LE BOUC ET LES DANSEURS (20)
Les jeunes gens de Grimentz se réunirent un soir, à la nuit tombante, et s'en allèrent à Boka pour y danser. Un seul manquait. Ses camarades, on ne sait trop pour quelle raison, ne l'avaient pas invité, ni renseigné sur l'endroit du bal. Malheur en prit, car le jeune homme, plein de jalousie, se vengea. Il put connaitre le lieu de la danse et s'y rendit en cachette avec un bouc. Chemin faisant, il se réjouissait de la belle peur que sa farce allait provoquer: Quand ces messieurs danseront, je lâcherai la bête sur eux. Vous allez les voir courir ! » Sans être aperçu, il entra dans un chalet, y prit une grosse planche et monta dans le fenil. La porte donnait sur le pré où l'on dansait. Il y glissa la planche qu'il disposa en bascule sur le seuil et poussa le bouc en avant. L'animal, dans l'impossibilité de se retenir sur le plan incliné, fit un saut et tomba au milieu des danseurs. Ce ne fut qu'un cri: « Le diable ! le diable ! Sauvons-nous.
Photo, collection Lambert Zufferey
Contes de Grimentz, par Robert Loup, professeur. Archives du Nouvelliste valaisan du 1 septembre 1928. Extraits des cahiers valaisans de folklore de l'abbé Luyet.
J'ai beaucoup de plaisir à lire ces différents récits, si révélateurs d'une certaine manière de penser et d'une certaine époque. Pourquoi ne pas les mettre dans le groupe "contes et légendes de la Suisse" ?
Oui merci Claire, ils se racontaient lors des "veillées" dans nos mayens et devaient probablement faire peur, surtout aux plus jeunes oreilles !