Vivre à l’Ilôt 13, une expérience magnifique Repérage

27 novembre 2013
Robert Curtat
Robert Curtat

Députée au Grand Conseil genevois, mère de quatre grands enfants, Lydia Schneider qui vit depuis plus de vingt ans en coopérative en plein centre-ville de Genève parle d'une expérience magnifique (1). Entré dans l'immeuble qui venait d'être achevé en 1994 le couple a été impliqué dès le premier jour dans la vie de la coopérative.

En l'occurrence la coopérative compte quatorze ménages répartis sur sept étages et qui se connaissent tous. Côté cour, une coursive en caillebotis permet d'avoir des échanges fréquents avec les voisins d'étage. Le groupe dispose également d'une salle commune sur le toit, entourée d'une terrasse avec vue sur le Mont-Blanc. Ce lieu accueille les réunions de la coopérative, mais aussi les anniversaires, les repas en commun, etc. Chaque coopérateur dispose encore d'un cellier et d'une chambre froide avec des étagères où les familles déposent leurs produits dans des bacs.

La société idéale portée par ces familles affronte pour autant une série de problèmes. Lydia prend la parole :

« Sous notre responsabilité collective, il y aussi la cour. Notre immeuble fait partie de l'Ilot 13 derrière la gare de Cornavin, à Genève. Régulièrement, il nous est arrivé de devoir nous réunir avec nos voisins (autres coopératives et immeubles locatifs) pour parler de la gestion de nos cours. C'est une problématique récurrente dans le sens qu'on arrive indubitablement à des débordements et qu'il faut trouver des solutions. La plus efficace consiste à organiser des présences, des «tournées de cours». On se retrouve à deux ou trois vers 23 heures et on accoste les personnes qui squattent les lieux. (…)

« Question sécurité, nous avons maintenu durant des années notre immeuble ouvert la nuit. Evidemment, surtout en hiver, il nous arrivait de trouver toutes sortes de choses dans les couloirs, voire carrément des gens endormis à même le sol. Dans un premier temps, comme pour les cours, nous avons opté pour occuper les lieux, c'est-à-dire prendre systématiquement les escaliers plutôt que l'ascenseur. A la longue ça n'a pas suffi et aujourd'hui l'immeuble est fermé à clé durant la nuit. (…) »

L'expérience magnifique de cette coopératrice est tempérée par des problèmes d'inégale importance. D'abord la salle commune pas assez isolée au plan phonique pour que les adolescents puissent l'utiliser au-delà de 22 heures sans perturber les nuits des autres locataires. Plus difficile à maîtriser le fait que les coopérateurs occupant l'immeuble ont tous plus ou moins le même âge. Et que tous disposent de grands appartements avec de jeunes adultes sur le départ. Le regret de Lydia c'est de ne pas « avoir prévu des appartements plus petits ou modulables dans lesquels nous aurions pu emménager un jour ou l'autre. Quoi qu'il en soit, si c'était à refaire, c'est sûr on le referait. Nos appartements sont magnifiques avec une belle luminosité même en hiver. Je me sens privilégiée de vivre dans cet univers communautaire, avec cette qualité de vie et ces opportunités de pouvoir penser notre habitat. Pour moi, ça a toujours été un peu magique.»

Robert Curtat

Lire également l'article sur l'histoire du logement social en Suisse romande.

  • (1) Cette interview a été publiée par l'Asloca, sous le titre Dossier 209, en avril 2013. Nous la publions ici dans une forme plus condensée.
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