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Tombeau des allemands, St-Gingolph

Tombeau des allemands, St-Gingolph

1 juin 1919
Ernest Kissling
Claude Kissling

Cette photo a été prise, en juin 1919. A gauche de l'image notre père, Ernest Kissling, lors d'une excursion au tombeau des allemands.

Claude Henri et Pierre André Kissling

LE TOMBEAU DES ALLEMANDS

siglestgingolphmini.1273004060.jpgIl existe, dans la montagne toute proche, un curieux endroit de par le nom qui lui a été donné : le Tombeau des Allemands. Ce lieu est situé en Suisse et n'a rien à voir avec un monument funèbre ni avec une opération militaire datant de la Seconde Guerre Mondiale. Les habitants de la région connaissent bien l'endroit et l'ont toujours évité. Par contre bien des étrangers et des Suisses allemands, d'où son nom, s'y sont fait surprendre et ont péri.

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Il s'agit en fait d'un raccourci de montagne dont la pente et la morphologie ne permettent aucune prise pour se raccrocher en cas de dérapage ou de glissade. Nombreux ont été ceux qui, retournant d'une excursion en montagne, ont cru pouvoir rejoindre plus tôt St-Gingolph et son embarcadère et sont morts en chutant à cet endroit. Il existait bien un panneau d'avertssement, mais celui-ci n'était rédigé qu'en français.

LE TOMBEAU DES ALLEMANDS

Petite précision, concernant ce lieu dit « Tombeau des allemands ».Au début des années 1980, j'étais au Collège des Missions, au Bouveret. Un prêtre, le père RAEMY nous avait dit avoir vécu la 2ème guerre mondiale, alors qu'il avait une vingtaine d'années. Il nous a raconté plusieurs anecdotes, ainsi que celle du tombeau des allemands. Selon ses dires, trois soldats allemands qui se trouvaient du côté de Saint-Gingolph/France,partirent en patrouille et avec le brouillard s'égarèrent, du côté suisse. Ils tombèrent et dévalèrent ce fameux précipice. Tous furent tués et l'on donna ce nom en souvenir de ces trois soldats allemands.

  1. Sur une carte postale des années 1900, visible sur internet, figure bien la mention « Eglise de Novel et le Tombeau des Allemands ». Le nom est donc ancien.

Rédigé par : BRUNNY Sébastien

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  • Sylvie Bazzanella

    Contrairement au prêtre Raemy, les habitants de Novel disent que ce lieu tragique n'a rien à voir avec la guerre. Ce sont des voyageurs allemands qui ont emprunté ce dangereux raccourci, et y ont fait une chute mortelle.

  • Hugo Schneeberger

    • Le mardi 26 août 2014, par un temps pluvieux, j'ai entrepris la randonnée "Lac de Tanay" vers St.Gingolph selon l'itinéraire indiqué dans le guide "La Suisse à pied / Chemin des cols alpins". Pour une raison que je ne m'explique pas encore aujourd'hui, arrivé au Lac de Lovenex, je me suis trompé de direction. Au lieu de prendre le lac par la gauche, je me suis engagé sur un chemin balisé vers la droite. Quelques centaines de mètres plus loin j'ai fait une glissade sur le dos sur environs 30 mètres, dans un terrain pentu de graviers et pierres en direction du lac de Lovenex. Après avoir repris mes esprits et constaté que je souffrais, heureusement, que de fortes contusions au sacrum et aux coudes ainsi que d'abrasions aux poignets, je suis reparti, malheureusement, sur la droite du lac, en quête d'un chemin. D'errances en errances, pendant plus d'une heure, je me suis retrouvé dans un endroit escarpé de pierres, d'humus et de sapins, sorte de cul-de-sac, où je me suis senti épuisé et le retour en arrière ne m'était plus possible et devant c'était quasiment l'abîme mortel. Après avoir bien consulté ma carte au 60'000 millième, j'en suis arrivé à l'effrayante constatation que je me trouvais précisément dans le sinistre "tombeau des allemands". Il devait être 11h ou 12h, ayant perdu ma montre et mon portable dans la glissade, je me situais mal dans le temps. Une fois que la brume se fut levée, j'ai constaté que le village français de Novel se trouvais en face de moi, au fond de la vallée, à environs 1500 à 2000 mètres à vol d'oiseau. A plusieurs reprises et pendant de longs moments j'ai crié "au secours, SOS, oh!oh!" dans le faible espoir (une cascade bruyante, à 100 ou 200 mètres sur ma gauche, semblait couvrir mes appels) qu'une personne puisse m'entendre. A la tombée de la nuit, j'ai cessé mes appels, résigné à passer une nuit angoissante dans le froid et la pluie. Vers 19h58 (selon mon appareil photo) j'ai sursauté en entendant le vrombissement d'un hélicoptère blanc et rouge . Après avoir fondu en sanglots d'émotion à l'idée qu'on était déjà à ma recherche, après environs 8 heures d'angoisses. Je me suis mis à flasher à plusieurs reprises avec mon appareil photo, à agiter mon protège sac à dos de couleur orange pour aider à mon repérage. Après environs 30 minutes de vols de repérages de l'hélicoptère, deux guides d'"Air-glaciers", robustes et bien équipés sont arrivés sur mon lieu de désolation pour me sortir de là. Le propriétaire d'un chalet de "En Clarive" (hameau suisse en face de Novel) ainsi que sa sœur et son beau-frère ont entendu, vers 18h30, mes appels et ont engagé les recherches. Une chance inouïe alliée à la perspicacité de trois personnes à qui je dois la vie auront fait de moi un miraculé de ce "tombeau des allemands". J'associe évidemment à ce sauvetage toute l'équipe d'"Air-Glaciers Valais", qui, au péril de leur vie, dans des conditions que j'estime difficiles, sont venus me sauver dans cet endroit au nom sinistre.

Claude Kissling
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15 avril 2012
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