Moïse Vautier (1831-1899)
Moïse Vautier (1831-1899)
2.octobre 1904: inauguration à Carouge, des bustes de Moïse Vautier et du Dr. Fontanel, son ami. (sculpteur: James Vibert)
Par consensus symptomatique il fut décidé de mettre la statue du protestant Vautier devant l'Église de St Croix et celle du catholique Fontanel devant le Temple de Carouge !
Né en 1831 au Bourg de Four n°287, baptisé protestant, il habita ensuite, en 1833, la Coulouvrenière/près Genève où son père Samuel établi son usine au bord du Rhône (force hydraulique). Puis dès 1846 et jusqu'à 1893 environ, il vécut dans l'immeuble attenant à la fabrique de limes,échoppes et burins (force électrique) à Carouge au 355 rue St Léger (future rue Vautier,en 1904), enfin 5, rue de la Plaine (actuellement rue Balmat) à Plainpalais, jusqu'à sa mort.
Après ses classes primaires, il suivit les cours de l'école industrielle et commerciale .
Il alla apprendre l'allemand à StGall.
Musicien, il jouait du bombardon en mi bémol dans le corps de musique du contingent.
Moïse et quelques-uns de ses amis, excellents gymnastes et lutteurs, participèrent en Appenzell à un concours de lutte suisse (dite lutte aux caleçons). Il fut même sacré vainqueur ex-aequo dans une finale, où le champion local n'avait pas pu le battre (lui, le citadin ).
Le 27 janvier 1855 (à 23 ans) en souvenir des solides gaillards qu'il avait rencontrés et de tout ce qui rappelait la libre Suisse, il nomma "Les Fruitiers d'Appenzell" la société qu'il fonda avec quelques amis et qu'il présida (env. 2000 membres).
Cette société fut pour beaucoup dans la reconquête du pouvoir par les Radicaux en 1855.
Il fit partie de la garde rapprochée de son idole James Fazy; A l'époque les réunions politiques étaient musclées ; notamment au palais électoral (actuel Uni II) surnommée "la boite à gifles". J'en ai retrouvé les traces dans le livre de Maurice Denuzière, intitulé "Beauregard" (chez Denoël) Voir dans Médias de Moïse V. "cette brute avinée de Moïse"
En 1859 (à 27 ans) il dirigea un groupe radical : Les Calotins de Carouge.
Après cinq ans de mariage, en 1859, il perdit sa femme Cécile née Sauvant (âgée de 28 ans) quelques mois après la naissance de son deuxième fils.Il ne se remariera pas.
Député au Grand Conseil en 1860, il fut élu conseiller d'Etat le 16 mars 1861, à 29 ans ! Record qui ne fut jamais égalé: il fut le plus jeune et le plus longtemps membre du gouvernement ! Membre du gouvernement genevois pendant 31 ans et 8 fois président du Conseil d'État. ( fait unique dans l'histoire de Genève). Il fut aussi, pendant dix sept ans, conseiller national et conseiller aux États, où, en 1871, il avait accèdé à la vice-présidence. Il parlait l'allemand.
En 1860, il est juge au Tribunal de Commerce
En novembre 1868, se rend à Paris.
En avril 1869, se rend à Londres avec son ami Degrange.
Il fut l'ami intime de George Favon.
Le tir était sa passion: il a été 28 ans président de la société des Carabiniers genevois et président des Carabiniers suisses.
Il a présidé trois Tirs Cantonaux et un Tir Fédéral (1887).
Membre fondateur et d'honneur du cercle carougeois "Le Léopard".
Décédé le 23 mai 1899; Genève lui rendit les honneurs par des obsèques solennelles.
QUALITÉS relevées dans la presse:
Il fut dès son plus jeune âge d'un caractère jovial et heureux qui lui attira partout de vives sympathies.
Il sera constamment réélu, toujours en bon rang: c'était un peu l'enfant gâté du suffrage populaire. Il devait cette faveur à son esprit pondéré, à ses convictions solides, à son excellente réputation d'administrateur, à ses qualités de patron adoré de ses ouvriers.
Homme de bon sens, il ne manquait pas d'une finesse un peu matoise et savait débrouiller les situations les plus compliquées et leur trouver une solution élégante.
Il avait de la prestance et de l'autorité, un organe puissant et trouvait spontanément des accents qui allaient droit au cœur de ses auditeurs. Il était gai, toujours de bonne humeur. Il avait de la verve, le mot pour rire. Avec cela, de la prestance, une mise soignée, une santé de fer, un robuste appétit, ce qui faisait de lui un convive incomparable.
Il était d'autre part un administrateur expéditif, ponctuel et ordonné; il avait beaucoup de bon sens, l'esprit très souple, ce qui le différenciait de ceux pour lesquels il combattit fidèlement, Fazy, puis Carteret.
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