Repérage
Manifeste contre l'aménagement de la place de la Riponne

Manifeste contre l'aménagement de la place de la Riponne

19 octobre 2013
Martine Desarzens
Martine Desarzens

Constitué d'une poignée d'artistes idéalistes soixante-huitards, le groupe Impact, est né en 1970; (Jean Scheurer, Jean-Claude Schauenberg et Henri Barbier), gère une galerie prospective et mêle l'art à la vie publique dans des manifestations joyeusement provocatrices.

Telle la fameuse «Action Voitures» en 1976. Pour fustiger le ratage urbanistique de la place de la Riponne, elle propose - moulages de VW Coccinelles à l'appui - de transformer le Musée des beaux-arts en parking.

Cette manifestation très provocatrice appelée "L'Art de la rue" a attiré une foule immense mêlée de tous les médias, d'artistes, d'amis, de lausannois d'autorités politiques également offusqué de la laideur de la place de la Riponne, et autres gens ! A cette époque les autorités de la Ville de Lausanne valorisent les routes très larges et les voitures. Nous étions pas mal de lausannois à manifester notre mécontentement !

L'événement était très impressionnant avec ces WW Coccinelles blanches, moulées en papier mâché, portées par les artistes qui entraient dans "la Chapelle Sixtine" de l'art; un Musée d'art offrait un spectacle juste hallucinant: le monde à l'envers...le message de la laideur urbanistique de la Place de la Riponne a passé 5/5, le lendemain la presse a relaté cet événement dans tous les médias.....

A Lausanne, deux agents déclencheurs ont amorcé l'ouverture à l'art contemporain: le groupe Impact avec sa galerie (1968-1975) et ses actions en ville. Dopés à l'utopie et aux grands projets généreux, il voulait à la fois brancher Lausanne sur la scène internationale dans ce qu'elle avait de plus prospectif et expérimental et faire descendre l'art dans la rue à l'enseigne de «l'art pour tous» ou du «Art Power».

René Berger, directeur du Musée des beaux-arts de 1962 à 1981, avait à cœur d'y présenter l'art en train de se faire, notamment grâce à ses trois Salons des Galeries-pilotes (1963, 1966 et 1970).

La postérité de l'autre passion de René Berger n'a pas été moins considérable, puisqu'il s'agit de l'art vidéo dont il a été l'un des théoriciens et promoteurs de la première heure, bien que longtemps sans grand écho. Les pionniers de l'art vidéo en Suisse - et protagonistes de la première génération de vidéastes en Europe - étaient tous romands. Il les appelait affectueusement «les mousquetaires de l'invisible». Ils avaient noms Muriel Olesen, Gérald Minkoff, René Bauermeister, Janos Urban, et Jean Otth.

Deux d'entre eux étaient lausannois: Janos Urban qui, en philosophe expérimental, s'employait à déjouer les stéréotypes de la pensée et du regard, et Jean Otth, véritable «tête chercheuse» de l'art vaudois qui, avec un regard de peintre mais à travers l'outil cathodique puis informatique, interroge les stratégies du regard et de l'image et les nouveaux rapports au réel et à l'imaginaire induits par les nouvelles technologies. Dès 1979, son enseignement à l'école d'art a profondément marqué ses étudiants par son attitude d'éternelle curiosité et interrogation expérimentales.

Groupe Impact: http://www.circuit.li/?archives&expo_id=57

Jean Scheurer: http://www.jeanscheurer.ch/bio.html

Jean-Claude Schauenberg: http://esf.ch/schauenberg/

Janos Urban:http://www.sikart.ch/kuenstlerinnen.aspx?id=4002322

Jean Otth:http://www.mamco.ch/expositions/encours/Otth.html.

René Berger:http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Berger

René Berger: http://www.rts.ch/archives/tv/culture/voix-au-chapitre/3459616-rene-berger.html Une émission consacrée à l'ouvrage «La mutation des signes» de René Berger, directeur du Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne. Catherine Charbon l'a rencontré en juin 1973, lors de la préparation de la 6ème Biennale internationale de la tapisserie.

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