J'y était....D'abord à l'intérieur (responsable de la scène), puis heureusement, à l'extérieur....

Samedi 4 décembre 1971, le Casino de Montreux est en feu, Robert Di Salvo se souvient bien de l'événement et partage avec nous ses souvenirs :

RDS: Les publications des membres de notreHistoire nous permettent de nous replonger dans le passé, de raviver des souvenirs, agréables ou pas. Ceci est particulièrement vrai s’agissant des événements pour lesquels les archives familiales et personnelles sont inexistantes ou fort peu fournies.

L'après-midi de l'incendie, j’étais à la maison avec mes parents, à Territet. Je ne me souviens pas comment nous avons été informés du déclenchement de l’incendie. Nous nous sommes rendus sur place, à pied vraisemblablement car plusieurs routes autour du Casino ont été fermées à la circulation par la police.

Nous étions à peu près à l’endroit où la photo a été prise, en haut de la rue Stravinsky, dans l’attroupement qui s’était constitué. Manifestement rien n’allait pouvoir être sauvé. Pour mon grand-père maternel Edouard Visinand et ma mère ce fut, plus que l’incendie d’un bâtiment du patrimoine montreusien, une blessure personnelle.

Mon grand-père était électricien à la Société Romande d’électricité (SRE), il travaillait également au Théâtre du Casino les soirs de spectacle. Je ne sais toutefois pas quelle était sa fonction exacte ni jusqu’à quand il a officié. Ma mère l’accompagnait souvent dans la première moitié des années 1950, en quête de dédicaces auprès des nombreuses vedettes de music-hall, surtout françaises, qui venaient se produire à Montreux. Elle avait renoncé à être « chasseuse d’autographes » depuis son mariage en 1956, mais avait laissé sa collection de photos dans le local où travaillait son père et tout est parti en fumée ce jour de 1971.

Je n’y suis allé qu’une seule fois. En 1962, mon grand-père m’avait emmené, avec mes parents, voir la compagnie des marionnettes de Salzbourg interpréter « L’enlèvement au sérail », opéra de W.-A. Mozart, un vrai moment de magie.

Compte rendu du Journal de Montreux du 5 novembre 1962 voir: scriptorium.ch/zoom/445639/vie...

Mon grand-père en a voulu à ceux qu’il tenait pour responsables de ce désastre, Raymond Jaussi, directeur de l’Office du tourisme à l’époque, et Claude Nobs, sous-directeur dudit office, parce qu’ils faisaient venir à Montreux tous ces jeunes « béatniks » (écrit comme il le prononçait), dont faisait certainement partie celui qui avait causé l'incendie du "Sablier" lors du concert de Frank Zappa.