Françoise Clément est cheffe du département Documentation et Archives de la TSR. A l'occasion de la Saint Nicolas, elle s'est remémoré une expérience personnelle que d'aucuns pourraient considérer comme traumatisante…

«Elle arrive, la Saint Nicolas, et parfois même un peu trop vite! A l'instar de ce qui se passe dans cette famille bulloise, Saint Nicolas passait chez nous et distribuait des biscômes, mandarines, cacahuètes, aux enfants sages et des verges à ceux qui ne l'avaient été que modérément.

Les enfants attendaient cet événement avec ce mélange de crainte et d'envie qui caractérise bon nombre de fêtes et de traditions de chez nous. Le fait de ne pas savoir quel soir ni à quelle heure Saint Nicolas allait passer ne rendait l'épisode que plus excitant.

Serait-il au courant des dernières bêtises, ou des mauvaises notes tues? Comment faisait-il pour toujours tout savoir, même ces petits mensonges, ces oublis fortuits? Son petit doigt qui lui parlait, probablement.

Mais ce soir-là, à la maison, le ramdam était encore plus grand que d'habitude, à en juger par les allées et venues incessantes de mes parents, qui montraient bien des signes d'agacement. Ou était-ce juste des rires qu'il était plus convenable de cacher à ceux qui croyaient encore à Saint Nicolas?

Il aura fallu attendre des années pour que ma mère avoue que le Père Noël, qui était déjà un peu vieux et perdait la boule, et qui avait goûté, par politesse, à tous les vins chauds qu'on lui avait présentés, s'était en fait trompé de soir. Il se présentait donc chez nous sans savoir les noms des enfants, ignorant des informations cruciales que mes parents lui remettaient en cachette, avant qu'il n'arrive, bien évidemment.»