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Lausanne - Anciennes Halles aux locomotives CFF

Lausanne - Anciennes Halles aux locomotives CFF

24 juillet 2013
Sylvie Bazzanella
Sylvie Bazzanella

Les anciennes halles des CFF appelées à être démolies pour faire place, dans un premier temps, au Musée des Beaux-Arts. L'ouverture est planifiée pour 2016.

Cette première étape s'inscrit dans le projet Pôle muséal mené par la ville de Lausanne.

La grande baie vitrée, côté nord du bâtiment

De grands espaces lumineux où sont présentés occasionnellement des expositions dont celle de Visarte.Vaud, ainsi que d'autres événements passés et à venir.

Mais le plus souvent, des locaux vides, silencieux, aseptisés...

Ce site à son histoire; le quotidien des hommes à la tâche pénible, le bruit des machines, la poussière, la chaleur, les odeurs aussi. Souvenons-nous :

La nuit des locomotives

Toute la nuit, des locomotives, des « loc » comme disent les cheminots, rentrent au dépôt. Acheminées sur leur voie de garage par un chariot, elles sont graissées et remises en état pour être prêtes au départ à l'aube du jour suivant.

Dans la vaste halle où battent doucement les tachymètres, les locomotives reposent au-dessus des fosses comme de grosses baleines somnolentes. A leurs côtés, sur la pierre, gisent les frêles carcasses des pentomètres, sans lesquels les « loc » ne sont plus que des corps privés de mouvement. Et des flancs des machines se détachent les silhouettes minuscules des hommes qui manient toute la nuit la burette à huile et la pompe à graissage.

Tout près, dans le petit bâtiment où on lave les locomotives, une scène mythologique s'esquisse au travers de la buée brûlante. De la fosse profonde où se lovent de formidables projecteurs, un homme, - scaphandrier en ciré et hautes bottes de cuir, - dirige contre le ventre de la machine, le faisceau brillant d'un jet à 80 degrés. Sous la gifle brutale de l'eau bouillante, la terre et la boue se pulvérisent, que la locomotive ramène de ses voyages, collées aux entrailles. Demain, elle étincellera, prête de nouveau à cingler, dans la tempête de ses moteurs, vers les libres espaces où le vent tourne autour de ses flancs noirs.

Article tiré de la Gazette de Lausanne du 7 décembre 1950.

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