Le coteau qui descend au Molard jusqu'à la route de l'Etraz, entre Mont et Féchy, s'appelait autrefois "Balgels" ou "Bougels". Bien exposées au soleil, ces pentes devaient évidemment tenter des amateurs de bon vin. La moitié ouest du coteau, qui est arrosée par le Rupalet, appartenait au seigneur du Mont, la moitié est, à un prêtre du nom de Marin. Le premier, en 1177, appela des moines de l'abbaye de Citeaux en Bourgogne, lesquels venaient de fonder le couvent de Bonmont, au-dessus de Nyon, et leur fit cadeau des terres de Bougels, tandis que le prêtre possesseur du terrain au-dessous de Bougy appelait des moines des Romainmôtier qui se rattachaient à une autre abbaye, celle de Cluny, également en Bourgogne. Il y eut donc, dès le XIIe siècle, deux clos séparés, dans ce vignoble de Bougels. Celui de Rupalet est devenu plus tard celui de l'Abbaye de Mont, l'autre celui de Malessert, tous deux en bordure de la route de l'Etraz.

Bougy fut bientôt pourvu d'un lieu de culte, mais par économie on l'installa dans une fromagerie, qu'on surmonta d'un clocher après en avoir renforcé les angles, et avoir percé une porte à l'aspect ecclésiastique pourvu d'un auvent. Cette singulière église qui existe toujours au-dessus du village, sur le chemin du Signal-de-Bougy, fut sérieusement menacée par des glissements de terrain au début du siècle.

Aujourd'hui, cette ancienne église est le bâtiment de l'Administration communale de Bougy-Villars. Commune du district de Morges, elle possède une surface de 178 hectares, pour 450 habitants, lesquels se nomment » les Bodzérens ».

Craignant le pire, la commune construisit plus à l'est, en bordure de la route d'Aubonne, une nouvelle église à l'aspect quelque peu tessinois. Admirablement située au-dessus des vignes, elle attire les regards par sa blancheur.