Vacances en famille chez José, le catalan, dans la Drôme en Haute-Provence.
Vacances en famille chez José, le catalan, dans la Drôme en Haute-Provence.
Un dimanche matin de juin 1958, alors que nous prenions notre petit déjeuner familial au jardin à Aran; notre père nous parla du livre; « L'homme qui plantait des arbres » de Jean Giono.
Nous aimions beaucoup lire, et Giono faisait partie des auteurs que nos aimions à cette époque: Manosque, la Haute-Provence, les vacances, nos voyages en voitures; et nous voilà parti dans un projet familial de vacances en Haute-Provence pour l'été 1958.
Vers le 15 juillet nous voilà roulant dans notre vieille Peugeot; les quatre enfants serrés derrière et nos parents devant, chacun au volant à tour de rôle sur la Nationale 7 à compter les platanes, à jouer au zing- zing dans les vieux bistrots français aux arrêts pour reprendre de l'essence et boire un café pour nos parents et des sirops grenadine pour nous; enfants nous adorions ces voyages.
Lors d'un arrêt dans un bistrot à Saint-Ferréol, aux Gorges des Trente-Pas, dans la Drôme; des habitants de la région nous ont orienté vers un domaine où nous pourrions poser nos tentes de campings.
Il faut dire que lorsque le clan Desarzens se déplaçait, la voiture était bourrée de sacs avec des livres, des crayons de couleurs, de peintures des blocs de papier, la guitare de ma sœur Isabelle et le chat Vivaldi. (roux comme Vivaldi)
Vacances en voiture voir ;http://www.notrehistoire.ch/group/victor-desarzens/photo/33771/
Nous nous sommes installés au bord d' une rivière au pied du Col Renard; le soir un homme est arrivé pour nous dire que nous ne pouvions pas rester dans cette propriété privée; à la vue de quatre enfants, mes parents, le feu pour cuire notre ratatouille dans une vielle marmite de scout ; l'homme s'est approché : c'était José le Catalan qui cultivait le domaine pour une propriétaire.
Le même soir, José est venu avec un petit tonneau de vin qu'il portait sur l'épaule; il a mangé avec nous, mes parents et lui ont bu le vin; nous écoutions leurs conversations puis tranquillement, nous les enfants, nous sommes endormis avec comme fonds sonore les cigales, le bruit de la rivière et les chants espagnols de José le Catalan qui était devenu un ami pour la vie.
Le domaine était complétement à l'abandon ; il était immense, nous accompagnions José pour chercher du bois, travaillons la terre avec lui, faisons des cueillettes de mirabelles jaunes et sucrées, de lavande sauvage et si odorante.
Durant des années nous avons passé nos vacances chez José qui nous prêtait les 3 minuscules maisons. Nous sommes devenus très amis.
Beaucoup plus tard lorsque notre père allait prendre sa retraite, il a choisit de quitter la Suisse pour acheter un petit mas dans cette région de la Drôme que nous aimions tous: notrehistoire.ch/entries/2PDBm...
Sur la photo prise par notre mère Louky, on voit Victor avec José en redescendant de la montagne après une journée de travail de bûcheronnage dans la montagne avec José, sa mule et son chien Fidelio.
Chère Martine, je reviens, l'ayant gravée dans ma mémoire, vers cette merveilleuse histoire que tu nous donne à écouter, oui merveilleuse et que je vois comme exemplaire, pas comme exemple de bonne conduite naturellement, mais illustrant un fait qui m'apparaît comme évident, certains êtres, comme ton père, c'est ainsi qu'il m'apparaît clairement, loin d'être effrayé ou craintif, ou suspicieux, ou encore désapprobateur, non ce genre d'être laisse entrer et invite le monde du rêve, de la fantaisie, de l'imagination, même l'imaginaire et le métamorphose, à la façon d'un génial "bricolage", d'où nait des enchantements à partager...
Cher Philippe, merci; tu décrits si bien qui était notre père Victor et ses amis artistes de cette époque juste d'après guerre; milieu dans lequel nous avons eu le grand bonheur de grandir. Enfants nous ne savions pas que nous faisons partie d'un groupe dans la société; celui où tout était possible, où ce que j'aime appeler ; * l'intermaginaire* était possible, ce monde que nous avons absorbé avec bonheur comme des éponges; monde qui nous a nourrit, où nous étions toujours aimé par ces amis artistes qui ont souvent fait nos portraits d'enfants ou écrit des petits poèmes, et toutes ces belles rencontres permises par notre père toujours curieux des autres......C'est beaucoup plus tard que mes parents ont acheté le Mas du Mour près de Nyons, dans cette régions que nous adorions. Aujourd'hui, le mas est propriété des trois enfants de mon frère et ma belle soeur Lise et Jean-Marie Desarzens......
Chère madame Martine Desarzens
Merci beaucoup pour tous ces partages avec vos commentaires toujours très consistant en reconnaissance profonde envers ceux et celles, qui ont su vous rendre heureuse à tout jamais
Et voici encore le lien vers le Mas de Mour :
notrehistoire.ch/entries/2PDBm...
Amité Renata