Navigateurs à vie
Moi capitaine, vous marins et mousses,
supérieur à ni l’un ni l’autre,
nous avons ensemble pris le large
dans l’océan de rêve, rêve d’enfance,
pour un été de conte de fées,
en bateau d’origami,
nuit et jour aux caprices du ciel :
le soleil qui nous écrasait,
les rafales qui nous défiaient,
la pluie qui nous fouettait,
les tonnerres et éclairs qui nous menaçaient,
courageux et souverains, nous les avons bravés.
Le rideau tombé, les voiles baissées,
nous ne tiendrons plus jamais
notre féra dans nos mains,
toi à la tête, moi à la queue,
arborant notre fierté, notre esprit de liberté.
Ces habits de fête, habits de magie,
ne sortiront plus de la garde-robe.
Nous n’avons pas rêvé,
non, nous l’avons vécu au vrai.
C’était moi capitaine,
c’était toi marin.
Le temps passera entre les mailles du filet.
Mais nous sommes tous navigateurs à vie.
Les nœuds marins resteront à jamais solides.
Notre féra aux écailles d’argent
reprendra son souffle à notre appel
et nous, déroutés, guidera au travers des lames.
Nous partirons, cette fois chacun pour soi,
en notre bateau de souvenirs,
bâbord et tribord,
à la traversée de l’océan
qu’est la vie.
Mieko de Vens
Navigateurs à vie Moi capitaine, vous marins et mousses, supérieur à ni l’un ni l’autre, nous avons ensemble pris le large dans l’océan de rêve, rêve d’enfance, pour un été de conte de fées, en bateau d’origami, nuit et jour aux caprices du ciel : le soleil qui nous écrasait, les rafales qui nous défiaient, la pluie qui nous fouettait, les tonnerres et éclairs qui nous menaçaient, courageux et souverains, nous les avons bravés. Le rideau tombé, les voiles baissées, nous ne tiendrons plus jamais notre féra dans nos mains, toi à la tête, moi à la queue, arborant notre fierté, notre esprit de liberté. Ces habits de fête, habits de magie, ne sortiront plus de la garde-robe. Nous n’avons pas rêvé, non, nous l’avons vécu au vrai. C’était moi capitaine, c’était toi marin. Le temps passera entre les mailles du filet. Mais nous sommes tous navigateurs à vie. Les nœuds marins resteront à jamais solides. Notre féra aux écailles d’argent reprendra son souffle à notre appel et nous, déroutés, guidera au travers des lames. Nous partirons, cette fois chacun pour soi, en notre bateau de souvenirs, bâbord et tribord, à la traversée de l’océan qu’est la vie. Mieko de Vens