Claude Debussy, «La Mer», BP, Ernest Ansermet, 1957
Claude Debussy, «La Mer», BP, Ernest Ansermet, 1957
Pour une présentation de "La Mer" de Claude Debussy et les enregistrements qu'en fit Ernest Ansermet, voir le descriptif du fichier audio <notrehistoire.ch/entries/LJYMJ...>, avec le premier enregistrement de 1947.
Les premiers contacts d'Ernest Ansermet avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin remontent au tout début de sa carrière: en 1909-1910, il fait une partie de ses «classes musicales» à Berlin, assistant entre autres aux répétitions de la Philharmonie, dirigées par Arthur Nikisch, Richard Strauss, Felix Mottl, Karl Muck et d'autres. À cette époque, il n'était toutefois pas très enthousiasmé par la culture allemande...
"[...] Ce séjour lui avait «donné l’écoeurement le plus absolu» et il avait éprouvé «un trépignement de joie intérieure [...] en passant la frontière, aux premiers mots français entendus». Une telle attitude correspond à celle de ses amis des Cahiers vaudois, et des Romands en général, qui «bouffent du Boche» à belles dents, entre eux et dans leurs publications. Ansermet s’émeut des défaites et des victoires françaises, il célèbre les Russes, alliés des Français, s’extasie sur l’ordre du jour que le grand-duc Nicolas vient d’adresser a ses troupes et donne à Genève un grand concert pour la Serbie souffrante.[...]"
Malgré tout, le 20 novembre 1922, Ernest Ansermet est à Berlin pour assister à la première audition en Allemagne du Sacre; début 1930 - ainsi qu'en novembre - il est à nouveau à Berlin, donnant les «Quatre Etudes» de Strawinsky en première audition avec le «Funk-Orchester»; en décembre 1931, il retourne à Berlin pour diriger l'Orchestre Philharmonique, un concert donné le 9 décembre avec des oeuvres de Roger Sessions (5e symphonie) et Aaron Copland (1ère symphonie) au programme (photo ci-dessous avec ces compositeurs), ainsi que le «Portals for Strings» de Carl Ruggles et la «Jazz Suite» de Louis Gruenberg (ref.: lettre d'Aaron Copland à Nadia Boulanger, 30 novembre 1931).
Au cours du temps, son antigermanisme s'atténue progressivement pour disparaître, les Allemands finissant par devenir à ses yeux «le peuple musical par excellence».
"[...] Il retrouve Berlin et la Philharmonie en 1936, 1937, 1938 et, [...] en février 1943, avec le Concertino de Pergolese, le Concerto pour piano de Schumann et la Faust-Symphonie de Liszt. À chaque fois, la presse lui réserve un accueil enthousiaste. «Le maître genevois Ansermet (il aura soixante ans le 11 novembre!) dirigeait à nouveau l’orchestre de Furtwängler, mondialement connu. Ce monsieur tranquille, sérieux et digne, se transforme en un chef fanatique et en même temps en un délicat magicien dès qu’il s’agit d’imposer, jusqu’aux limites du possible, sa volonté artistique», note la Berliner Industrierte Nachtausgabe. [...]" Jean-Jacques Langendorf, Ernest Ansermet: une vie de musique, pages 57-58
Le 25 mars 1957, Ernest Ansermet en concert avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin. Au programme de ce concert:
- Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour piano No 24, KV 491 (*)
- Claude Debussy, La Mer, M 111
- Manuel de Falla, Noches en los jardines de Espana (*)
- Robert Schumann, Symphonie No 2, Op. 61
(*) Le soliste était Robert Casadesus, un compagnon de route d'Ernest Ansermet, avec qui il a donné de très nombreux concerts.
Je n'ai pas encore pu trouver dans quelle salle ce concert fut donné.
L'enregistrement que vous écoutez:
Claude Debussy, «La Mer», Trois esquisses symphoniques, L 111, Orchestre Philharmonique de Berlin, Ernest ANSERMET, 25 mars 1957
1. De l'aube à midi sur la mer 08:37 (-> 08:37)
2. Jeux de vagues 06:29 (-> 15:06)
3. Dialogue du vent et de la mer 08:08 (-> 23:14)
Expo sur les photos de classe
Au Musée de Carouge se tient actuellement une exposition sur la photo de classe. Nous sommes allés à la rencontre de Benoît Boretti, directeur du Musée de Carouge et de Marie-Françoise Guillermin, éminente contributrice de la plateforme, dont les souvenirs sont maintenant visibles au musée.