Informations de l’ordinateur du Groupe Assurance de l’Expo 64 (2)
Informations de l’ordinateur du Groupe Assurance de l’Expo 64 (2)
Retrouvé dans les papiers de mes parents, cet étonnant document fourni par l’ordinateur du Groupe Assurance de l’Expo 64 et qui donne accès à un certain nombre de statistiques et de prévisions sur les questions d’assurance susceptibles d’intéresser mes parents et qui est imprimé par une imprimante à points sur du papier continu à bords troués et détachables.
Le document donne des indications statistiques sur les accidents et les sinistres de l’année 1962 dans le canton de Neuchâtel et en Suisse et propose des assurances à souscrire.
Mais on apprend aussi tout à la fin du document qu’il existe une assurance-expo que l’on peut acheter au prix de Fr. 0.50.
Sans pouvoir m’en rendre compte, il s’agissait des premiers pas de l’informatique et ce devait être extrêmement novateur pour les visiteurs de l’Expo 64.
La première page :
L'ordinateur de l'Exposition nationale suisse de 1964, appelée Expo 64, était le IBM 1410, conçu par la société suisse Contraves.
La grande innovation de cet ordinateur était qu'il permettait aux visiteurs d'interagir avec un système informatique en temps réel. Il s'agissait d'une des premières démonstrations publiques d'un ordinateur accessible au grand public, capable de répondre instantanément à des questions posées via un terminal.
Le IBM 1410 servait principalement à guider les visiteurs de l'exposition. Grâce à un système de questions-réponses, il aidait les utilisateurs à s'informer sur différents thèmes de l'Expo 64. C'était une démonstration avancée des capacités des ordinateurs pour la gestion de l'information et l'interaction homme-machine.
Sa technologie : Ordinateur à transistors (sans tubes à vide) Ses fonction principale :un système interactif de réponse aux visiteurs Son interface une utilisation de terminaux permettant d'entrer des questions
L'ordinateur de l'Expo 64 a marqué une étape importante dans la démocratisation de l'informatique, en montrant au public les possibilités d'un dialogue interactif avec une machine. Une vision précoce de ce qui deviendrait plus tard les systèmes d'intelligence artificielle et les moteurs de recherche modernes.
N'était-ce pas un IBM 1410?
Voir fr.m.wikipedia.org/wiki/S%C3%A...
Le contenu de ces deux pages est aussi extrêmement intéressant pour l'histoire de la société suisse. On comprend facillement que devant ce prodige informatique, le dialogue résonne avec le vécu des personnes qui prennent part à l'expérience. Les statistiques fournies par la machine ont ici valeur de prophétie. Il y a dans la mise en scène de ce dispositif une forme de manipulation qui a certainement profité à plusieurs assurances. Le rapport livré par l'ordinateur, qui est individualisé, agit selon la technique du pied-dans-la-porte décrite pour la première fois en 1966 par les psychologues Jonathan Freedman et Scott Fraser. Cette technique consiste à obtenir quelque chose de coûteux d'une personne en deux temps, selon la théorie de l'engagement.
D'abord, un acte peu coûteux prédispose l'individu à accepter plus favorablement une requête plus tardive bien plus coûteuse. Ici consulter l'ordinateur pour faire le point sur sa couverture assurantielle sert de prémice. L'expérience inoubliable du dialogue avec la machine va permettre aux assureurs de solliciter les visiteurs de l'expo.64 pour leur proposer ultérieurement de compléter leur police d'assurance.
Il est révélateur que le géant Gulliver ait été censuré et que ce rapport qui sert de filet pour appâter le chaland ne l'ai pas été.
voir: Gulliver, géant censuré? bar.admin.ch/bar/fr/home/prest...