Chapelle du trétien

Chapelle du trétien

23 octobre 2011
Patrick Darbellay
Patrick Darbellay

<a href="">Notre-Dame des Sept-Joies à la chapelle du Tretien (Salvan)</a>

L'an de la famine 1816 est resté gravé dans l'histoire du début du XIXème siècle, ce fut l'année qui n'a pas connu l'été dans toute l'hémisphère nord, suite à l'éruption du volcan Tambora en Indonésie.

Le Valais fut particulièrement éprouvé ; ainsi, à Salvan-Finhaut, pour ne citer qu'un exemple, la famine avait plongé la population dans une misère si grande qu'on n'y comptait plus que vingt ménages. C'est à cette heure si triste qu'on eut la pensée d'élever un oratoire à Notre-Dame de « Tout-Pouvoir ».

En corvée, on se mit à préparer les matériaux nécessaires, le bois, les pierres ; la chaux fut faite sur place, à l'orée de la forêt ; près du Lavancher, on voit encore les ruines du four qui a servi à cette fin. Chacun voulut y apporter sa part de générosité, les maçons et autres maîtres d'état furent nourris à tour de rôle par les familles du village.

La chapelle fut inaugurée le 11 juin 1819. L'acte d'érection, signé et scellé par l'Abbé de St-Maurice, Etienne IeT Pierraz (1808-1822), nous apprend que le vocable proposé tout d'abord fut changé et la chapelle dédiée à Notre-Dame des Sept-Joies. Voici l'essentiel de l'acte d'érection conservé aux archives de la famille Bochatay R., au Tretien :

« Monté à Salvan, le 10 juin, l'Abbé s'est transporté le lendemain au village de cette paroisse, dit le Tretien.

accompagné de MM. Jean-Baptiste Helzelet, chanoine régulier, curé de Salvan, Jacques Vauthier, chanoine régulier du Grand-Saint-Bernard, vicaire de Salvan, Louis Gross, chanoine régulier, notre profès, ainsi que d'un détachement militaire, qui était venu au devant de lui jusqu'à Salvan. » Nous lisons ensuite : « En présence du dit peuple rempli d'une sainte joie, nous avons fait la consécration d'un autel portatif en vertu du pouvoir quasi épiscopal dont nous jouissons en ce lieu, de même aussi fait la bénédiction de la chapelle tout récemment érigée aux frais et dépens des gens de ce village et cela au nom de Dieu, sous le titre de la fête des Sept-Joies de la Bienheureuse Vierge Marie, tombante le treize novembre et à chômer ledit jour de chaque année, sous la charge de trois messes de fondation promises et payables par le peuple du dit village. »

L'autel a été donné par Mgr Etienne II Bagnoud, Révme Abbé. C'est celui de l'ancienne chapelle de Saint-Théodule, située jadis au pont de St-Maurice et détruite à l'époque du Sonderbund. Un tableau, aux armes de l'Abbaye, représente la Mère du Sauveur.

En 1934, la générosité des fidèles permit d'orner cette gracieuse chapelle de vitraux représentant Notre-Dame des Sept-Joies, saint Joseph, saint Maurice et saint Antoine. Le sanctuaire de Marie a sa petite sacristie et sa tribune. On y célèbre la sainte messe une fois par semaine et les nombreux assistants prouvent qu'ils aiment bien Notre-Dame des Sept-Joies.

Le sonderbund

Les cantons de Lucerne, Uri, Schwytz, Unterwald, Zoug, Fribourg et le Valais, pour protéger leurs droits souverains et territoriaux, s'engagent, au cas où l'un ou l'autre serait l'objet d'une agression, à repousser en commun cette agression par tous les moyens à leur disposition, en se conformant au Pacte fédéral de 1815 ainsi qu'aux anciens traités. Ainsi est libellé le premier article des cinq articles du pacte secret signé ce 11 décembre 1845 qui sera connu sous le nom de Sonderbund.

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Patrick Darbellay
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23 octobre 2011
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