Szegedin et Debreczen sont deux localités hongroises, relativement éloignées l’une de l’autre. Le tableau partiellement rédigé en hongrois fait partie de la collection d’Henri Mutrux-Bornoz conservée aux Archives cantonales vaudoises (cote PP 747/194).

Henri Mutrux-Bornoz (1906-1992) fut commandant en chef de la police de Lausanne de 1946 à 1970, après avoir suivi des études de médecine à l’Université de Lausanne et de criminologie à Lyon. Entre 1934 et 1937 principalement, il parcourt les cinq continents afin de recueillir une abondante documentation, dans plus de trente pays, afin de démontrer les méthodes de criminologie qu’il a lui-même élaborées. Bénéficiant d’une réputation internationale et spécialiste des empreintes digitales, il écrit de nombreux ouvrages scientifiques traitant de criminologie : La police moderne au service du public (1948), Confidences d'un policier (1977) et Sherlock Holmes, roi des tricheurs (1978). Parallèlement à son activité principale, il enseigne la chimie à l’Ecole suisse de droguerie à Neuchâtel (1958-1962) et s’adonne à la littérature.

Collectionner les empreintes digitales d’homosexuels ou d’homosexuelles n’a évidemment aucun sens, aucun trait physique de pouvant indiquer l’orientation sexuelle d’une personne. En outre, le fait que Mutrux développe ses théories en criminologie durant les années 1930 ne peut manquer d’être mis en relation avec les idéologies fascistes et nazies qui au même moment développent des théories antisémites, racistes, homophobes et discriminatoires fondées sur les caractéristiques physiologiques des personnes.