Mon vieux four à micro-ondes
Mon vieux four à micro-ondes
Après plus de 34 ans de bons et loyaux services journaliers, il s'est éteint ce soir d'été sans crier son dernier 'Ding!'.
Ce modèle basique, sans grill, le Miostar AT736 datait de 1988, une époque où l'obsolescence programmée n'était peut-être pas encore sytématiquement intégrée dans leur conception.
Retrouvé dans une publicité du journal La Liberté du 20 octobre 1988, ce modèle coûtait alors 430 chf.
Nous l'avions 'hérité' lors de notre déménagement en 1991, un cadeau de la part de l'ancien locataire, un célibataire philippin rentrant au pays après 2 ans de mandats onusiens. Il nous avait convaincu de son utilité pour décongeler, réchauffer et cuire des aliments.
Nous avons alors vite apprivoisé la 'bête', et l'utilisions quotidiennement notamment pour réchauffer les tasses de thé et les restes de nos repas.
Etant les premiers dans notre entourage à en avoir un, nous attisions la curiosité parfois méfiante de nos amis.
Bien qu'inventé en 1945 aux USA, ce n'est que dans le milieu des années 1970, avec la miniaturisation de l'éléctronique, q'il devient accessible aux foyers, d'abord américains et asiatiques.
Extrait d'un article du journal 'Le Monde' du 15.01.1981:
"Près de vingt millions de fours à micro-ondes fonctionnent actuellement dans le monde, chez des particuliers (leur utilisation en restaurants et cantines étant plus importante). Aux États-Unis, le taux d'équipement des foyers a atteint 18 % à fin 1980, les acheteurs étant surtout des jeunes ménages et des familles de plus de trois enfants. C'est le Japon qui a le taux d'équipement le plus élevé, puisqu'il était déjà de 26 % à fin 1978. En Europe, la Grande-Bretagne vient en tête, et cent cinquante mille appareils y ont été vendus en 1980. En Allemagne fédérale, les ventes s'accélèrent : quatre-vingt mille fours en 1980 contre onze mille en 1975."
En Suisse, les cantines et restaurants s'équipent dans les années 1970/1980, mais il faut attendre l'arrivée des fours 'made in Japan' et la fin des années 1980 pour que les prix deviennent accessibles au grand-public.
Selon un article du journal 'Construire' du 13.04.1988, 60'000 fours ont été vendus cette même année en Suisse.
Aujourd'hui plus de 90% des foyers européens en sont équippés, et il fait souvent partie de la batterie de cuisine intégrée dans les nouveaux appartements.
Dans la jungle des appareils électro-ménagers nul ne semble avoir autant soulevé de polémiques.
Un article (PDF) du journal Le Matin du 17.07,2015, publié sur le site des HUG, intitulé 'Le Micro-Ondes, 70ans de débats' en fait le rappel.
En février 2015, l’émission A bon entendeur de la Radio télévision suisse (RTS) a consacré un reportage au four à micro-ondes:
« Réchauffer des aliments, et même les cuire, avec des ondes ? Dès son lancement, le four à micro-ondes a suscité beaucoup d’interrogations et d’inquiétudes : de quelles ondes s’agit-il ? Sont-elles dangereuses ? Quels effets ont-elles sur la qualité nutritive des aliments ? Soixante ans après son invention, nombre de mises en garde circulent et bien des idées reçues ont la vie dure. […] »
rts.ch/emissions/abe/2015/vide...
Et sur Notrehistoire.ch, le reportage ABE au salon des arts ménagers de Genéve, où le four micro-ondes et d'autres inventions sont bien 'décotées' par le journaliste Alain Décotte en 1980:
Et à voir ou revoir ici, l'émission A Bon Entendeur du 21.08.2012:
"La révolution de l'électroménager
Personne ne peut s'imaginer vivre sans four micro-ondes ou sans aspirateur. Et personne ne voudrait laver à nouveau ses habits à la main. Mais si le développement de l'électroménager a permis libérer du temps pour d'autres activités, il est aussi à l'origine d'objets inutiles, ineptes et à la durée de vie programmée."
21.08.2012 23 min
Chère Emily
Comment peut on dire que personne ne peut s'imaginer de vivre sans four à micro ondes et j'en passe. Juste dingue car en réalité la majorité des gens aimerait je suppose justement vivre sans tous ces engins bruyants nous prenant notre temps d'une façon pas absolument nécessaire. En réalité il suffirai de re adapter notre style de vie
Pour ma part j'ai perdu tout plaisir de cuisiner depuis que j'ai perdu une vraie vielle cuisine à bois et une autre au gaz dans ce lieu que j'appelle une vraie cuisine, sans parler des fourneaux à bois pour chauffage ( bien que décrié à présent ). Et pour ce qui est des micro ondes je les haïs carrément et je m'en passe personnellement avec le plus grand plaisir. Pour en venir au linge, plus on vit dans des appartements semi-voir moderne, plus on en dépend du lave linge et c'est normal puisque tout est fait pour que la moindre goutte eau au sol risque de vous couter cher et que l'ambiance de charme au lavage à la main n'y est absolument pas. Donc effectivement à quoi bon perdre son temps et ses forces précieuses le plus souvent juste pour faire bien au travail. L'aspirateur de nos jours on arrive enfin aux modèles un peu robotisés et c'est bien ainsi puisque un aspirateur n'a aucun charme dans quelques style d'habitation que cela soit. Et merci pour avoir relevé le fait de la mauvaise foi concernant la création d'horreurs volontairement prévus à la casse le plus rapidement possible tout en les faisant passés pour solides et surtout indispensables.
Sans oublier que tous ces engins sont souvent source de concours entres ménages bien plus qu'objet de partage
Amitié Renata
La toute première fois que j'ai vu un four à micro-onde, c'était au cinéma. Dans "E.T." de Steven Spielberg - tout au début du film, lorsque les enfants mangent seuls avec leur mère, on aperçoit courtement l'objet. Je me rappelle m'être tournée vers ma mère avec qui je regardais le film pour savoir ce qu'était cette drôle de boîte, mais elle l'ignorait aussi. C'est un peu plus tard, au milieu des années 1990, que le micro-onde est arrivé chez nous. Nous aussi nous l'avons hérité. Une tante branchée et toujours à l'affût de la nouveauté avait racheté un modèle à plateau-tournant et nous cédait son premier micro-onde, dont le format était très imposant. Cette machine magique, ma mère la présentait à tous nos invités qui en étaient complètement ébahis. Il y avait quelque chose de surnaturel dans son fonctionnement. Un mystère hypnotique, proche du changement biblique de l'eau en vin, car ce qui était froid devenait soudainement chaud. Une poignée de secondes suffisait: un vrai miracle! Lorsque ma grand-mère marseillaise découvrit l'objet. Elle lui tourna autour, incrédule. Elle ouvrit et referma la porte plusieurs fois, puis tourna la molette de règlage en tous sens. Comment diable cette machine était capable de remplacer une vraie cuisinière? Par quel artifice? Elle n'appréciait pas cette concurrence et regardait l'engin d'un très mauvais oeil. Surtout que ses fils projetaient secrètement de lui en offrir un à Noël pour l'aider au quotidien. Pour vaincre son scepticisme, il fallut ruser comme Caton l'Ancien avec sa figue devant le Sénat romain. Mes parents organisèrent une démonstration. Les restes d'un plat confectionné par ma grand-mère furent placés dans le micro-onde: la machine s'alluma, on entendit son ronronnement caractéristique (si quelqu'un sait comment s'appelle ce chant, merci de me l'indiquer) et au tintement de la cloche électronique, tout était prêt! Ma grand-mère goûta et dit (avec l'accent du midi, bien entendu): "Pardi, c'est bien bon! C'est tout le savoir-faire d'une vraie cusinière qui vous tombe dans la gorge!". Son visage irradiait et le micro-onde fut immédiatement adopté. Sommet de la coquetterie: ma grand-mère couvrait son micro-onde d'un napperon quand il n'était pas utilisé, preuve qu'elle le chérissait.
Merveilleuse histoire de votre gd-mère du midi. Cela me rappelle la célèbre publicité française de 1980 de la Mère Denis et son lave-linge. Et je n'avais pas remarqué le four dans E.T. Merci