des nôtres, nécessitaient des clôtures sans fin et occasionnaient des difficultés toujours pénibles, lors même qu'on était sûr d'en sortir avec satisfaction. J'ai donc réussi dans l'espace de vingt ans, à m'équarrir autant qu'il m'a été possible, de façon que le domaine est sous l'œil du maître et que les détails de préservation en ont beaucoup diminué.

Le château relève, dès le 14 février 1790, de la commune de Pregny. Par le second traité de Paris du 20 novembre 1815, la commune de Pregny, et avec elle le château, est cédée à la Confédération suisse le 4 juillet 1816, puis officiellement rattachée à la République et canton de Genève le 10 octobre de la même année.

upload.wikimedia.org/wikipedia... Le château en 1791.

Des nouveaux mas de dépendances est bâti par l'architecte Gustave Brocher vers 1850.

En 1852, Richard I Pictet-Candolle (1817-1884) vendit toutes les parcelles qui étaient au delà du chemin des Chèvres du côté nord et acheta celle qui allait jusqu'au chemin de l'Impératrice côté sud. Le Domain est ainsi d'un seul tenant entre ceux deux chemin bordé à l'est par la route de Suisse, ou les parcelles située le long de rives du lac ont également été vendue.

Entre 1884 et 1886, Louis V Pictet-Saugy (1854-1930) entreprend d’importantes réparations, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la maison de maître. Il transforme l’avenue et la loge d’entrée du domaine, et crée un nouveau jardin à la française, qui vient remplacer l’ancien potager, au-dessus de la terrasse dominant le lac.

Dans la seconde moitié du XXème siècle, les terres du domaine deviennent de moins en moins rentables, puis finissent par devenir déficitaires. Le coût de leur entretien impose alors un recentrage sur le cœur du domaine. C’est dans ce contexte que, les deux extrémités de la propriété sont cédées : au sud, autour de 1985, à la Ville de Genève pour l’extension du jardin botanique, connue sous le nom de Terres de Pregny, et au nord, en 2000, pour la création d’un ensemble résidentiel baptisé Pregny-Parc entre 2001 et 2003.

upload.wikimedia.org/wikipedia... Le château en 2016.

Source :Bibliothèque de l'École polytechnique fédérale de Zurich : https://ba.e-pics.ethz.ch/#main-search-text=Reposoir&main-search-mode=and&detail-asset=c06978f3-5d5c-4dee-8c13-25f7ae6ec16e

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