L. van Beethoven, Rondo pour piano WoO 6, Lili Kraus, WSOO, Victor Desarzens, 1958
L. van Beethoven, Rondo pour piano WoO 6, Lili Kraus, WSOO, Victor Desarzens, 1958
Ludwig van BEETHOVEN, Rondo pour piano et orchestre en si bémol majeur, WoO 6, Lili KRAUS, Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne, Victor DESARZENS, Musical Masterpiece Society MMS-2192 (P) 1958
Il est aujourd'hui quasiment certain que le Rondo en si bémol majeur WoO 6 de Ludwig van Beethoven était à l'origine le finale du Deuxième Concerto pour piano op. 19, probablement une seconde tentative, faite à Vienne en 1793, d'une première version écrite à Bonn.
Hans-Werner Küthen, Bonn, printemps 2012, dans sa préface à l'édition d'une réduction pour piano parue chez Henle:
"[...] On est désormais certain que Beethoven a utilisé à l'origine le WoO 6 comme finale des deux premières versions du Concerto en Si bémol majeur. Non seulement l'instrumentation est identique, mais on trouve en plus une reprise presque textuelle d'un groupe motivique suffisamment caractéristique du WoO 6 (mes. 346-348 et 353-355) à un endroit proportionnellement comparable dans le Rondo définitif de l'op. 19 (mes. 283-285 et 291-293), la répétition, dans les deux cas, de ce passage accentuant la similitude et excluant le jeu du hasard. Le fait que Beethoven est revenu à son Rondo d'origine de l'op. 19 apparaît clairement dans la source de ce Rondo (partition d'orchestre autographe, Vienne, Archiv der Gesellschaft der Musikfreunde, cote A3, source principale de la présente édition) aux endroits que l'on vient de mentionner et qui furent repris dans le finale définitif. Dans ces mesures de l'autographe viennois, on relève la seule indication d'articulation dans toute la partie soliste. Il est à supposer qu'elle a été ajoutée a posteriori, à la suite de la reprise presque textuelle du groupe motivique, lors de la rédaction du finale définitif. Par ailleurs, l'idée de l'insertion d'un Andante remonte à une notation antérieure figurant dans le cahier d'esquisses «Kafka» (Londres, British Library, cote Add. Ms. 29 801, fol.75v) et prouve, par la reprise thématique, que l'autographe viennois du WoO 6 est une deuxième version [...]
Sa structure présente des traits mozartiens très nets, notamment par l'insertion inhabituelle d'un Andante. La dette de ce mouvement à Mozart est très probablement ce qui a conduit à son élimination à partir de la troisième version du Concerto, qui date de 1794/95. Dans les années 1780, Mozart avait porté le genre du concerto pour piano à de tels sommets, créant de facto une nouvelle référence, que Beethoven dut se réorienter comme le montrent clairement ses quatre versions de l'op. 19 [...]
Le fait que Beethoven ne put se résoudre à mettre l'autographe de ce premier finale au rebut - ni à le publier - mais le conserva jusqu'à sa mort dans ses manuscrits montre, outre la conscience qu'il avait des progrès de son génie créateur, l'estime dans laquelle il tenait ce mouvement qui ne pouvait guère plus constituer une alternative, mais représentait sans doute un souvenir de l'époque où il était aux prises avec le modèle mozartien et en tant que tel méritait d'être gardé. Il s'agit de l'autographe le plus ancien qui nous soit parvenu d'une partition d'orchestre complète de Beethoven. [...]"
Citations extraites d'un texte de Hans-Werner Küthen, Bonn, printemps 2012, préface à l'édition d'une réduction pour piano parue chez Henle.
Le Rondo WoO 6 fut publié à titre posthume, en 1829, à Vienne, par Anton Diabelli et Comp. (avec des modifications faites par Carl Czerny)
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Lili KRAUS est ici accompagnée par l'Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne placé sous la direction de Victor Desarzens. L'enregistrement paraît sur le disque MMS-2192, en complément du concerto pour piano et orchestre No 4 (mêmes interprètes). D'après la biographie de Lili Kraus il est également paru sur le disque Vanguard SRV 252 SD (Lily Kraus, Steve Robertson, 2000, ISBN 0-87565-216-6, page 219).
Cet enregistrement n'étant pas mentionné dans le WERM et ses trois suppléments, le disque MMS-2192 est donc paru après 1956. D'après le catalogue de la Bibliothèque Nationale de France - Notice FRBNF37900766 - l'édition française de la Guilde du Disque est parue en 1961. La première parution est toutefois plus ancienne: dans le catalogue de la Library of congress la parution sur le disque Vanguard SRV 252SD est en effet datée de 1958 (selon ce catalogue, le Rondo a été réédité séparément en 1966 sur le disque Monitor MCS 2092).
Je n'ai pas encore pu dater cet enregistrement plus exactement: si une personne visitant cette page devait en savoir plus, toutes informations m'intéressent! Pour le moment je retiens 1958 comme année de parution de ce disque.
À noter que le disque utilisé pour cette restauration a été gravé et pressé en Suisse, chez Turicaphon, formellement reconnaissable aux initiales 'TU'. Pour les disques Concert Hall, MMS & Co, la présence de ce sigle 'TU' - au bas de l'étiquette (voir les deux photos au bas de cette page) et/ou gravé sur le disque - est à ma connaissance le seul cas dans lequel il est possible d'identifier formellement l'entreprise qui a gravé la matrice et pressé le disque, comme j'en ai obtenu confirmation par Monsieur Hans L. Oestreicher, à l'époque responsable de Turicaphon: "[...] Diese Pressmatrizen erhielten die Bezeichnung 'TU' da nämlich diese auf der ganzen Welt arbeitende 'Concert Hall Society' in vielen Ländern presste, sicherlich auch in Holland, Japan und USA und deshalb mussten die Schweizer-Pressungen das 'TU'-Zeichen tragen. Es ging auch dabei um bei allfälligen Retouren oder Reklamationen von Kunden sofort erkennen zu können wo diese gepresst wurden. [...]" extrait email 12.07.2010.L'enregistrement que vous écoutez...
Ludwig van Beethoven, Rondo pour piano et orchestre en Si bémol majeur WoO 6, Lili Kraus, Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne (Orchester der Wiener Staatsoper), Victor Desarzens, MMS-2192 (P) 1958
Rondo:Allegro - Andante - Tempo I - Presto 09:47
MMS-2192 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair (l'excellent logiciel de Brian Davies), des réparations manuelles -> mp3 320 kbps
Pour les fichiers au format FLAC voir cette page de mon site.
Enfant nous aimions écouter ce Beethoven avec Lili Kraus. L'écouter aujourd'hui me fait un très grand plaisir! Je vous remercie cher René. Amicales salutations. Martine
Merci pour votre commentaire, chère Martine! J'ai eu aussi un très grand plaisir à réécouter ce disque, car l'interprétation est vraiment superbe! Un grand classique que Lili Kraus a enregistré avec votre père va venir dans quelques jours: le concerto de Schumann. Amicales salutations. René