Les Jonquilles du Vuache

Les Jonquilles du Vuache

14 avril 1952
Claire Bärtschi-Flohr

Chapelle Sainte-Victoire.

Lundi de Pâques, ascension du Vuache (1112 mètres), un massif montagneux qui, avec le Jura, enserre le canton de Genève à l’ouest. Entre les deux montagnes, Le fort de L’Ecluse qui garde le défilé et le Rhône, qui tente de se frayer un chemin.

Extrait du Journal de ma grand-mère, Charlotte Glayre épouse Champendal (1882-1968) :

« 14 avril 1952. Lundi de Pâques.

La famille Flohr est venue nous chercher, Claudy, Lionel, Hervé, Gérald et moi en camionnette pour aller au Vuache. Edy n’est pas venue. Le tout petit n’était pas très bien. Nous avons laissé la voiture à Chevrier et hop nous avons gravi le Vuache. Il faisait très chaud au sommet. Après avoir fait provision de jonquilles, nous avons bien dîné près d’une jolie petite chapelle. Nous sommes redescendus sur l’autre versant par une grosse chaleur, bien contents, en arrivant en bas, de trouver une fontaine pour se rafraîchir. Les enfants en ont bien profité. Nous sommes revenus à la camionnette par la route. C’était magnifique. Le Fort de l’Ecluse serré entre les montagnes. Nous avons surtout admiré un immense roc au milieu des champs et des forêts, avec une jolie église tout au sommet. Rentrés à Vernier, nous avons soupé, bien contents de cette belle course. Merci à Albert qui avait tout organisé. »

Comme le raconte ma grand-mère, nous nous installions tous dans la camionnette des Ateliers de Carouge où travaillait mon père. Trois personnes dans la cabine, les autres sur le pont non bâché, assis, adossés contre la paroi extérieure de l’habitacle.

C’était une manière peu conventionnelle de voyager, mais tout-à-fait autorisée en cette période des débuts de la circulation routière. Pour nous c’était l’occasion de se déplacer en famille. Nous ne possédions pas encore de voiture et nos camarades du quartier, qui n’en possédaient pas non plus, nous enviaient de pouvoir aller ainsi nous balader. C’est grâce à mon père, très anticonformiste, que nous avons pu vivre ces moments.

Derrière, Lionel, Claudy, Charlotte, deuxième rang, Marinette Albert, devant Ninon Gérald Hervé Claire. Renée prend la photo

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  • Philippe Chappuis

    Merci de cette bonne et généreuse bouffée d'air frais, à la légèreté de l'hélium et l'efficacité anti-chagrineuse de l'azote ! Je repars volontiers en compagnie de cette joyeuse famille, sur le pont du camion, les cheveux au vent ! J'ai trouvé cette jolie image de la Chapelle Ste Victoire que l'on aprçoit sur votre 1ère image, et j'aime l'idée transmise par la légende disant que c'est une petite paysanne qui l'aurait construite après avoir vu sa grange miraculeusement remplie de foin...imgproxy.geocaching.com/81ff52...

  • Claire Bärtschi-Flohr

    Merci pour ce poétique commentaire et pour le nom, la légende et l'illustration de cette chapelle. Cordialement.