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Ancienne poste à Croy

Ancienne poste à Croy

1930
Jean-Claude Weber

Voici peut-être la seule photo d'époque de la nouvelle poste d'alors. Vous pouvez voir l'actuel propriétaire sur la photo suivante. L'histoire de la poste à Croy vous est présentée dans le texte ci-dessous. Le chalet apparaît au bas du texte.

La poste, témoin de l’histoire d’un village.

Compte-rendu de la poste de Croy par le buraliste de l’endroit, François Magnenat.

Pas de date inscrite pour ce document écrit.

50 ans d’histoire de la poste à Croy.

Voici quelques éléments tirés d’un article de l’époque pour le journal de la Poste. Il a été écrit pas François Magnenat, postier au village en son temps. Il fut le père de Marcel habitant Croy.

Pas de trace de poste avant 1848 dans les archives de la commune. La première mention se trouve dans le procès-verbal de la Municipalité du 14 juin 1848 qui dit, entre autre : « D’après une lettre de la Régie des postes pour l’établissement d’un dépositaire d’une boîte aux lettres, la Municipalité établit les conditions suivantes : le dépositaire tirera un crutz (4 crutz = 1 batz, soit 2,5 centimes) pour chaque lettre, sauf pour toute lettre et paquet affranchis de port par la loi de la Régie des postes. Elle a établi pour dépositaire le Sieur François Burdet, Régent. Son salaire est de 10 batz (1 franc de monnaie de l’époque) pour la finission de l’année. De plus, le Conseil général a chargé la Municipalité de faire le nécessaire pour l’établissement de la sus-dite boîte aux lettres. »

Le 6 janvier, Sieur Burdet est confirmé pour un salaire annuel de 45 batz. Il doit aussi soigner l’horloge et sonner midi pour le prix de 11 francs. Le 1er octobre, 1865, l’Administration des postes ayant établi un messager pour poster les lettres depuis Orbe à Romainmôtier et Croy, d’où il en résulte que le facteur de Croy est obligé de faire deux courses dans le village pour porter les lettres. Or, le dit facteur ne pouvant faire le service pour le même prix, savoir 6f55, la Municipalité a décidé de lui accorder 10 fr 45 de plus.

Le Sieur Burdet ayant abandonné ses fonctions, c’est Ami Louis Reymond qui lui succède pour 20 francs.

Le 20 décembre 1876, la Municipalité demande à la poste une deuxième tournée et l’ouverture d’un bureau plutôt qu’un dépôt. La réponse est négative pour raisons financières.

En 1881, un petit différent éclate avec l’Administration des postes. En écho à la réponse négative précédente, la Municipalité s’oppose au lavage des voitures postales dans les fontaines du village.

La seconde distribution est décidée en 1890, alors que Romainmôtier en avait 3 !

Le courrier était alors acheminé par diligence. C’est en 1917 que la diligence Croy-Vaulion fut remplacée par un autobus, idem en 1920 pour la ligne d’Orbe à la Praz. Jusque là, le buraliste d’Agiez devait se rendre deux fois par jour à Croy, en char, pour toucher le courrier de Bofflens et d’Agiez.

Pour remplacer Ami Louis Reymond, on fit appel à David Louis Roy qui était en même temps chef de gare. Il resta en fonction de 1870 à 1886. Il devait aussi assurer le service à Bretonnières. Puis c’est sa femme puis sa fille Julia qui reprit le poste jusqu’en 1943.

Pour les locaux, ceux derrière la laiterie du village furent endommagés par un incendie. En 1889, Mme Roy aménagea le bureau dans son épicerie en haut du village. En 1920, il fut déplacé à l’ouest au mécontentement de la population pour finalement arriver au chalet qui est situé près de la gare, en 1923. C’est là qu’est prise la photo du jour. Pour le téléphone, une pétition de la population le demandait en 1859. En 1896, Croy se joint aux communes environnantes pour l’obtenir. Le 23 février 1897, faute de titulaire, la commune devra payer 56 francs à l’Office téléphonique de Lausanne pour les frais de pose des fils.

On voit que le progrès s’arrache avec le temps mais sans pouvoir éviter des tensions.

Le conteur vaudois : journal de la Suisse romande, 1917.

22 mars 1844 : Extrait de la feuille de route du messager d'Orbe à Romainmôtier, Vaulion et retour ¦. « Parti d'Orbe à 5 heures du matin, avec trois sacs; passé à Romainmôtier à 8 h. 30 avec un sac ; arrivé à Vaulion à 11 h. avec un sac; parti de Vaulion à 11 h. 30, avec un sac ; passé à Romainmôtier à 3 h. avec un sac ; arrivé à Orbe à 5 h. 15 du soir, le même jour, avec un sac. » Ce messager n'avait pas trop de temps pour se restaurer; il devait avoir bon jarret.

Le 5 janvier 1844, le traitement du dépositaire de Romainmôtier a été fixé à 90 livres (fr. 135 par an). On espère que vu l'augmentation qui lui a été accordée, il s'acquittera avec zèle de ses fonctions. Le 4 novembre 1844, la Régie des postes envoie du drap au bureau de Romainmôtier pour le messager de son arrondissement, qui comprenait les communes de Romainmôtier, Envy, La Praz, Juriens, Premier et Croy.

1845 : Le gouvernement voulut doter toutes les communes du canton d'une distribution postale quotidienne. On fit une enquête indiquant de quelle manière chaque localité était desservie. La plupart des communes renoncèrent à améliorer le service, vu les frais qui devaient en résulter pour elles.

Il y avait, dans le canton, quarante messagers d'arrondissement et 116 messagers communaux. 1848 : Sont désignés, soit comme buralistes, soit comme facteurs, au dépôt de Croy, Burdet, régent, avec un traitement annuel de fr. 56. Il est plus tard remplacé comme buraliste par Mmes Roy, avec Gasser comme facteur. Au bureau de Vaulion : Georges Magnenat, buraliste, Louis-Henri Guignard, facteur, nommé buraliste en 1872, fonctions qu'il occupa jusqu'en 1898.

Les hameaux étaient desservis cinq fois par semaine. Au bureau de Romainmôtier : Mme Jeannette Meylan, avec François Courvoisier comme facteur. A ce dernier bureau, dès le ler mars 1859, MarcSamuel Boulaz vient chercher les lettres pour la localité de Premier. En 1862, il est remplacé par … Candaux.

Le 1er août 1870 eut lieu l'ouverture à l'exploitation de la ligne Eclépens-Vallorbe. En 1875, celle du Vallorbe-Jougne-Pontarlier. Dès cette première date, il y eut deux services postaux quotidiens Croy-Brassus, avec relais à Croy, et le service Cossonay-Le Pont ne fut plus qu'à un cheval, l'été, avec suppression l'hiver. Les 1er novembre 1888 et 19 novembre 1899, ouverture des tronçons de lignes Vallorbe-Le Pont-Brassus, avec voitures postales, soit deux services Pont-Brassus, par Le Lieu, un service Pont-Brassus par les Bioux, un service Pont-Vaulion. Ce dernier, l'été seulement.

Les entrepreneurs postaux pour la course de Croy-Vaulion furent, de 1885 à 1897, Fritz Genevay; dès 1897 à nos jours, M. Jules Magnenat. Mme Emma Liardet remplit, de 1899 à 1900, les fonctions de buraliste et de facteur à Vaulion. Elle fut remplacée par le titulaire actuel, M. Alfred Guignard et MM. Auguste Guignard, père et fils, ont successivement assuré le service de facteur.

Des offices de poste ont été créés ensuite à La Praz, en 1889, M. Delacrétaz, dépositaire ; à Juriens, en 1893, M. Cheseaux, dépositaire ; à Premier, en 1897, M. Candaux, dépositaire. Actuellement et depuis environ dix ans, les offices de la contrée sont au bénéfice de deux à trois courriers journalier dans chaque sens.

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Serge Goy
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24 juin 2022
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